Souveraineté alimentaire Menaces et opportunités
Comment sortir de la nasse de la dépendance alimentaire
Le sujet est d’une actualité brûlante. Il s’agit de la sécurité alimentaire ou encore de la souveraineté alimentaire. Evidemment, la guerre d’Ukraine est passée par là, mettant en exergue l’importance de ces deux notions pour le présent et l’avenir des nations. Aujourd’hui, des pays, comme la Tunisie, sont dans une situation de dépendance telle à divers niveaux (huiles, céréales, graines…) que des menaces pèsent et sur leurs échanges, et sur le quotidien de leurs citoyens. D’où la nécessité d’agir au plus vite.
Les indications élaborées par les spécialistes nous disent que la crise alimentaire est faite pour durer. Deux à trois ans au bas mot. Comment faire pour renverser la vapeur ?
L’Economiste Maghrébin a décidé de prendre le taureau par les cornes, en organisant un débat et en réunissant un parterre constitué de nombreux experts en la matière, capables de nous aider à comprendre la situation en Tunisie et les défis posés. Et bien au-delà du diagnostic, de nous présenter des solutions. En fait, il s’agit de recommandations qui peuvent aider le pays à sortir de cette crise alimentaire, à mieux voir l’avenir et à résoudre les difficultés qui se présentent. Un débat où il est question d’améliorer les cultures tunisiennes et d’engager les substitutions nécessaires, comme la culture du colza, dont il a été largement question, mais aussi d’assurer une meilleure gestion de l’eau, à l’heure où les conditions climatiques deviennent on ne peut plus difficiles.
Nous avons ainsi mené le débat avec Tarek Jarrahi, directeur général de l’Institut national des grandes cultures, Lotfi Ben Mahmoud, directeur de l'arboriculture et des cultures maraichères à la DGPA (Direction générale de la production agricole), Mnawer Sghiri, directeur de la production animale à l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche, Maher Affès, directeur général de Carthage Grains, et Aziz Bouhejba, président de l'Association pour la promotion de l'agriculture durable.
Lotfi Ben Mahmoud (L.B.M.) : Améliorer la productivité des cultures dans les périmètres irrigués
La Tunisie importe les huiles végétales. Le pays est un grand importateur. Le kilogramme d’huile végétale a atteint aujourd’hui jusqu’à 1,900 dollar (environ trois fois en dinars). Les problèmes vécus au niveau de l’importation de ces huiles sont à court et à moyen termes : 2 à 3 ans. Certains pays, comme l’Indonésie et la Malaisie, qui exportent 75% de l’huile de palme dans le monde, ont décidé d’arrêter l’exportation pour ne pas rencontrer des problèmes au niveau de leur consommation locale. La Tunisie devrait, dans ce contexte, aller dans trois directions. Premièrement, valoriser ses exportations. Je veux parler particulièrement de produits comme ceux de la pêche, de l’huile d’olive ou encore des dattes. Deuxièmement, mieux gérer le gaspillage qui existe à divers niveaux (production, stockage…) des produits céréaliers, estimé à 5%. Troisièmement, améliorer la productivité des cultures dans les périmètres irrigués, surtout pour les céréales. Celles-ci sont de l’ordre de 120 000 à 150 000 hectares. Il s’agit aussi d’améliorer les semences et la culture fourragère, pour diminuer les importations.
N’y a-t-il pas lieu de subventionner plutôt l’huile d’olive ?
L.B.M. : On y pense de plus en plus. Il s’agit de substituer l’huile d’olive produite localement à l’huile végétale importée. La question est d’autant plus posée que cela est de nature à améliorer la santé des citoyens et que le poste des huiles végétales pèse dans la Caisse de compensation.
Tarek Jarrahi (T.J.) : Nous sommes capables d’assurer notre autosuffisance en blé dur
Je regrette personnellement que l’on n’évoque certaines questions que lorsqu’on traverse une crise. Cela fait longtemps que nous savons que les céréales sont au centre des préoccupations nationales. Il s’agit d’une question relative à notre souveraineté. Je le dis, parce que nous sommes capables d’assurer notre autosuffisance en blé dur. Reste qu’il nous faudra assurer le paquet technique (variété des espèces, fertilisation, pesticides,..). Nous pouvons même passer à des productions de grande échelle. Dans certaines régions, nous sommes passés à des rendements de 80%. Nous pouvons, en moyenne, faire des améliorations de 30%. Il y a des zones où on peut aller jusqu’à 60 et même 70 quintaux à l’hectare. Il faudra, pour ce faire, développer notre potentiel. La situation est en partie fragile, parce que 80 quintaux à l'hectare de nos 250 000 agriculteurs sont de petits agriculteurs.
