Le tabac, une menace pour notre environnement

Les méfaits du tabac sur la santé ne sont plus à démontrer. Impliqué dans la survenue de nombreuses maladies graves, le tabagisme constitue un problème de santé publique mondial. Dans le but de contrer sa progression, des programmes locaux et internationaux de lutte contre le tabagisme sont élaborés et mis en oeuvre, et lorsqu’ils portent leurs fruits, ils démontrent clairement que bien qu’il gagne du terrain, le tabagisme n’est pas une fatalité.

La question du tabagisme est traitée majoritairement sous l’angle de ses méfaits pour la santé. Seulement, le tabac et sa consommation présentent des enjeux économiques et environnementaux importants. L’impact environnemental du tabagisme est souvent sous-estimé, mais il n’en est pas moins réel. Prendre conscience de cette relation entre la consommation de tabac et la dégradation de l’environnement peut constituer, pour les personnes sensibles aux questions environnementales, une raison de plus pour renoncer au tabac. Ainsi, la journée mondiale sans tabac pour l’année 2022 aura pour thème « le tabac, une menace pour notre environnement ».

La production de tabac, le moins qu’on puisse dire, est qu’elle est massive. Pas moins de 5 200 milliards de cigarettes sont produites par an à travers le monde. Leur production, leur consommation et les déchets qui sont produits ne sont donc pas sans effets sur l’environnement, bien au contraire. « Les conséquences de la consommation de tabac sur l’environnement ajoutent une pression inutile sur les ressources déjà limitées et les écosystèmes fragiles de notre planète. C’est particulièrement dangereux pour les pays en développement. Or c’est là que la plus grande partie du tabac est produite », a déclaré le Dr Ruediger Krech, directeur du département Promotion de la santé. « Quand vous fumez une cigarette, vous brûlez littéralement des ressources là où elles sont déjà rares, des ressources dont notre propre existence dépend ».

Il est évident que la production du tabac mobilise des espaces cultivables et des ressources naturelles qui pourraient contribuer à renforcer la sécurité alimentaire, notamment dans les pays qui en ont besoin. Selon l’OMS, 200 000 hectares de forêts seraient détruites chaque année pour la production de tabac. Cette déforestation touche principalement les pays en développement, elle est estimée à environ 1,5% net de la déforestation globale.

La culture du tabac est, par ailleurs, très gourmande en eau. La production d’une tonne de tabac vert nécessite 670 tonnes d’eau. Si l’on compare cette consommation à celle d’autres cultures, l’on constatera une différence notable. Ainsi, la culture du tabac représente environ 8 fois la consommation en eau pour la production d’une tonne de pommes de terre, 5 fois celle de la tomate et 3 fois celle du blé.

Près de 22 000 milliards de litres d’eau par an sont donc nécessaires pour cultiver du tabac. Une seule cigarette consomme une moyenne de 3,7 litres d’eau pour sa production. Pour la consommation d’un paquet de cigarettes par jour pendant 50 ans, ce sont près de 1,4 million de litres d’eau qui seront utilisés pour un seul consommateur !

Qui dit cigarettes, dit mégots constitués en partie de plastique qui nécessite jusqu’à 12 années pour pouvoir être décomposé. Environ 40% des 137 millions de mégots jetés par terre chaque jour et dans le monde se retrouvent dans les océans. Or, un mégot de cigarette peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau. L’accent est mis dans cette campagne sur la nécessité de dénoncer les efforts déployés par l’industrie du tabac pour améliorer son image ; le tabac est nuisible pour l’environnement et encore plus pour la santé n