Faire valoir l’importance des cabinets d’expertise comptable
Au-delà de KPMG, M. Moncef Boussannouga Zammouri a voulu, à l’occasion, faire valoir l’importance des cabinets d’expertise comptable. « Depuis la création de l’Ordre des experts comptables et depuis que la profession s’est organisée, les responsables du pays ont compris que la comptabilité était la pièce maîtresse qui pouvait accompagner le développement. C’est le premier point que je souhaite souligner. Les cabinets, dès la création des entreprises publiques dans les années 70, avec feu M. Abdeljelil Mouakher, feu M. Raouf Sanhaji, M. Abderrazak Ben Amor, M. Abdelhamid Bouricha, à qui il faut rendre hommage, ont contribué au développement économique et à la restructuration des entreprises. Et plus encore, à la diffusion de la culture de la comptabilité et de l’audit. C’est cette culture qui a fait que beaucoup de jeunes ont choisi de s’orienter vers l’IHEC. Puis, il y a eu la création de l’ISG et de l’ISCAE.
Un autre point sur lequel je veux insister. Nous avons créé l’Ordre des experts comptables en 1983. Nous étions 67 membres, dont la moitié était des experts comptables et l’autre moitié des commissaires aux comptes. Et c’est alors que nous avons entamé la formation des stagiaires. On ne peut être expert comptable qu’après avoir effectué trois ans de stage. Les stagiaires se comptaient à l’époque par centaines. Toutes les entreprises publiques avaient compris que l’audit était le point essentiel du développement. Nous avons même réussi à faire voter une loi pour que les entreprises, même celles dont le capital est à 100% détenu par l’Etat, aient à faire leur audit. Je veux dire par là que les cabinets d’expertise comptable ont contribué largement à la transparence des comptes des entreprises publiques et surtout à la formation des cadres pour présenter des états financiers transparents. Ce fut un moment de reconnaissance et de réussite de la Tunisie sur le plan international. C’est à partir du moment où il y a eu des signatures de qualité de l’audit des états financiers des entreprises publiques que les investisseurs étrangers, les banques de financement sont venus en Tunisie.
En plus, ce qu’a gagné la Tunisie est unique en Afrique et dans les pays arabes. Avec l’aide de certains pays et plus particulièrement la France, nous avons créé le diplôme d’expert comptable. Celui qui a obtenu le premier diplôme tuniso-tunisien (M. Rached Fourati faisait partie du jury) était feu M. Ahmed Mansour, qui a ouvert la porte à des centaines d’autres. Actuellement, nous sommes plus de 1400 experts comptables inscrits à l’Ordre.
Néanmoins, ce qui nous importe, c’est de travailler et de se mettre au service du pays, de soutenir ses entreprises et de contribuer à la transparence des comptes. Les instances internationales respectent la signature des experts comptables tunisiens. Jamais une institution n’a réclamé une deuxième signature de la part d’un cabinet étranger ».