UN JEU DE CHAISES MUSICALES AU SEIN DE L’INDUSTRIE FINANCIÈRE TUNISIENNE

Le marché des top managers tunisiens a encore connu une dynamique cette année. Les institutions financières tentent de moderniser et de rajeunir leurs équipes de direction, mais il ne s’agit pas du seul objectif. Il s'agit aussi de développer les capacités à intégrer les évolutions économiques et les changements de business model, venant notamment du numérique.

Hichem Rebai : Continuer la belle histoire de la doyenne des banques

Réuni le 27 juillet 2022, le Conseil d’administration de la Banque de Tunisie a procédé à la nomination de Hichem Rebai, jusque-là directeur général de BH Bank, au poste de directeur général de la doyenne des banques tunisiennes. Il succède ainsi à Habib Ben Saad, qui part à la retraite. La nomination a pris effet à partir du 1er octobre 2022. Natif de 1964, Hichem Rebai est titulaire d'une maîtrise en sciences économiques (1988), d'un master en droit de commerce international (1991) et d'un master en techniques de banque (1994). Aujourd’hui, il a plus de 30 ans d’expérience dans le secteur bancaire, dont 11 années en tant qu’adjoint au directeur général de l’UIB, en charge notamment des activités de crédit, de suivi et de surveillance des risques ainsi que des opérations de recouvrement amiables et de gestion du contentieux. Il a surtout occupé le poste de directeur général de la BH Bank pendant 3 années. Hichem Rebai quitte une banque en bonne santé. Sur les neuf premiers mois de l’année, son PNB s’est élevé à 434,303 MTND. Elle dispose d’un encours de dépôts de 8 360 MTND et de crédits de 10 420 MTND. Sur le premier semestre 2022, les bénéfices ont atteint 80,361 MTND. Les fonds propres se sont établis à 1 196 MTND contre 900,667 MTND lorsqu’il a pris ses fonctions à la tête à la troisième banque publique. Il hérite également d’un établissement de crédit très solide, qui a enregistré des bénéfices de 65,804 MTND durant la première moitié de l’exercice 2022 et qui affiche d’excellents ratios prudentiels. La mission de M. Rebai serait axée sur la poursuite d’une croissance profitable dans un contexte compliqué.

Hatem Zaara : Un challenge de taille

Le Conseil d’administration de la BTL a nommé Hatem Zaara à la tête de la banque. Le poste est resté vacant depuis septembre 2021 après le départ de l’ancien directeur général.

Analyste financier brillant et très connu de la Place, Hatem Zaara a une large expérience au sein d’Amen Bank en tant que directeur central de la trésorerie et des marchés de capitaux, directeur du pôle banque d'affaires et de marchés et directeur du pôle banque corporate, banque d'affaires et participations. Il est le vice-président du Forex Club. Occuper ce poste, c’est accepter un challenge de taille, car il aura la lourde tâche de redresser une banque qui a tous les moyens pour s’imposer. Avec plus de 85 MTND de déficits reportés, l’établissement doit retrouver rapidement le chemin des bénéfices pour éviter de se retrouver avec des fonds propres négatifs.

Avec des millions de visiteurs libyens et des relations économiques et commerciales profondes avec la Libye, la BTL a déjà un avantage compétitif de taille et un facteur sur lequel elle peut bâtir une stratégie de développement. La banque n’a pas de soucis côté qualité d’actifs, mais elle doit doper son activité commerciale. Hatem Zaara a certainement une feuille de route en tête pour remettre l’établissement de crédit sur les bons rails.

Feriel Chabrak : Une femme à la tête de la BTE

Après des années en tant que directrice de la trésorerie dinars et devises chez la Société Tunisienne de Banque, directrice centrale de la trésorerie chez la QNB et directrice centrale de la trésorerie et ALM auprès de la Tunisian Saudi Bank, Feriel Chabrak Kraïem a été nommée directrice générale de la Banque de Tunisie et des Emirats (BTE). Diplômée en gestion spécialité marketing de l’Université de Paris I - Panthéon Sorbonne et en études approfondies de gestion spécialité finance, Mme Kraïem s’est spécialisée dans les métiers et stratégies bancaires d’activités de marchés. Elle opérait sur le marché monétaire et de la pension livrée, marché de changes et obligataire. Elle a une grande expérience dans la gestion des salles de marchés, la gestion actif-passif et le pilotage de la liquidité de la banque et de ses ratios réglementaires.

Feriel Chabrak reprend une banque qui tente de retrouver le chemin des bénéfices. Elle a signé un premier semestre dans le rouge avec une perte de 12,843 MTND, ce qui porte ses pertes reportées à -61,403 MTND. Les fonds propres de la banque sont sous pression, et elle a besoin d’améliorer son activité commerciale, ce qui implique plus de dépôts. La nouvelle