UNE LIAISON FERROVIAIRE AVEC L’ESPAGNE
Les médias marocains et espagnols évoquent en ce début d’année un projet datant de 199 reliant par voie ferrée le Maroc à l’Espagne. Il serait inauguré en prévision de l’organisation de la Coupe du monde de football de 2030.
L’organisation de la Coupe du monde de football 2030, qui se déroulera en Espagne, au Portugal et au Maroc, va-t-elle booster le projet d’une ligne ferroviaire entre le Maroc et l’Espagne ? On sait que le projet avait été initié par le Roi Hassan II et le Roi Juan Carlos 1er, dans une déclaration officielle, le 16 juin 1979. On affirme par ailleurs qu’« un ouvrage de franchissement pour relier les continents européen et africain remonte aux années 1930 ».
Sans cesse retardée, son exécution est donnée pour quasi sûre par les médias espagnol et marocain. Le quotidien espagnol « La Razon » (La raison) a déclaré ces derniers jours que « la Société espagnole d’études pour la communication fixe à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA), qui relève du ministère espagnol des Transports et qui est chargée de l’exécution du projet, a indiqué que les études les plus récentes relatives à la future infrastructure confirment non seulement sa viabilité, mais suggèrent également qu’elle pourrait être achevée d’ici cinq ans ».
2,3 millions d’euros
Preuve supplémentaire de la prochaine exécution de la ligne ferroviaire entre l’’Espagne et le Maroc, «le journal officiel du gouvernement espagnol a, en juin 2023, officiellement confirmé l’allocation de 2,3 millions d’euros (un peu plus que trois fois en dinars) de fonds européens à la SECEGSA pour mettre à jour les études relatives au projet, avec l’intention d’entamer la construction». Il s’agit d’un projet de ligne ferroviaire « longue de 38,5 kilomètres, dont 28 kilomètres sous la mer, qui relierait Malabata, près de Tanger, au nord du Maroc, à Punta Paloma, dans le sud de l’Espagne, et comporterait deux tunnels ferroviaires ainsi qu'une galerie de services et de secours ». La ligne sera prolongée de part et d’autre par deux tronçons (Casablanca-Tanger et Malabata-Madrid).
Un pôle régional
Le projet n’intéresse pas seulement le Maroc et l’Espagne. L’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon, la Chine, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont déjà dit le soutenir. Il en est de même pour quelques institutions financières, comme la Banque mondiale.
Le projet donne sans doute du mordant à l’initiative du Roi Mohammed VI, annoncée dans son discours du 6 novembre 2023, de faire du versant atlantique du royaume chérifien un pôle régional au service de la région subsaharienne africaine
L’ Allemagne souhaite-t-elle construire un pipeline pour acheminer l’hydrogène vert du Maroc vers l’Allemagne ? C’est du moins l’espoir formulé par le directeur général du groupe allemand Thyssenkrupp, Miguel Lopez, qui effectuait un séjour, début janvier 2024, au Maroc. Miguel Lopez estime cet approvisionnement nécessaire pour aider notamment à la production d’acier vert dans l’usine de son groupe à Duisbourg (Nord). Le projet vise aussi à réduire les coûts de production de l’entreprise : une utilisation excessive de gaz priverait Thyssenkrupp des aides publiques.
La source allemande indique que le Maroc figure dans « le top 6 des pays à fort potentiel dans la région MENA (Maghreb et Moyen-Orient), selon un rapport du Forum économique mondial intitulé « Feuille de route pour l’hydrogène à faible teneur en carbone au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ».
ThyssenKrupp est un groupe de sidérurgie allemand officiellement créé en 1999 de la fusion de Friedrich Krupp AG Hoesch-Krupp et de Thyssen AG3. Il emploie plus de 100 000 personnes et se structure en six divisions : Sidérurgie (Steel Europe), Composants automobiles (Components technology), Ascenseurs (Elevator technology), Matière (Material services), Solutions industrielles (Industrial solutions) et Systèmes marins (Marine systems) »n