La COTUNACE annonce la nomination de Mme Nebgha Driss, nouveau président-directeur général
Ils sont 4 millions entre l’Algérie et le Maroc à vouloir rentrer au pays durant cet été 2022. Cependant, les choses ne vont pas toujours pour le mieux malgré la mobilisation et la sollicitude des autorités.
Lors de sa réunion, tenue le 11 juillet 2022, le Conseil d’administration de la Compagnie Tunisienne pour l’Assurance du Commerce Extérieur « COTUNACE », a procédé à la nomination de Mme Nebgha Driss au poste de président-directeur général en remplacement de Mme Souheila Chabchoub. Mme Nebgha Driss, nouveau PDG de la COTUNACE, a occupé avant sa nomination le poste de directrice centrale technico-commerciale au sein de la COTUNACE, l’Assureur Crédit National et bénéficie d’une expérience de plus de 36 ans au sein de la Compagnie. Elle a largement contribué au développement de son activité et à ses performances enregistrées durant les dernières années. Suite à cette nomination, Mme Nebgha Driss s’engage à relever de nouveaux défis ambitieux pour mieux servir les assurés et répondre davantage à leurs besoins en assurance-crédit et à renforcer le leadership de la COTUNACE et son image de marque.
A n'en pas douter, cette nouvelle nomination appuiera la trajectoire de développement de l’activité de la COTUNACE, tout en optimisant la gestion de ses ressources et en valorisant son capital humain.
Tous nos voeux de succès et bon vent à Mme Nebgha Driss
Véritable branle-bas de combat dans les pays du Maghreb avec le retour de leurs résidents à l’étranger pour la saison estivale. Tous ont pris l’habitude effectivement de se mobiliser pour ce qui ressemble à un rush. D’autant plus que la baisse de la contagion du Coronavirus en cette année 2022 n’a fait que booster ce retour au bercail : près d’un million d’Algériens sont attendus et 3 millions de Marocains, selon des estimations établies fin mai 2022. Premier souci : celui des transports. Ainsi, la compagnie Air Algérie, qui a repris ses vols sur la France où se concentre, comme du reste la plupart des pays de la région maghrébine, l’essentiel de ses ressortissants vivant à l’étranger, a décidé d’opérer 170 vols par semaine. Algérie Ferries a redoublé d’efforts pour satisfaire également la demande sur la France.
Le Maroc a fait pareil avec son opération « Marhaba 2022 » à destination de ses ressortissants à l’étranger, les MRE (Marocains résidents à l’étranger), avec l’encadrement de 35 000 personnes et de 4500 véhicules par semaine. Un nombre qui pourrait atteindre jusqu’à 66 000 personnes les jours de grande affluence.A ce propos, le schéma de transport maritime marocain mobilise 32 navires sur l’ensemble du trafic reliant les ports marocains à ceux de l’Espagne (95% des passagers), de la France et de l’Italie. Royal Air Maroc, pour sa part, propose 6 millions de sièges sur 80 liaisons aériennes.
Des consulats mobiles
Parallèlement à cela, des opérations de facilitations du retour des ressortissants à l’étranger ont été décidées, notamment au niveau des points de passage et à l’arrivée. Avec un programme d’assistance et d’orientation.
Le Maroc a, par exemple, créé des consulats mobiles dans des villes où il n’existe pas de représentation diplomatique. La Fondation Mohammed V pour la solidarité a été largement impliquée dans toutes les opérations d’accueil. Ce qui ne veut pas dire que tout va pour le mieux. L’ouverture des frontières après deux années de Covid aurait fait perdre quelques réflexes aux opérateurs du voyage, lit-on dans certains médias. Des contestations ont eu lieu concernant des annulations de vols, l’inexistence de sièges d’avions ou encore des prix jugés souvent plus chers que pour les années précédentes. Une flambée que l’on explique par l’augmentation des prix des carburants.
Des ressortissants algériens de la région de l’est de la France (Metz, Mulhouse) ont même écrit au chef de l’Etat Abdelmajid Tebboune pour se plaindre de la non-programmation de vols à partir de cette région.