Le stress hydrique n’y est-il pas pour quelque chose ?
T.J. : Certes, oui. Mais pourquoi évoquons-nous cette question, comme tant d’autres, que lorsqu’il y a crise ? Les crises se gèrent lorsque les choses vont bien, lorsque les barrages sont pleins. Il faut nous concerter au moment opportun et penser en termes de filières. Il faut une approche globale.
L.M. : L’eau doit davantage faire l’objet de notre intérêt et nourrir davantage notre réflexion. Notre productivité est de un mètre cube d’eau pour un kilogramme de blé. Nous utilisons plus d’eau que ce dont nous avons besoin. Il y a moyen d’améliorer la situation, d’autant plus que nous avons une bonne connaissance des nappes et des sources d’eau. Il y a moyen aussi de faire quelque chose pour combler le déficit et pour améliorer la qualité de l’eau. Il faut, dans ce cadre, tout faire pour offrir de meilleurs moyens aux investisseurs dans notre secteur.
Mnawer Sghiri (M.S.) : Nous n’avions pas réellement une politique alimentaire avec des objectifs, des axes stratégiques
Nous savons, depuis des années, à travers les crises que nous avons vécues, notamment depuis 2008 (les subprimes), en passant par les années qui ont suivi la révolution de 2011, puis les années Covid (2020-2021) et maintenant la guerre en Ukraine, que nous sommes dans un état de dépendance vis-à-vis de l’étranger pour ce qui est évidemment de notre souveraineté alimentaire. Nous connaissons même les proportions exactes de ces dépendances : 80 à 85% pour le blé tendre, 50% pour le blé dur, 100% pour les huiles végétales. Il fallait nous convaincre de cette réalité, au lieu de répéter à qui veut nous entendre que nous sommes le grenier de blé de Rome. A cette dépendance, il y a peut-être une explication. Nous avons connu, à la fin des années quatre-vingt, le Programme d’ajustement structurel (PAS) et tout ce qui a suivi ce PAS, comme l’Accord de libre-échange avec l’Union européenne. Avec tout cet arsenal, nous pensions que l’essentiel, c’était la libéralisation. Pour l’essentiel, la philosophie qui la sous-tend était d’avoir de l’argent pour acheter ce que nous ne pouvions produire. Mais avec la guerre d’Ukraine, nous nous sommes retrouvés face à une nouvelle réalité : notre souveraineté alimentaire. Cette réalité est d’ailleurs celle d’une bonne partie du monde aujourd’hui. En fait, nous n’avions pas réellement une politique alimentaire. Une politique avec des objectifs, des axes stratégiques. Actuellement, nous sommes face à
l’augmentation du prix d’achat des céréales auprès des agriculteurs, au titre de la récolte 2022. Est-ce une politique bien réfléchie ? Y a-t-il risque que, par exemple, l’agriculture ne produise plus ? Il faut plus de concertation dans ce domaine.Prenons le cas également de l’augmentation du prix des carburants. Est-ce bon ? N’y a-t-il pas risque que ces augmentations agissent sur l’appareil productif ? A-t-on analysé les conséquences sur la cherté de la vie et donc sur la consommation qui brime la production ? Je voudrais évoquer aussi le fait que 80% de notre agriculture est une agriculture familiale. Elle est donc vulnérable. Elle souffre d’un réel accès au financement. En plus, la politique des prix est gérée en dehors du secteur agricole pour l’essentiel, par le ministère du Commerce. Je ne sais pas comment pourraient évoluer les choses d’ici 10 ou 15 ans. Je ne sais pas de quoi sera faite cette souveraineté alimentaire dont on parle.
Aziz Bouhejba (A.B.) : Il faut aller vers d’autres productions, comme celle du colza
Aujourd’hui, certaines compensations n’ont plus droit d’être. Comme celle du sucre ou du thé. Cela avait été décidé dans les années soixante et depuis, les choses ont bien changé. Je voudrais parler également d’un problème de grande importance : celui de la fertilité du sol tunisien. Certaines régions, où l’on croyait posséder des terres fertiles, sont considérées aujourd’hui comme des régions sinistrées. La rentabilité n’est plus au rendez-vous et les agriculteurs se doivent de sortir de certaines filières qui posent problème. Il faut par exemple aller vers d’autres productions, comme celle du colza. C’est une solution alternative. Les plantations de colza ont atteint 15 000 hectares et nous avons pu ainsi diminuer l’importation de cette huile et de tourteaux qui sert d'aliments pour bétail. Pour cela, les agriculteurs doivent être encouragés. Lorsqu’on donne 20 milliards de dinars aux agriculteurs, on peut gagner 200 milliards au niveau de l’importation d’huile végétale et de tourteaux. La même chose devrait se faire pour le blé. Il y a moyen, il y a même nécéssité de recourir à l'assolement triennal et de produire une année du blé et une autre du colza...
L.B.M : La stratégie des légumineuses a porté ses fruits. Elle a eu un impact on ne peut plus positif. C’est une filière à haute valeur ajoutée.
M.S : Je veux aussi parler de la politique des tourteaux de colza. Face à la volatilité des marchés mondiaux des oléagineux, la question de l’autonomie protéique en Tunisie représente un enjeu de taille. Le développement de la filière nationale de colza permet ainsi de réduire la dépendance aux importations, d’améliorer l’équilibre de la balance commerciale et de renforcer l’activité économique. On est capable de réduire l’importation des tourteaux de 30%. L’encouragement de cette politique de production d'huile de colza et de tourteaux de colza oeuvre pour beaucoup dans la stabilité des prix.
Maher Affès (M.A.) : Nous comptons, l’année prochaine, réserver 25 000 hectares pour la culture du colza
Certes, oui. Mais, après un bon démarrage, on a senti comme un blocage, un freinage. Il faut savoir que chaque tonne produite permet d’assurer une baisse des importations. Nous avons pu ainsi économiser 40 millions de DT au niveau de l’importation. Je voudrais dire aussi que l’huile de colza est classée deuxième au niveau de la qualité après l’huile d’olive.
Pour développer la culture du colza, il faudra sensibiliser et convaincre. La communication est importante. Elle concerne toutes les parties et pas seulement l’agriculteur ou l’Etat. D’ailleurs, l’Etat a un grand rôle à jouer par le biais de la vulgarisation agricole. Même s’il ne doit pas être le seul.
Ainsi, nous comptons, l’année prochaine, réserver 25 000 hectares pour la culture du colza. Je voudrais dire aussi que le partenariat public-privé est essentiel et que nous sommes maintenant à notre huitième année.
Au début, nous avions des difficultés au niveau de la vente du colza. La première année, nous avons produit 400 tonnes de tourteau et 200 tonnes d’huile. Nous avions eu une année pour les vendre. L’année dernière, nous avons vendu 10 000 tonnes d’huile et 7000 tonnes de tourteau au cours d’un seul mois. Le produit est maintenant demandé. Nous avons même pensé à créer une association pour aider à booster la filière et entreprendre des actions de formations. Il faut que nous travaillions, sans
toujours compter sur l’Etat. Le colza permet des gains importants. C’est une opportunité pour tous les acteurs. Il diminue l’importation des huiles végétales et permet ainsi des gains substantiels au niveau du transport.
A.B. : la guerre d’Ukraine a remis les pendules à l’heure. Maintenant, nous sommes dans « le chacun pour soi ». En clair, chacun doit penser à sa souveraineté alimentaire. Même les pays qui pensent être sécurisés à ce niveau. Avant la pandémie, le libre-échange était la règle dominante. Maintenant, on se rend compte que la souveraineté alimentaire n’a pas de prix.
