Les structures de santé dans le viseur de l’occupant
L’offensive contre Gaza et plus généralement contre le peuple palestinien passe le cap du cinquième mois. Dès le début de cette offensive, les structures de santé et les soignants qui y travaillent ont été pris pour cibles et les images d’hôpitaux mis à l’arrêt se font de plus en plus nombreuses. Malgré les appels pour épargner ces établissements qui, selon le droit international, jouissent sans la moindre ambiguïté d’une protection en temps de guerre, les acteurs du système de santé palestinien ainsi que ses structures sont particulièrement visés dans cette guerre sans limites.
Une fois de plus, les instances internationales déplorent cet acharnement et constatent l’ampleur des dégâts sur ce secteur particulièrement touché dans cette guerre. L’OMS fait état de 350 attaques contre les structures sanitaires palestiniennes depuis le début de l’offensive contre Gaza. Le bilan de ces attaques est lourd : 645 personnes tuées et 818 blessées.
« Ces attaques ont touché 98 établissements de santé dont 27 hôpitaux endommagés sur 36 et touché 90 ambulances dont 50 ont été endommagées », a déclaré Tarel Jasarevic, porte-parole de l'OMS à Genève.
La volonté de mettre le système de santé palestinien à genoux est telle que nous assistons (avec étonnement) à de véritables sièges menés contre des hôpitaux. Le dernier en date est celui des hôpitaux Nasser et Al-Amal, qui seraient, selon le bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU, l’OCHA, assiégés depuis 17 jours. Ils continuent d'être durement touchés par les violences qui « poussent des milliers de personnes » de la ville plus au sud, vers Rafah. Le personnel de ces structures de santé est une cible facile. Il est directement touché par des opérations d’enlèvement, mais cela ne s’arrête pas là, des patients sont également concernés par ces enlèvements. Devant ces évènements aussi bien inhabituels qu’inquiétants, le directeur de l’OMS s’est exprimé récemment et s'est dit profondément préoccupé par «les informations faisant état d'un raid sur l'hôpital Al-Amal à Khan Younes, de l'arrestation d'agents de santé et de patients, de dommages causés à l'établissement et de la confiscation de matériels et d'effets personnels », appelant à libérer « mmédiatement » les patients et le personnel de santé de cet établissement. La Cisjordanie n’est bien évidemment pas épargnée. On n’y compte pas moins de 364 attaques contre des établissements de santé, qui ont fait 10 morts et 62 blessés.
« Les attaques ont touché 44 établissements de santé, notamment 15 cliniques mobiles, ainsi que 249 ambulances », a ajouté le porteparole de l'OMS. Au cours de ces attaques en Cisjordanie, 251 incidents ont entraîné des entraves à la fourniture de soins de santé, 190 incidents ont entraîné l'usage de la force, 60 incidents ont entraîné des détentions et 67 incidents la fouille d'ambulances », a déclaré M. Jasarevic.
Parmi les principaux soutiens au système de santé palestinien, l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au ProcheOrient) qui contribue, grâce à ses 22 centres à Gaza, au fonctionnement du système de santé de base. Cette agence, bien qu’indispensable, est actuellement menacée de disparaitre. Après la décision de la Cour internationale de Justice d’ordonner une augmentation de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza, il s’est produit tout le contraire. Les principaux donateurs de cette agence de l’ONU ont suspendu leur financement, exposant les habitants de Gaza à un risque tous les jours plus grand de mourir de faim et de maladies.
Dans cette guerre folle, les masques sont (enfin) tombés, révélant que les droits de l’Homme ne s’appliquent pas forcément à tous les peuples