Des contestations souvent objets d’une grande sollicitude de la part des autorités. En effet, pour tous les pays du Maghreb, les ressortissants vivant à l’étranger constituent une manne économique importante. Les Marocains vivant à l’étranger ont transféré, à titre de rappel, l’équivalent de 30 milliards de dinars
58 milliards de dollars (environ 177 milliards de dinars), tel est le montant que pourrait empocher l’Algérie en 2022, selon notre confrère Tout Sur l’Algérie (TSA), en contrepartie de ses exportations de gaz et de pétrole. L’Algérie réussit à profiter, pour ainsi dire, d’une crise des hydrocarbures induite par la guerre d’Ukraine. « Ce qui constitue une belle cagnotte pour un pays qui sort d’une longue période de cours bas de pétrole », assure notre confrère algérien. Qui ajoute : « Ces recettes vont principalement contribuer à réduire les effets de la flambée des prix des importations de céréales, de graines oléagineuses et de l’ensemble des matières premières agricoles dont a besoin l’Algérie »
Afin de favoriser une croissance plus inclusive en Afrique, le renforcement du capital humain pour créer davantage d'emplois dans les secteurs à forte productivité s’impose. Pour ce faire, les pays doivent s'efforcer d'intégrer des stratégies d'éducation et de développement des compétences dans leurs plans de développement économique. En parallèle, ils doivent améliorer et développer leurs programmes d'éducation et de formation, afin de soutenir l'employabilité des travailleurs et la productivité des entreprises.
Consciente de cette urgence, la Banque africaine de développement (BAD) a lancé un plan d’action pour le développement des compétences pour l’employabilité et de la productivité en Afrique (SEPA 2022-2025). Il présente une approche structurée pour rendre opérationnel l’engagement de la Banque en faveur de la qualification de la main-d’oeuvre africaine.
Potentiel inexploité
L’un des principaux problèmes de développement de l’Afrique est la lenteur de sa transformation économique. Ce rythme limite la croissance inclusive et accroît la pauvreté et les inégalités, situation qui a été aggravée par l’impact de la pandémie de Covid-19. Le continent dépend des exportations de matières premières (produits agricoles, pétroliers et minéraux) pour obtenir des devises et des recettes fiscales. L’Afrique représente environ 12% de la production mondiale de café et plus de 70% de la production mondiale de cacao. Toutefois, ils sont, en grande partie, exportés à l’état brut. Le même schéma est valable pour le secteur minier, où la majeure partie de la production (pétrole, or, diamant, cobalt et autres minerais) est exportée sous forme de matières premières. Cet état de fait crée de la richesse pour les transformateurs et les industriels étrangers, laissant une grande partie de la population africaine sans emploi et dans une pauvreté absolue. La capacité de transformer ces économies et de réduire la pauvreté se retrouve ainsi handicapée par la faiblesse des progrès dans la constitution d’une masse critique de main-d’oeuvre qualifiée, à cause du manque d’investissements dans l’éducation et la formation.
Faiblesses structurelles
Aujourd’hui, l’Afrique connaît une grave pénurie de techniciens qualifiés et de travailleurs hautement qualifiés, notamment dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, qui sont essentiels pour impulser l’innovation et la productivité.
Les diplômés dans ces spécialités ne représentaient que 33,6% des diplômés de l’enseignement supérieur du continent en 2018, contre 37,5% dans les pays à revenu élevé. L’accès à l’enseignement et à la formation technique et professionnelle est également faible, à 8,7%.
Outre les obstacles à l’accès, l’inadéquation des compétences reste un défi majeur en raison du faible lien entre les systèmes éducatifs et les besoins du marché du travail. 46% des jeunes actifs africains estiment que leurs compé
tences ne correspondent pas à leur emploi. En même temps, 83% des 18 millions de jeunes qui entrent chaque année sur le marché du travail en Afrique subsaharienne restent sans emploi ou sous-employés dans le secteur informel.
La pandémie est passée par là
La pandémie de Covid-19 a provoqué de graves perturbations dans le système éducatif à l’échelle mondiale et a révélé des faiblesses majeures dans les systèmes de développement des compétences en Afrique. Avant la pandémie, le continent comptait 33% du nombre mondial d’adolescents et de jeunes âgés de 12 à 18 ans qui n’étaient pas scolarisés. La Covid a montré les manquements dans l’apprentissage basé sur les TIC. Selon une enquête conjointe OITUNESCO-Banque mondiale sur le développement des compétences, seuls 20% des répondants d’Afrique ont indiqué que la formation était dispensée par le biais d’un apprentissage à distance en ligne et/ ou hors ligne, contre plus de 60% dans les autres régions du monde. De nombreux enseignants et professeurs d’université ne sont pas compétents en matière d’intégration des TIC dans l’apprentissage et n’ont jamais conçu ou dispensé de cours par des moyens en ligne.
Grandes ambitions, petits moyens
En dépit de ces manquements, il y a des programmes ambitieux d’industrialisation dans la majorité des pays. Selon la BAD, environ 21% des chefs d’entreprise en Afrique déclarent que le manque de personnes dûment qualifiées constitue une contrainte majeure pour leurs activités, et plus de 29% des travailleurs oeuvrant dans la production sont considérés comme non qualifiés.