L.B.M. :
Innover et intégrer le colza
L’augmentation du prix des céréales est un grand souci, d’autant plus que la terre a souffert et n’est plus aussi fertile que par le passé. Le taux des matières organiques est passé de 4-5% à -0,1%. D’où le souci d’innover et d’intégrer le colza. On doit, cela dit, penser en termes de filières et associer à la réflexion tous les acteurs : les producteurs, les transporteurs, les commerciaux…
M.S. : Réfléchir dans un cadre global, celui des filières
La conduite du changement est importante. Il faut reconnaître que, chez nous, il y a une certaine forme de conservatisme. Pourtant, il y a des mutations qui se dessinent, comme il y a des prix qui augmentent. Il faut épouser son siècle, comme on dit. Ce n’est pas facile. Mais le changement est nécessaire, si l’on veut gagner le pari de la souveraineté alimentaire. Il y a un ensemble d’actions à mener et l’assolement en fait partie. L’augmentation des prix du blé et de l'orge est bonne, mais cela doit se faire dans un cadre large. J’insiste sur le fait que nous devons réfléchir dans un cadre global. Celui des filières. Je crains que si l’on n’augmente pas le prix du colza, il y ait un manque d’attractivité.
L.B.M. : Les coopératives peuvent jouer un rôle central
On a traité de la vulgarisation agricole et de son rôle vital. Je voudrais dire, à ce propos, que nous planchons sur le sujet. Les coopératives peuvent, par ailleurs, jouer un rôle central dans cette opération, par exemple dans le stockage des huiles. En Espagne, 90% de l’huile d’olive est stockée dans les coopératives. En Tunisie, ce n’est pas le cas ; il faut aller chercher l’huile dans les foyers. Et là, le problème de la traçabilité se pose.
T.J. : Pour ce qui concerne la vulgarisation, l’Etat n’a plus les moyens qu’il avait
La politique des prix pâtit du recul que l’on constate au niveau des surfaces à exploiter. On était à 1,5 million d’hectares et on est passé à 1,1 million. Pour de nombreuses raisons, dont l’érosion. Il y a aussi un problème d’équilibre au niveau des filières.
Pour ce qui concerne la vulgarisation, l’Etat n’a plus les moyens qu’il avait auparavant. Tout d’abord, les agents dédiés à la vulgarisation ne devraient s’atteler qu’à cette tâche. Nous avons, à cet effet, sélectionné une centaine d’agriculteurs pour aider à le faire. Des agriculteurs qui ont une connaissance de leur métier et une aptitude à communiquer. Nous allons les former.
M.S. : Ce sont les vulgarisateurs qui peuvent conduire le changement
La FAO, organisation mondiale chargée de l’alimentation, recommande un ingénieur pour 300 agriculteurs. En Tunisie, ce ratio, en considérant tout le staff des ingénieurs, techniciens, agents travaillant dans l’agriculture, est de l'ordre de 1 pour 1030 agriculteurs. Il faut donc faire un effort à ce niveau, d’autant plus que le personnel n’est pas renouvelé. Ce sont les vulgarisateurs qui peuvent conduire le changement. Les coopératives peuvent aussi aider, en créant des unités de gestion dédiées aux services agricoles. Il faudra pour cela changer les statuts et introduire des fonctions comme le marketing. Il est temps sans doute de conclure.
A.B. : Offrir à la filière colza toutes les chances à l’avenir
Arrêtons-nous un instant sur le fait que nous sommes passés de 400 hectares à 15 000 hectares de colza. Les résultats sont de ce fait très encourageants. Il faudra cependant aller de l’avant, car la filière est attractive. Il s’agit d’un nouveau système agricole que les agriculteurs se doivent d’adopter. Beaucoup conviennent que l’assolement est utile pour tout l’environnement agricole. Cependant, pour offrir à la filière colza toutes les chances à l’avenir, il faudra penser à un train de mesures. Il faudra assurer une prime aux agriculteurs afin qu’en cas d’accidents, ils puissent être protégés et avoir envie de ne pas abandonner cette culture. Nous avons proposé 20 dinars par quintal. Il faudra penser à renforcer la recherche scientifique pour assurer la pérennité face, là aussi, à des aléas, mais aussi face aux changements qui peuvent intervenir. Il peut aussi être question de renforcer la vulgarisation agricole en la matière. La formation occupe une place de choix dans tout ce système colza, mais il n’y a pas de structure dédiée. Penser aussi
à l’organisation de la production me semble utile et adéquat. Créer des structures comme les coopératives, créer des groupes de développement agricole, tout cela peut être d’un grand intérêt. Penser également à un statut social de la filière. En somme, il faut susciter une certaine attractivité pour un environnement, créé par des agriculteurs âgés, afin que les jeunes s’y investissent davantage. Et dans le même ordre d’idées, il faut plus de flexibilité et il faudra trouver les moyens d’assurer des financements par le réseau bancaire.
