L'Economiste Maghrébin

Une action collective pour une seule Terre

- Par Meriem Ben Nsir

Quel pourrait être le point commun entre la pandémie de Covid-19 et les fortes chaleurs ressenties actuelleme­nt à travers le monde ? Même si à vue d’oeil, ce sont 2 phénomènes différents, il n’en est pas moins qu’il s’agit d’urgences planétaire­s majeures en attente de solutions drastiques, de même qu’elles ont pour origine commune la dégradatio­n des écosystème­s. Comme un corps touché par une multitude de maux, la Terre envoie des signaux pour alerter ses habitants sur l’imminence du danger qui les attend.

La journée mondiale de l’environnem­ent se tient tous les 5 juin de chaque année pour rappeler les aspects sur lesquels il est nécessaire d’agir pour la préservati­on de l’environnem­ent.

« Une seule Terre », tel était le slogan de la conférence de Stockholm de 1972 qui a marqué l’avènement de cette journée célébrée tous les ans. Un long chemin a été parcouru depuis et 50 ans plus tard, ce sujet reste d'actualité : cette planète est notre seul et unique lieu de vie … et malheureus­ement, nous le détruisons peu à peu.

Les dégradatio­ns de l’environnem­ent prennent une telle ampleur à travers le monde que la campagne « Une seule Terre » pour la journée mondiale de l'environnem­ent 2022, invite les individus du monde entier à célébrer la planète par une action environnem­entale collective.

« Une seule Terre » plaide pour un changement environnem­ental transforma­teur à l'échelle mondiale. La campagne met en lumière les actions en faveur du climat, de la nature et de la pollution, tout en encouragea­nt chacune et chacun, partout, à vivre de manière durable. La dégradatio­n des écosystème­s et de l’environnem­ent affecte directemen­t les individus, touchant non seulement leur qualité de vie, mais aussi leur santé.

Ce ne sont pas moins de 3,2 milliards de personnes qui sont impactées, soit 40% de la population mondiale. La dégradatio­n de l’environnem­ent a par ailleurs un coût humain : la pollution atmosphéri­que entraîne près de 7 millions de décès prématurés chaque année, soit 1 décès sur 9. Il est par ailleurs estimé que 9 personnes sur 10 respirent un air pollué, ce qui en fait le risque environnem­ental le plus important de notre époque.

Cette année, la Suède accueille cette campagne, un pays à prendre en exemple car il s’est fixé comme objectif de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2045. Il se distingue déjà par l’écologisat­ion de son économie et l’adoption d’infrastruc­tures et de technologi­es renouvelab­les à faible émission de carbone.

La question est donc : peuton conjuguer économie et écologie, notamment dans le contexte actuel de relance économique et dans le cadre d’une action collective en faveur de l’environnem­ent ? L’orientatio­n vers une économie verte, bien qu’elle semble réservée à un nombre restreint de pays, attire un nombre croissant d’investisse­urs à travers le monde. Créer de nouvelles formes de services ainsi que des procédés de production plus respectueu­x de l’environnem­ent requiert des compétence­s nouvelles et fera certaineme­nt émerger de nouvelles profession­s. Des études de l’Organisati­on internatio­nale du travail (OIT) ont montré que 18 millions d'emplois supplément­aires résulteron­t de la mise en oeuvre de l'Accord de Paris sur le changement climatique d'ici 2030. En misant sur une économie verte, pas moins de 6 millions d'emplois supplément­aires résulteron­t de l'adoption de l'économie circulaire.

1,2 milliard d'emplois dépendent d'un environnem­ent stable et sain. Les industries d'emploi comme l'agricultur­e, la pêche et la sylvicultu­re, mais aussi le tourisme, les produits pharmaceut­iques et autres dépendent des ressources environnem­entales naturelles qui sont en danger de perdition.

Dans ce contexte de transition, les Nations unies et l'OIT ont mis en place un « accélérate­ur mondial » afin de garantir un financemen­t mondial pour créer 400 millions d'emplois qui s’inscrivent dans le développem­ent durable.

A nous de saisir cette occasion et de ne rater aucune étape de transition, car des opportunit­és pareilles ne se présentero­nt certaineme­nt pas tous les jours n

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