Humanitaires tués à Gaza Le prix fort de leur soutien à la Palestine
Gaza est un lieu où le mot sauvagerie prend tout son sens. Elle a atteint un tel niveau que plus aucune personne qui viendrait en aide au peuple palestinien n’est épargnée. Lorsque le peuple palestinien subit un siège total empêchant l’entrée des aides humanitaires et ayant abouti à la mort de dizaines de personnes de faim et de déshydratation, les mesures permettant d’espérer une amélioration sont systématiquement sabotées. Après avoir affaibli l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient) par la réduction de ses financements, le meurtre des humanitaires étrangers oeuvrant à Gaza est devenu le dernier recours pour isoler les habitants de Gaza et les rendre encore plus vulnérables.
7 humanitaires de nationalité australienne, polonaise, anglaise, américaine canadienne et palestinienne, ont payé au prix de leur vie leur soutien à la Palestine. Les employés de l’ONG WCK (World Central Kitchen) ont été visés par une frappe aérienne alors qu’ils participaient à la distribution de denrées alimentaires à Gaza. Du côté des commanditaires de cette attaque, il s’agit d’une « série d’erreurs graves » ne reconnaissant pas qu’il s’agit d’un acte prémédité.
L’attaque s’est articulée en trois frappes israéliennes lancées en l’espace de quatre minutes sur le convoi transportant les travailleurs humanitaires. L'équipe WCK se déplaçait dans une zone sans conflit à bord de deux voitures blindées portant le logo WCK et d'un véhicule non blindé.
Malgré la coordination des forces d’occupation, le convoi a été touché alors qu'il quittait l'entrepôt de Deir al-Balah, où l'équipe avait déchargé plus de 100 tonnes d'aide alimentaire humanitaire amenée à Gaza par voie maritime.
« Il ne s’agit pas seulement d’une attaque contre WCK, c’est une attaque contre des organisations humanitaires qui interviennent dans les situations les plus désastreuses où la nourriture est utilisée comme arme de guerre. C’est impardonnable », a déclaré Erin Gore, PDG de World Central Kitchen.
« J’ai le coeur brisé et consterné que nous - World Central Kitchen et le monde ayons perdu de belles vies aujourd’hui à cause d’une attaque ciblée de l’armée israélienne. L’amour qu’ils avaient pour nourrir les gens, la détermination qu’ils incarnaient pour montrer que l’humanité s’élève au-dessus de tout, et l’impact qu’ils ont eu sur d’innombrables vies resteront à jamais gravés dans les mémoires », a-t-il ajouté.
Selon le statut de la Cour pénale internationale adopté à Rome le 17 juillet 1998 et entré en vigueur le 1er juillet 2002, l’attaque délibérée, à l’occasion d’un conflit armé international ou interne, dirigée contre le personnel participant aux actions d’aide humanitaire ou aux missions de maintien de la paix, sous réserve que ce personnel ait droit au statut de personne civile défini par le droit humanitaire, constitue un crime de guerre (art. 8.2.b.iii ; art. 8.2.b.xxiv ; art. 8.2.e.ii -iii ).
La version des commanditaires de l’attaque est comme d’habitude peu convaincante ; ils auraient repéré un homme armé tirant depuis le toit d’un des camions d’aide que les collaborateurs de l’ONG américaine World Central Kitchen (WCK) escortaient… Cette version clairement tirée par les cheveux n’a eu d’écho chez personne, provoquant la colère et l’indignation partout dans le monde.
Ils peinent à convaincre et pourtant, rien ne les arrête jusqu’à présent. Voici un drôle de monde où le meurtrier semble jouir d’un soutien sans faille et où la victime tente tant bien que mal de prouver son innocence ■