Lutte contre le cancer : pour des soins plus justes
Parce qu’il n’a pas encore révélé tous ses secrets et qu’il constitue toujours un grand défi pour ceux qui doivent le combattre, le cancer mobilise davantage d’efforts que ce soit dans le domaine de la recherche, de la prise en charge médicale ou encore des politiques générales de santé publique, locales ou à l’échelle internationale.
La lutte contre le cancer rencontre de nombreux obstacles, dont celui de l’accès aux soins. Elément essentiel dans la prise en charge de cette maladie, la journée mondiale contre le cancer pour les années 2022, 2023 et 2024 est célébrée sur le thème : « Pour des soins plus justes ».
Alors qu’en 2022 la campagne visait à comprendre et à reconnaître les iniquités en matière de soins contre le cancer dans le monde et leur impact sur la santé publique, celle de 2023 visait à valoriser les efforts de lutte à l’échelle des individus : motiver les voisins à assurer le transport d'un de leurs concitoyens vers un centre de traitement contre le cancer ou veiller à ce que des options alimentaires saines et abordables soient proposées à l'école locale. Il s’agit également d’une campagne où tous les acteurs de la société ont été appelés à faire part de cette lutte et à passer à l’action. La campagne actuelle de 2024 a pour objectif d’interpeller les décideurs politiques pour faire du cancer une priorité en matière de santé publique et d’adopter des stratégies innovantes et efficaces en matière de lutte contre cette maladie. Parmi les axes d’action : un meilleur accès aux soins de santé.
Cette question prend toute sa place surtout à notre époque, qui connait de grands progrès en matière de lutte contre le cancer et une augmentation spectaculaire des taux de survie pour de nombreux cancers. Ces progrès restent néanmoins incomplets du fait de l’accès insuffisant aux soins pour un grand nombre de personnes, même lorsque l'infrastructure et l'expertise existent. Ces inégalités sont dues à de nombreux facteurs tels que l’âge, l’ethnicité, les revenus des pays, le genre, ainsi que la situation géographique.
Même s’il touche dans près de 70% des cas les personnes âgées de plus de 65 ans, le cancer reste une maladie marquée par des obstacles disproportionnés en matière de traitement pour les personnes âgées. Des différences sont également notées selon les genres. En effet, alors que les cancers féminins sont marqués par la stigmatisation et l’ostracisation du fait de nombreux tabous, chez les hommes, les personnes malades peuvent être moins enclines à demander de l'aide, en raison des normes sociales.
En matière de prise en charge, l’ethnicité peut devenir un véritable obstacle, comme le montrent de nombreuses études. A titre d’exemple, des études réalisées en Nouvelle-Zélande montrent que les Maori sont deux fois plus susceptibles de mourir d'un cancer que les personnes non Maori.
Dans les pays à faible revenu, du fait de nombreux facteurs complexes et intriqués, la lutte contre le cancer est moins efficace que dans les pays à revenu élevé : les taux de survie au cancer chez l'enfant sont supérieurs à 80% dans les pays à revenu élevé, mais ne dépassent pas 20% dans les pays à faible revenu. Plus de 90% de la mortalité associée au cancer du col de l'utérus concernent les pays à revenu faible ou intermédiaire.
L’éloignement géographique est également un facteur rendant l’accès aux soins moins aisé, de même que certaines professions pourraient augmenter le risque de survenue de certains cancers.
S’il est actuellement impossible d’apporter des solutions immédiates à tous ces éléments qui rendent la prise en charge du cancer moins efficace, en prendre conscience et planifier des actions pourraient être un premier pas vers un monde où le cancer serait traité de manière plus équitable et plus juste
Dans les pays à faible revenu, du fait de nombreux facteurs complexes et intriqués, la lutte contre le cancer est moins efficace que dans les pays à revenu élevé.