Le Burkina Faso, le Mali et le Niger quittent la Cedeao
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, dirigés tous par des juntes militaires, ont annoncé qu'ils quittaient la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) avec effet immédiat, en réponse aux sanctions et aux pressions exercées pour la tenue d'élections démocratiques. Cela marque une détérioration significative des relations entre les 15 États qui formaient, jusqu'à présent, le bloc économique.
La Cedeao avait déjà suspendu les trois pays de l'union, qui promeut l'intégration économique et la liberté de circulation. Le groupe a imposé des sanctions au Niger après que son président, démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, a été destitué par un coup d'État en juillet 2023. Ces mesures comprenaient la fermeture de toutes les frontières aériennes et terrestres, le gel des avoirs de l'État et l'interdiction des transactions financières avec d'autres institutions de l'union.
Les sanctions ont coupé le Niger des deux pays dont il importe la majeure partie de sa nourriture et d'autres produits essentiels, le Bénin et le Nigeria, ce qui a entraîné une flambée des prix des denrées alimentaires dans l'un des pays les plus pauvres du monde.
Les trois pays ont déclaré que les sanctions de la Cedeao étaient « inhumaines et irresponsables » et qu'elles constituaient une violation des propres règles de l'organisation. Ils ont également déclaré que la Communauté était « sous l'influence de puissances étrangères » et qu'elle était devenue une « menace » pour ses membres.
Autre point commun entre ce trio : l’insécurité importante causée par les insurgés islamistes liés à Al-Qaïda et à Isis, qui ont fait des ravages pendant plus d'une décennie, tuant des milliers de personnes et en déplaçant des millions d'autres. Ils ont formé l'Alliance des États du Sahel en septembre dernier, dans le but déclaré d'assurer une protection mutuelle face à une agression extérieure ou à une rébellion intérieure. Cette alliance a été créée en partie en représailles à la menace d'une action militaire de la Cedeao contre le Niger l'année dernière, si Mohamed Bazoum, qui reste en détention, n'était pas rétabli dans ses fonctions de président.
Le groupe paramilitaire russe Wagner est actif au Mali et des soldats russes ont été déployés au Burkina Faso récemment. Moscou a également rouvert son ambassade dans la capitale burkinabé, Ouagadougou, pour la première fois depuis trois décennies.