La France adopte une nouvelle loi sur l’immigration qui fait polémique
L’ actualité nous oblige, en cette fin d’année, à revenir sur les relations entre la France, l’ancienne puissance coloniale, et les pays du Maghreb. A la faveur du vote par le Parlement français, le 19 décembre 2023, de la loi sur l’immigration, annoncée depuis plus d’une année et retardée, cette loi veut tracer le contour de nouvelles règles pour la circulation, le séjour et l’emploi en France des migrants.
« Ferme et fort »
Un texte jugé, par le président français, Emmanuel Macron comme étant « le bouclier qui nous manquait », « ferme et fort » par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, mais largement dénoncé par une partie de la classe politique et de la société civile. Pierre Baudouin, président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), a déploré, le 19 décembre 2023, cette « journée de honte » pour la France. Il s’est insurgé de l’image que cette loi renvoie du pays. « Il n’y avait pas besoin d’un texte sur l’immigration » a-t-il ajouté, estimant qu’« il y a déjà tout un arsenal législatif utilisable. Ça fait des mois et des mois que notre pays est enlisé dans cette discussion absolument délétère, qui pointe sans cesse l’étranger comme étant celui dont il faut se méfier. Cette loi se situe dans un contexte largement xénophobe ».
Quoi qu’il en soit, beaucoup attendent la réaction du Conseil constitutionnel qui pourrait invalider certaines mesures jugées « inconstitutionnelles ». Comme celles qui proposent « une préférence et une priorité nationales », ou celles « discriminatoires », initiées à l’égard des étudiants étrangers » qui devront payer une caution ! Et ce à l’heure où une concurrence internationale oblige à chercher à attirer des compétences.
Des propositions et une décision
Dommage, pense-t-on ici et là, d’autant que des signes de décrispation semblent avoir marqué ces derniers jours les relations entre la France et deux pays maghrébins, l’Algérie et le Maroc. Comme la nomination, en octobre 2023, d’un ambassadeur du Roi Mohammed VI en la personne de la communicante Samira Sitaïl, après avoir mis fin, en février 2023, à la mission de l’ancien ambassadeur, Mohamed Benchaâboun. Une décision prise à la suite de l’adoption par le Parlement européen d’une résolution appelant les autorités marocaines à «respecter la liberté de la presse». Le Maroc estime que des députés macronistes européens ont facilité cette adoption.
Dans le même ordre d’idées, beaucoup d’observateurs ont mentionné la tenue de la 1ère réunion, à Constantine (nordest algérien), de la Commission mixte algéro-française sur la mémoire et la colonisation, le 22 novembre 2023. Une réunion qui s’est penchée sur un sujet des plus délicats. Avec des résultats : des propositions et la décision de tenir des réunions en 2024
La coquette cité de Nouakchott a ajouté, les 14 et 15 décembre 2023, quelques drapeaux pour accueillir la première édition du Salon professionnel international de la pêche en Afrique (SEAFOOD), tenu sur le thème central « Investir dans l’économie bleue» et avec pour objectif de « mettre en évidence les enjeux de l’une des côtes les plus poissonneuses au monde », celles évidemment de la Mauritanie. Organisé par notre confrère Financial Afrik et la Société tunisienne internationale des expositions (STI Expo), le SEAFOOD concerne un secteur considéré, en Mauritanie, comme « le moteur de l’économie nationale. Il représente entre 3% et 10% du PIB, contribue à hauteur de 25% des exportations totales du pays et crée plus de 220.000 emplois directs et indirects »