En outre, une obsolescence rapide des compétences de la maind’oeuvre est observée dans le contexte de la quatrième révolution industrielle, du changement climatique et de la transformation numérique, qui entraînent une évolution des besoins sur le marché du travail, avec une préférence pour les compétences techniques. Alors que la technologie numérique s’insère de plus en plus dans l’apprentissage et le lieu de travail, comme l’a démontré la pandémie actuelle de Covid-19, l’Afrique est délaissée en raison de son accès et de sa connectivité internet limités. En 2019, la pénétration de l’internet sur le continent était en moyenne de 39,6%, contre une moyenne mondiale de 62,7%.
L’apport de la BAD
Le SEPA vise donc à contribuer à la constitution d’une masse critique de main-d’oeuvre innovante, productive et qualifiée, afin de donner une impulsion à la transformation économique et à la création d’emplois.
Ce programme s’articule autour de deux axes d’intervention qui se renforcent mutuellement. Le premier axe porte sur les infrastructures nécessaires au développement des compétences orientées sur la demande, le second sur le renforcement du cadre favorable au développement des compétences. En ce qui concerne les infrastructures, la Banque se concentrera sur trois objectifs opérationnels :
- Investir dans les infrastructures dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques pour améliorer la pertinence et la qualité des compétences techniques, tout en favorisant un accès équitable aux installations de formation et de recherche. La BAD soutiendra également la création de centres d’excellence pour renforcer l’innovation, la recherche et le développement et l’harmonisation du développement des compétences en vue de leur mobilité. - Se concentrer sur le développement des compétences par le biais de l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP), étant une voie pour fournir des compétences pertinentes qui permettraient aux jeunes de se préparer à l’auto-emploi productif. La Banque maintiendra des investissements dans la construction et la réhabilitation d’infrastructures d’EFTP, l’acquisition d’équipements et l’achat de matériel d’enseignement et d’apprentissage.
- Se doter d’une main-d’oeuvre adaptée aux besoins. Pour atteindre cet objectif, la Banque investira dans le développement des compétences numériques et l’accès aux TIC, afin d’assurer la résilience et la continuité de l’éducation en période de crises. Pour le second axe, deux objectifs opérationnels sont visés :
- Le renforcement de l’efficience d’interventions de nature à améliorer l’adéquation entre les compétences et les besoins du marché du travail. Cela nécessite des partenariats stratégiques avec l’industrie pour garantir le développement de compétences pertinentes.
- La mobilisation de ressources en faveur du développement des compétences, en particulier par le biais du partenariat publicprivé, de financements directs et de soutien en nature, afin de mieux positionner le continent à l’ère de la quatrième révolution industrielle. Avec le SEPA, la Banque dispose d’un outil pour approfondir et élargir son engagement dans le développement des compétences. L’Afrique était la deuxième région à la croissance la plus rapide au niveau mondial et a maintenu un taux de croissance moyen de 3,4 % entre 2017 et 2019. Sans des ressources humaines qualifiées, elle ne pourra pas reprendre le chemin du développement
L’Afrique est en proie à de nombreuses épidémies - tuberculose, VIH/sida, paludisme et poliomyélite sauvage -, mais elle s’efforce depuis des décennies de lutter contre ces menaces. Pour vaincre ces maladies mortelles, il faut se tourner vers les compétences existantes et trouver des solutions à l’échelon local. La récente épidémie de Covid-19 a remis la santé publique sur le devant de la scène mondiale, rappelant que la science ne se pratique pas dans une tour d’ivoire. La science façonne l’humanité parce qu’elle est parmi nous. La Covid-19 a également montré qu’aucune épidémie ne se produit de manière isolée. Grâce à notre collaboration, nous pouvons nous appuyer sur les fondations de nos connaissances pour proposer des moyens innovants de relever les défis sanitaires, qui profiteront à l’humanité tout entière. Il ne s’agit pas là d’une idée nouvelle, c’est un concept qui nous est devenu très familier pendant l’épidémie de sida.
Le désespoir, la douleur et le deuil étaient endémiques dans les années 1980 et au début des années 1990, lorsque l’épidémie de VIH a démarré en Afrique du Sud. Chaque week-end, des tentes funéraires blanches semblaient pousser et se multiplier dans les régions rurales du KwaZulu-Natal, emblèmes du très lourd bilan imposé par le virus au pays.
