Mohamed Ould Ghazouani part avec de réelles chances de succès à la présidentielle
Son bilan milite sans doute pour lui. Mais également les bonnes perspectives de l’économie mauritanienne.
Dans un peu plus de deux mois (le 24 juin 2024), la Mauritanie va vivre à l’heure d’une élection présidentielle. Normalement, le président actuel Mohamed Ould Ghazouani va se présenter pour un second mandat. Son premier mandat a commencé en 2019 et a été obtenu avec un vote bien favorable (52,01% des voix) face à Biram Dah Abeid (18,5%).
Un mandat qui a marqué, sans doute, l’histoire de la Mauritanie. Jamais un président n’a autant respecté les institutions et fait valoir un Etat de droit, assure-t-on, même du côté de ses adversaires. Ainsi, il ne s’est pas opposé à la justice dans ses poursuites, y compris contre son prédécesseur et celui qui a appuyé sa candidature : Mohamed Ould Abdelaziz. Il a joué à fond la réconciliation nationale et apaisé les tensions qui ont prévalu sous son prédécesseur. Raison pour laquelle l’opposition s’est même rapprochée de lui : Ahmed Ould Daddah et Mohamed Ould Maouloud, deux ténors de l’opposition, ont signé une charte avec El Insaf, le parti au pouvoir, ouvrant la voie au dialogue.
Une couverture universelle
Au niveau social, les Mauritaniens retiennent certains de ses faits et gestes marquants comme la revalorisation des retraites, la création d’une couverture sociale universelle et la dotation de la Délégation à la solidarité et la lutte contre l’exclusion d’un budget conséquent de près de 500 millions de dollars (près de trois plus en dinars).
S’il se présente, Mohamed Ould Ghazouani pourra, par ailleurs, facilement convaincre ses concitoyens grâce aux bonnes perspectives de l’économie de son pays. Et ce, malgré deux années difficiles de son mandat au cours desquelles la Mauritanie a vécu les affres de la Covid-19 et de la guerre d’Ukraine sur son économie, comme partout ailleurs.
4,3% de croissance
La croissance du PIB devrait se situer autour de 4,3% en 2023 (les chiffres ne sont pas encore connus). L’inflation est, par contre, estimée à 9,5% en 2022 et le chômage à 11,1%. Même s’il a diminué (de 0,2%).
Autre souci auquel le président mauritanien devra faire face : le secteur informel. Près de 60% des Mauritaniens travaillent dans ce secteur. Il s’agit cependant d’une réalité dans tout le Maghreb et même dans la région subsaharienne, très proche de la Mauritanie.
Effort colossal
Cela dit, les espoirs sont permis grâce aux choix faits par le chef de l’Etat mauritanien qui s’est engagé dans une lutte sans merci contre la sécheresse dans un pays semi-désertique et dans une politique de développement des énergies renouvelables qui attirent déjà les investisseurs étrangers.
Dans ce cadre, un effort colossal pour l’électrification du pays est mené. Ce qui est de nature à améliorer la productivité dans toutes les zones du pays et dans tous les secteurs. D’ailleurs, les chiffres le montrent ■