La pandémie de Covid-19 peut-elle en cacher une autre ?
La pandémie de Covid-19 n’a pas seulement mis en danger la vie de millions de personnes à travers le monde, elle a également levé le voile sur toutes sortes de défaillances, notamment au niveau des systèmes de santé et des politiques de gestion des crises. Elle a permis par la même occasion de prendre conscience de nos propres vulnérabilités, personnelles et au niveau de la collectivité.
Savoir que, malgré tous les progrès de la médecine, la population mondiale n’est pas à l’abri d’une crise sanitaire semblable à celle de la Covid-19, rend prévoyant. Parce que ce risque est bien présent, l’OMS prévoit de recenser les agents pathogènes susceptibles de provoquer de futures flambées et pandémies.
Ce projet, qui intéresse la santé de toute la population mondiale, visera à prioriser les interventions et à orienter les investissements mondiaux, notamment en matière de recherche, afin d’organiser des ripostes efficaces contre les agents pathogènes susceptibles de constituer un danger à l’échelle mondiale.
« Il est essentiel de cibler les agents pathogènes prioritaires et les familles de virus en matière de recherche-développement des contre-mesures en vue d’une riposte rapide et efficace aux épidémies et aux pandémies. Sans les importants investissements en recherche-développement menés avant la pandémie de Covid-19, il n’aurait pas été possible de mettre au point des vaccins sûrs et efficaces en un temps record », a déclaré le Dr. Michael Ryan, directeur exécutif du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire. L’OMS fera appel à près de 300 scientifiques qui analyseront, dans le cadre de ce programme international, les données relatives à plus de 25 familles de virus et de bactéries, ainsi qu’à la « maladie X », appellation pour indiquer un agent pathogène inconnu susceptible d’être à l’origine d’une épidémie internationale grave. Dans ce vaste champ d’interventions, en particulier celui de la recherche- développement, le programme cherchera à déterminer les lacunes dans les connaissances et les priorités de recherche. Les experts aideront, en déterminant les profils de produits cibles, à guider « les développeurs sur les spécifications souhaitées pour les vaccins, les traitements et les tests de diagnostic ».
Ces efforts ne seront pas seulement portés sur les aspects cliniques d’une réponse à une future pandémie, mais pourront développer d’autres aspects tels que le renforcement de la surveillance en matière de réglementation et d’éthique.
« Vers où se tourner pour mieux répondre aux futures menaces ? », telle est la question à laquelle s’efforceront de répondre les experts internationaux pour ce programme. Pourtant, une autre menace commence déjà à agiter la communauté scientifique internationale: la rougeole est en effet de retour. Il y a quelques mois déjà, l'Organisation mondiale de la Santé et l'Unicef alertaient sur le retour de la rougeole. On estime que 80% des nouveaux cas de plus dans le monde ont été enregistrés au cours des deux premiers mois de l'année. L’OMS avait également publié un rapport indiquant que près de 40 millions d’enfants ont manqué une dose de vaccin contre la rougeole en 2021, un recul inquiétant dans les efforts de vaccination dû à la pandémie de Covid-19.
Si le développement d’un vaccin anti-Covid-19 s’est fait en un temps record, les campagnes de vaccination de routine ont été fortement perturbées. Or, il est temps de rattraper ce retard, si l’on souhaite éviter une autre catastrophe sanitaire. « La situation est grave », selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui, vendredi 25 novembre, a tiré la sonnette d'alarme.
Une pandémie peut en cacher une autre, notamment dans ce contexte sanitaire particulier. De ce fait, aucun détail pour la prévention ne devrait être négligé, et ce, quelle que soit la maladie en question n