Ayant été témoin de ces événements, j’ai entrepris l’une des premières études de population sur ce problème sanitaire émergent en Afrique du Sud. La prévalence du VIH était encore faible à l’époque, moins de 1% de la population ayant été infectée. Mais ces données cachaient une vérité choquante : les jeunes femmes (15-24 ans) étaient six fois plus susceptibles d’être infectées que leurs homologues masculins. Nous savions qu’il fallait faire quelque chose. Nous devions comprendre ce qui avait conduit à cette disparité frappante des risques. Nous avons donc commencé à parler aux femmes de toutes les couches de la société pour tenter de mieux comprendre leur vécu. Et voici ce que nous avons appris : la dynamique de pouvoir des échanges et des relations sexuelles perturbait la prévention des maladies. Les femmes n’avaient pas la capacité de se protéger à cause des options limitées qui s’offraient à elles - des solutions comme le préservatif, qui conférait aux hommes la responsabilité de la réduction des risques. Dans le même temps, les cas ont continué à se multiplier en Afrique du Sud à un rythme alarmant, doublant chaque année dans l’ensemble de la population. Les méthodes de prévention de l’infection par le VIH n’étaient pas suffisantes. Et les approches conçues dans les pays du Nord ne pourraient jamais prendre en compte les besoins des femmes africaines. C’est pourquoi il a fallu proposer de nouvelles solutions à la place.
Nous avons notamment cherché à autonomiser les femmes en leur fournissant un gel au Tenofovir, un médicament antirétroviral (ARV). Cette démarche novatrice, développée lors de l’essai clinique CAPRISA 004, a permis aux femmes séronégatives de se protéger du virus. Les recherches du CAPRISA sur la PrEP ont été récemment reconnues par le prix VinFuture comme une innovation salvatrice des pays du Sud. Aujourd’hui, le Tenofovir est pris quotidiennement sous forme de pilule pour la prévention du VIH, une solution également connue sous le nom de prophylaxie préexposition (PrEP). Il a été adopté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme option de prévention clé pour les femmes et les hommes.
Et cela ne s’est pas arrêté là : une gamme de nouveaux médicaments antirétroviraux et de formules à action prolongée, administrés sous forme d’injections et d’implants, sont en cours d’évaluation afin d’élargir les choix de prévention.
Le sida n’est plus une maladie mortelle, mais plutôt chronique et gérable. Cependant, nous
constatons encore trop de décès et de nouvelles infections au VIH, plus particulièrement dans les populations marginalisées. Les deux tiers de toute la population vivant avec le VIH/sida résident en Afrique subsaharienne et c’est dans cette région que sont recensés 60% des nouvelles infections.
Alors que d’autres pandémies comme la Covid-19 sont aujourd’hui au centre de nos préoccupations, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre les gains réalisés sur le VIH. C’est un piège dans lequel nous sommes déjà tombés dans le passé, lorsque les premiers travaux sur le VIH ont éclipsé les efforts contre la tuberculose. Nous ne pouvons pas retomber une fois de plus dans ce piège. Aujourd’hui encore, la lutte contre la Covid-19 continue de s’appuyer sur les leçons des décennies de travail consacrées à notre riposte au VIH/sida. Cela inclut le recours à des outils de test existants pour détecter la Covid-19, l’utilisation de l’infrastructure d’essais cliniques pour accélérer le développement de vaccins, l’appel aux processus d’engagement communautaire pour éduquer le public et le recours à l’expertise scientifique pour guider les gouvernements dans leurs actions. La pandémie de sida nous a appris que les scientifiques, les décideurs et la société civile ne peuvent pas travailler en vase clos. Un but commun doit permettre de galvaniser le soutien indéfectible des dirigeants mondiaux au sein des gouvernements et des agences de financement à travers le monde. L’Afrique possède le leadership scientifique et le capital intellectuel nécessaires au développement de nouvelles technologies et interventions. Nous en avons fourni la preuve à de multiples reprises. Lorsqu’un problème se présente, la recherche locale est certainement la meilleure voie pour trouver une solution.
La voie de l’innovation nécessite un financement qui soutiendra et favorisera la croissance et l’expertise des scientifiques africains. Notre interdépendance et notre vulnérabilité partagée soulignent l’importance de la collaboration et du partage des ressources à l’échelon mondial et régional, pour le bien de l’humanité. L’heure n’est pas à la complaisance. Nous devons veiller à ce que les solutions soient conçues sur mesure par la recherche locale pour mieux aider ceux qui en ont besoin
*Dr Quarraisha Abdool Karim est épidémiologiste des maladies infectieuses et directrice scientifique associée du Centre du programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud (CAPRISA). Elle a reçu en 2021 le prix VinFuture, dans la catégorie « Innovateurs des pays en développement »