L'Economiste Maghrébin

Une fête bien maghrébine

- Par Mohamed Gontara

Fêté depuis que la région maghrébine est musulmane, le Mouled a pris, selon nombre d’historiens, un attrait bien particulie­r avec le règne des Almohades (al-Mowahidoun) qui ont été les maîtres du Maghreb et de l’Andalousie entre le milieu du XIIème siècle et le XIIIème siècle.

De Nouakchott à Benghazi, le Mouled est fêté comme il se doit au Maghreb. Partout, la naissance du prophète Mohamed (Sallalahou 'Alayhi Wasallam) prend sa juste place dans des traditions ancestrale­s. Fêté depuis que la région maghrébine est musulmane, le Mouled a pris, selon nombre d’historiens, un attrait bien particulie­r avec le règne des Almohades (al-Mowahidoun), qui ont été les maîtres du Maghreb et de l’Andalousie entre le milieu du XIIème siècle et le XIIIème siècle.

Partout, c’est l’occasion d’exprimer une dévotion pour le prophète Mohamed (Sallalahou 'Alayhi Wasallam). Et ce, à travers un ensemble de manifestat­ions et la préparatio­n de mets, comme cela est de coutume pour la plupart des fêtes religieuse­s. Ainsi, au Maroc, le Mouled est largement fêté dans la ville de Salé (environ 3 millions d’habitants), dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, située au bord de l'océan Atlantique, sur la rive droite (nord) de l'embouchure du Bouregreg, en face de la capitale nationale Rabat, avec la cérémonie dite des Cierges.

Un cortège de lanternes

Au cours de cette cérémonie (appelée Moussem), « un cortège de lanternes ornées d’alvéoles de cire multicolor­es quitte la maison des fabricants de bougies et traverse la ville pour rejoindre le mausolée Sidi Abdellah Ben Hassoun, saint patron de Salé et des bateliers. « Le parcours est animé de musique et de danse traditionn­elles », note un guide touristiqu­e, qui précise que « cette tradition remonte au règne du sultan Ahmed Al-Mansour de la dynastie saadienne au XVIème siècle ». « Inspiré par une procession similaire lors d’un long exil à Istanbul, le sultan décide d’importer cette tradition ottomane à Salé ». A l’occasion aussi du Mouled, les familles se rassemblen­t et préparent le fameux couscous Tfaya, « une recette marocaine à base d’oignons et de raisins secs caramélisé­s qu’on vient rehausser avec des épices, dont la cannelle. C’est une recette sucrée salée qu’on prépare généraleme­nt pour accompagne­r une version du couscous ». Evidemment, c’est l’occasion propice pour déguster les gâteaux marocains et le thé à la menthe. Et les enfants, qui sont de la fête, ont droit à des moments de bonheur : « caftans, maquillage et coiffure pour les petites filles ».

« Rechta » et « chakchouka »

C’est pareil en Algérie, où la fête du Mouled est connue pour la « tamina », un entremets à texture pâteuse à base de semoule torréfiée mélangée à du miel. Elle est habituelle­ment préparée après un accoucheme­nt en guise d’aliment pour la mère et distribuée à des proches pour annoncer la nouvelle. La « tamina » ressemble comme deux gouttes d’eau à « l’assida » tunisienne. Il ne s’agit pas cependant du seul mets préparé en Algérie. « Rechta » (plat de nouilles), « chakchouka » (pâte de semoule émiettée qu’on arrose avec une sauce rouge accompagné­e de viande), « berkoukes » (plat à base de pâtes en forme de gros grains de couscous dans une sauce rouge avec de la viande) sont également servis à l’occasion du Mouled. Et comme partout au Maghreb, le Mouled est fêté avec la lecture des versets du Coran et les chants religieux aussi bien dans les foyers que dans les Zaouïas. Et donc dans les édifices religieux qui constituen­t le centre autour duquel une confrérie soufie se structure n

 ?? ?? La cérémonie dite des Cierges dans la ville de Salé.
La cérémonie dite des Cierges dans la ville de Salé.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia