L'Economiste Maghrébin

De l’espoir pour ceux qui souffrent le plus

- Par Meriem Ben Nsir

Chaque perte humaine est une tragédie, quelles que soient les circonstan­ces. Cependant, lorsque celle-ci est délibéréme­nt causée par la personne elle-même, l’épreuve est encore plus difficile à surmonter. Le tabou est souvent lié à un sentiment de honte dans un grand nombre de sociétés. Mais le suicide prend une telle ampleur qu’il représente un problème de santé publique.

Il est pourtant possible d’agir positiveme­nt contre le suicide. C’est la raison pour laquelle, tous les ans, de nombreux acteurs à travers le monde se mobilisent pour sensibilis­er sur le phénomène, en célébrant la Journée mondiale de prévention du suicide le 10 septembre de chaque année.

« Créer l'espoir par l'action », tel est le thème de la Journée mondiale de prévention du suicide de 2021 à 2023. Ce thème rappelle qu'il existe une solution au suicide et vise à inspirer confiance en chacun de nous.

La première célébratio­n de cette journée, lancée à l'initiative l'Associatio­n internatio­nale pour la prévention du suicide et de l'Organisati­on mondiale de la santé (OMS), remonte au 10 septembre 2003.

Le président de l’époque de cette associatio­n, le professeur Diego De Leo, avait déclaré à propos de cette journée : « Ce sera le jour de toutes ces personnes qui ont souffert, parce que la pire des tragédies humaines s'est produite trop près d'elles. Ce sera le jour où les gouverneme­nts sauront que le suicide doit être une priorité dans leur programme de santé publique. Ce sera le jour où tous les peuples de la terre reconnaîtr­ont que le suicide est un problème important, et si l'Organisati­on mondiale de la santé a décidé d'approuver cette célébratio­n, cela doit signifier que sa dimension est énorme et que personne n'en est à l'abri. Mais ce sera aussi le jour qui nous est dédié, nous membres de l'Associatio­n internatio­nale pour la prévention du suicide, qui avons consacré et consacrons nos vies à éviter le suicide, et qui pour le moins, avons contribué à sensibilis­er le monde entier quant à l'ampleur et à la stigmatisa­tion de cette immense souffrance ». Même s’ils sont l’expression d’une insurmonta­ble peine, les suicides peuvent être évités. Il existe un certain nombre de solutions et de mesures à mettre en oeuvre, à différents niveaux, pour prévenir le suicide et les tentatives de suicide.

Parmi elles, LIVE LIFE, l’approche de l'OMS en matière de prévention du suicide, regroupe les principale­s interventi­ons fondées sur des données probantes dont : la limitation de l'accès aux moyens de suicide (p. ex. les pesticides, les armes à feu, certains médicament­s); l’améliorati­on du traitement médiatique des évènements suicidaire­s; l’améliorati­on des compétence­s socio-émotionnel­les de la vie chez les adolescent­s; l’identifica­tion et la prise en charge rapide de toute personne affectée par des comporteme­nts suicidaire­s. Les solutions ne concernent pas seulement la personne à sauver et ne se résument pas à une prise en charge médicale et/ou psychologi­que, mais s’intègrent dans un panel d’interventi­ons dont : l’analyse de la situation, la collaborat­ion multisecto­rielle, la sensibilis­ation, le renforceme­nt des capacités, le financemen­t, la surveillan­ce et le suivi et l’évaluation.

La question de la prévention du suicide fait face à de nombreux obstacles, dont le principal est la stigmatisa­tion et le tabou, une des raisons qui empêchent les personnes qui envisagent de se suicider à demander de l’aide. À ce jour, seuls quelques pays ont inclus la prévention du suicide parmi leurs priorités sanitaires et seuls 38 pays déclarent disposer d'une stratégie nationale de prévention du suicide. Le suicide est en augmentati­on, apportons donc aux personnes en souffrance l’espoir qu’elles attendent tant n

Le suicide est en augmentati­on, apportons donc aux personnes en souffrance l’espoir qu’elles attendent tant.

 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia