La surconsommation d’informations source de mal-être ?
Dans une société hyper-connectée comme la nôtre, difficile de ne pas être informé de ce qui se passe autour de nous. En effet, avec les nouvelles technologies à disposition de chacun il est possible d’avoir connaissance de ce qui se passe au bout du monde et ce même dans les moindres détails. Grâce à internet, la télévision mais également la radio, un flux d’informations nous parvient sans l’avoir demandé parfois ! Si le fait d’être informé présente des avantages, une surexposition s’avère néfaste pour la santé mentale mais aussi physique.
Il s’agit des résultats d’une étude (publiée dans la revue Health Communication) qui s’ajoute à une littérature qui s’est déjà penché sur le sujet des relations problématiques qu’entretiennent les individus avec les médias notamment leur contenu. Il faut dire que les informations qui sont « servies » au quotidien ne sont pas ce qu’il y a de mieux pour voir le monde sous l’angle de l’optimisme. Les lecteurs, téléspectateurs ou auditeurs radio ont souvent droit (plusieurs fois par jour) à des nouvelles qui sont pour le moins inquiétantes. Au menu : pandémie, guerres, catastrophes naturelles, et autres évènements violents… Selon les chercheurs l’exposition à de telles informations pourrait engendrer un état d'alerte constant, ce qui amène à vouloir vérifier et/ou confirmer davantage ces informations. Les auteurs de l’étude affirment qu’un cercle vicieux peut alors se développer dans lequel, plutôt que de se déconnecter les individus sont absorbés par le contenu de ce qu’ils lisent voient ou entendent, les amenant à traquer les mises à jour dans l’objectif d’atténuer leur détresse émotionnelle. En toute évidence cela n'aide pas, et tend à interférer avec d'autres aspects de leur vie. Ce qui a peut-être commencé comme un effort pour rester informé, se transforme au fil du temps en une relation inadaptée avec l'actualité.
Les auteurs de cette étude indiquent qu’il s’agit d’une nouvelle notion : la « consommation problématique de nouvelles », qu’ils conceptualisent comme un cycle où l’individu est absorbé dans le contenu des informations, et est en proie de vérifications compulsives de celles-ci, avec un impact négatif sur la vie quotidienne.
Dans cette étude une enquête en ligne a été réalisée auprès de 1 100 adultes américains portant sur leur relation à l'actualité, ainsi que les conséquences sur leur bienêtre mental et physique. Ainsi, les participants devaient répondre dans quelle mesure ils étaient d'accord avec des déclarations telles que « je deviens tellement absorbé par l'actualité que j'oublie le monde qui m'entoure » ; « mon esprit est souvent occupé par des pensées sur l'actualité » ; et "j'ai du mal à arrêter de lire ou de regarder les informations" ; et "souvent je ne fais pas attention aux études ou au travail parce que je lis ou regarde les informations".
Par ailleurs les participants ont été interrogés sur la fréquence à laquelle ils ressentaient du stress et de l'anxiété, ainsi que de la fatigue, des douleurs physiques, une mauvaise concentration ou des problèmes gastro-intestinaux. Les résultats ont montré que 16,5% des personnes interrogées montraient des signes de consommation d'informations "très problématiques". Dans ce groupe le temps passé avec leurs proches était fortement réduit, la concentration était difficile et une incapacité à dormir a été constatée. Les résultats ont montré que 73,6 % de ceux qui présentaient une consommation d’informations problématique ressentaient un certain mal-être mental. 61 % des personnes ayant une consommation problématique d’informations avaient déclaré avoir ressenti des symptômes de mal-être physique.
Les auteurs de l’étude appellent à repenser nos rapports aux médias, et la manière de véhiculer l’information sans qu’elle soit préjudiciable pour la santé n