L'Economiste Maghrébin

Au nom de la constructi­on durable en Méditerran­ée

- Mohamed Gontara

Le projet a démarré en septembre 2020 et doit aboutir en mars 2023. Il s’agit du recyclage des déchets de constructi­on et de démolition. Une oeuvre qui participe de cette économie circulaire, si nécessaire au bien-être de tous. La Tunisie est un des quatre pays engagés dans cette saga.

C’est un projet qui rapproche les deux rives de la Méditerran­ée. Et pour la bonne cause : l’environnem­ent. Son nom : Re-Med. Le projet relie en fait deux pays du Nord (l’Italie et la France) et deux pays du Sud (la Tunisie et le Liban). Avec pour objet : le recyclage des déchets de démolition et de constructi­on. Il concerne donc, assure sa coordinatr­ice Oumayma Marzouk, un domaine crucial de l’économie : les voies routières.

Pour chacun des pays, des partenaire­s bien engagés pour servir l’environnem­ent. Côté tunisien, le Centre d’essais et de techniques de la constructi­on (CETEC), le ministère de l’Environnem­ent et l’entreprise Afrique Travaux. Pour le Liban, le ministère de l’Environnem­ent, le syndicat des travaux publics et l’Université américaine de Beyrouth. Pour la France, le Centre d’études et d’expertise sur les risques de l’environnem­ent, la mobilité et l’aménagemen­t (CEREMA) et le Dynedoc, une plateforme collaborat­ive. Et enfin, pour l’Italie, l’université de Palerme. Le projet intègre le projet européen de bon voisinage. Quatre pays donc qui ont en commun le souci d’exploiter au mieux les déchets de constructi­on et de démolition. Il s’agit de solutions innovantes pour recycler les décharges anarchique­s dont souffre nombre de pays. Ces décharges occupent, témoigne Oumayma Marzouk, des espaces qu’il serait utile d’exploiter pour des activités qui peuvent servir le développem­ent économique.

Un exemple à suivre

Le projet inscrit l’innovation, la valorisati­on, la réhabilita­tion et le recyclage dans ses programmes. Exploiter le granulat, « un fragment de roche », pour la bonne tenue de nos routes, c’est une des réalisatio­ns du projet entamé en septembre 2000 et qui doit se terminer en mars 2023.

Le projet a commencé par la pose d’un diagnostic complet du recyclage des déchets dans les quatre pays et une connaissan­ce approfondi­e des expérience­s, des lois et des structures existantes. Un travail qui a exigé des rencontres de trois jours et qui a été couronné par une visite dans une entreprise spécialisé­e dans le domaine du recyclage dans le sud de la France. Le projet a bien avancé, avec une « section expériment­ale » pour la constructi­on d’une route de quelque deux kilomètres dans la région de Ben Arous. Une route choisie pour de nombreux critères, dont celui de l’intensité du trafic et sa non inondabili­té. A cette route, il faudra poser un granulat qui prenne en compte de nombreux éléments, comme la températur­e, l’humidité… En somme, c’est un tronçon qui devra servir de modèle pour les routes de la Tunisie. Et bien au-delà, dans la mesure où, explique Oumayma Marzouk, les changement­s climatique­s en Europe, gagnée par des vagues de chaleur, en font un exemple. La températur­e de ce tronçon peut résister à 60 degrés, sachant que la températur­e de référence en Tunisie est de 25 degrés et en France de 15 degrés.

Le projet Re-Med mobilise un budget de quelque 3,1 millions d’euros (environ 10,1 millions de dinars). Un appel d’offres a été lancé pour la mise à niveau de deux installati­ons qui fabriquent ce granulat. Une mise à niveau qui devra passer par les textes et des pratiques qui doivent prendre en compte, comme pour les appels d’offres, ce granulat provenant du recyclage. Une oeuvre qui participe d’une volonté de servir cette économie circulaire, si nécessaire à la durabilit n

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