DÉSOLÉS, TOUTES LES CARTOUCHES ONT ÉTÉ TIRÉES
Le projet de budget de l’Etat pour 2025 repose sur la poursuite de la maîtrise des salaires, la réalisation des objectifs du système de subvention, la programmation des projets de développement stratégique et la détermination des dépenses d’investissement, a souligné la présidence du gouvernement.
Ce projet nous suggère un certain nombre de réflexions.
Le projet de budget de l’État pour 2025 se base sur plusieurs axes clés, comme la maîtrise des salaires, la réalisation des objectifs du système de subvention, la programmation des projets de développement stratégique et la détermination des dépenses d’investissement.
La présidence du gouvernement souligne que le taux d’évolution des dépenses de gestion ne doit pas dépasser 4%, dans le cadre de la préservation des équilibres financiers et la réduction du déficit budgétaire.
Malgré des signes d'amélioration économique mondiale, l'incertitude persiste, justifiant « la prise de mesures avant-gardistes ». Le budget 2025 s'inscrit dans la Vision 2035 de la Tunisie et vise à rétablir :
.Une croissance progressive en soutenant le secteur productif et
.Une maîtrise des équilibres financiers. Il comprend également :
.Une réforme fiscale,
.Un soutien aux investissements publics et
.La mise en oeuvre de la stratégie nationale sur le changement climatique. Pour autant, la masse salariale a été réduite à 13,6% du PIB en 2023, grâce aux mesures prises, et le gouvernement poursuivra ces efforts sans demander d'augmentations salariales. Il orientera les recrutements selon les priorités. La gestion des moyens de transport et des ressources sera améliorée pour rationaliser les dépenses.
Les subventions, principalement pour les hydrocarbures et les produits de base, représentent 7,2% du PIB en 2023. Le gouvernement planifie un meilleur contrôle de ces dépenses. Il recommande également de finaliser les projets d'investissement en cours et de revoir ceux qui n'ont pas encore démarré. Certains projets pourraient être abandonnés pour alléger les engagements de l’État.
Il est souligné la nécessité de mobiliser les ressources propres des institutions publiques et d'utiliser les excédents disponibles pour couvrir les besoins, limitant ainsi l'aide de l’État.
Les subventions aux institutions seront versées en 2025 par tranches déterminées par le ministre des Finances, qui est responsable du budget de l’État. Les institutions devront fournir des déclarations sur l'exécution du budget des trois dernières années. Les fonds spéciaux et missions spéciales doivent également fournir des rapports financiers appropriés.
Le filet de sécurité de l'État s’est déchiré. L'inflation seule et la stagflation aboutissent au même résultat : la perte du pouvoir d'achat, en plus du chômage élevé.
Jusqu'à un passé récent, la stagflation était provoquée par les pandémies à répétition, dans un monde globalisé, combinées à une augmentation de l'endettement mondial. Les Banques centrales (dont la Banque centrale de Tunisie BCT) ont tenté, parfois désespérément, de relancer l’activité économique, mais elles ont été involontairement desservies par la pandémie. Celle-ci a stoppé la production et l'offre, tandis que la demande restait intacte ou augmentait grâce aux mesures de relance des États. Ce déséquilibre a réveillé l'inflation, éteinte depuis longtemps.
Des pays comme la Tunisie ont tout tenté, utilisant des stimulations monétaires quantitatives massives. La stagflation (chômage et inflation élevés) a eu un effet déstabilisant sur les chaînes d'approvisionnement, entraînant une liquidation des stocks, des commandes en excès par crainte de pénuries, et une rétention de marchandises. Résultat des courses : l'augmentation progressive mais inévitable des prix. Ce qui représente donc, du point de vue de l'inflation, le pire scénario. Cependant, les chocs ne vont pas s'arrêter là. Un traumatisme diamétralement opposé se met en place, conduisant à un effondrement de la consommation réelle. Les biens immobiliers, les véhicules, les matières premières, les actions : tous ces actifs sont condamnés. La générosité publique se tarit alors que les consommateurs doivent faire face à des prix des produits alimentaires, énergétiques et immobiliers à des niveaux jamais vus depuis des générations en Tunisie, avec des taux d'intérêt élevés et en hausse.
Les aides se réduisent, les prix augmentent, et la classe moyenne, en Tunisie, est vouée à encaisser une baisse de ses revenus réels via une augmentation des prix, conduisant à une explosion de l'endettement privé et à un effondrement de la consommation réelle. La classe moyenne est maudite, encaissant choc après choc. Le prochain sera une stagflation durable résultant de la dévalorisation des actifs et des obligations pesantes.
En Tunisie, les crises (économique, financière, sociale) des années 80 sont condamnées à se répéter, mais cette fois, nous n'aurons plus le filet de sécurité de l'État ■