M.A. : Les assurances sont un des soutiens importants
La question du financement est primordiale. Nous sommes en contact avec les banques afin d’initier les financements nécessaires. Les banques exigent des garanties et nous sommes en train de penser à un financement tripartite. Les assurances sont un des soutiens importants, dans la mesure où il y a, dans le secteur, des risques à prévoir et à gérer. Nous sommes en train d’étudier la question. Les assurances touchent aussi les intrants. Je reste cependant optimiste quant à l’avenir de la filière.
M.S. : Il faudra oeuvrer à former des spécialistes
La question de la prime est primordiale, si l’on veut assurer une pérennité à la filière. Car les risques existent à beaucoup de niveaux. Le financement également est important, sachant qu’il doit être assuré à temps. Toujours côté financement, il y a lieu de sensibiliser le fonds créé en vue d’indemniser les dégâts agricoles. Enfin, un mot sur la question de la formation, il faudra oeuvrer à former des spécialistes en la matière. L’INGC (Institut national des grandes cultures) pourrait y jouer un rôle.
M.A. : Carthage Grains n'est pas en situation de monopole
Je voudrais dire un mot concernant les reproches qui nous sont faits en tant que Carthage Grains. Il s’agit de notre situation, dit-on, de monopole. Nous avons répondu à ces accusations en apportant les réponses nécessaires. Il y a maintenant une autre société installée à Béja qui opère dans la même filière que Carthage Grains.
L.B.M : Nous sommes sur la même longueur d’onde concernant la filière colza
Je retiens de ce riche débat que nous sommes sur la même longueur d’onde concernant la filière colza et même pour ce qui est de notre souveraineté alimentaire. Je souhaite relever, ici, l’importance de l’aspect recherche scientifique et l’importance de veiller à établir des conventions à ce niveau. Il est également intéressant de veiller à penser à développer un partenariat public-privé dans nombre de domaines.
T.J. : Réhabiliter le secteur agricole
Je voudrais insister sur l’importance de l’assolement et donc sur le recours aux plantations de colza. Le débat à ce sujet est on ne peut plus bénéfique, entre autres pour les zones semi-arides et au vu des changements climatiques dans notre pays. Pour ce faire, je veux insister sur le fait que l’on se doit de collaborer tous ensemble pour surmonter les défis et mettre à exécution les recommandations des uns et des autres. En fait, il nous faudra tout faire pour réhabiliter le secteur agricole n
Je regrette personnellement que l’on n’évoque certaines questions que lorsqu’on traverse une crise. Cela fait longtemps que nous savons que les céréales sont au centre des préoccupations nationales. Il s’agit d’une question relative à notre souveraineté. (T.J.).
La Tunisie importe les huiles végétales. Le pays est un grand importateur. Le kilogramme d’huile végétale a atteint aujourd’hui jusqu’à 1,900 dollar (environ trois fois en dinars). Les problèmes vécus au niveau de l’importation de ces huiles sont à court et à moyen terme : 2 à 3 ans. (L.BM.).
Nous connaissons les proportions exactes de ces dépendances : 80 à 85% pour le blé tendre, 50% pour le blé dur, 100% pour les huiles végétales. Il fallait nous convaincre de cette réalité, au lieu de répéter à qui veut nous entendre que nous sommes le grenier de blé de Rome. (M.S.).
Pour développer la culture du colza, il faudra convaincre. La communication est importante. Elle concerne toutes les parties et pas seulement l’agriculteur ou l’Etat. (M.A.).
Il faut par exemple aller vers d’autres productions, comme celle du colza. C’est une solution alternative. Les plantations de colza ont atteint 15 000 hectares et nous avons pu ainsi diminuer l’importation de cette huile et des tourteaux (A.B.).