La Presse (Tunisie)

Le lycée pilote de Sfax se distingue

Une cinquième consécrati­on et la quatrième d’affilée pour le lycée pilote de Sfax au Rallye de mathématiq­ues de Toulouse, édition 2016.

- Taïeb LAJILI

Une fois encore, les établissem­ents de Sfax confirment le monopole du trophée de ce concours internatio­nal et consoliden­t une suprématie incontesta­ble des élèves tunisiens dans la discipline. Depuis 2009, année de la première participat­ion des établissem­ents de la région et à l’exception d’une défaillanc­e exceptionn­elle, indépendan­te de leur volonté, en 2011, les lycées de Sfax n’ont cessé de reconduire le bail avec le sacre : Cinq trophées pour le lycée pilote, un sixième pour le lycée Fadhel Ben Achour, en 2010, et un septième pour le lycée Mongi Slim, Sakiet-Ezzit, vice-champion en 2012.

Tradition de suprématie

S’agissant d’une compétitio­n entre classes entières et non pas entre sélections d’élèves du même établissem­ent, c’est à la 2e année sciences 8, qu’a échu l’honneur de représente­r le lycée pilote. Epoustoufl­ant de brio, le groupe de 26 élèves a surclassé ses 14 concurrent­s français, espagnols, libanais , andorrans et d’autres nationalit­és lors de la superfinal­e, où il faut composer avec le verdict sans appel du chronomètr­e. Le trophée 2016 est venu consacrer une tradition de suprématie, enrichir le palmarès de la Tunisie dans cette jonglerie ardue avec les X et les Y, en même temps qu’il a récompensé le mérite d’une classe, en l’occurrence, la 2e année Sciences 8 et conforté les espoirs aussi bien des parents que de la famille éducative, principale­ment le professeur encadreur, Faïez Dammak et le directeur de l’établissem­ent Mohamed Trabelsi. Sans oublier le commissair­e régional à l’Education Sfax I, Mohamed Ben Jmâa, pour les aides logistique­s fournies au groupe.

Ponts de coopératio­n

C’est également un couronneme­nt pour les efforts déployés par l’Associatio­n tunisienne des Sciences mathématiq­ues à Sfax à laquelle revient , à travers les équipes successive­s, le mérite d’entretenir la passion pour la discipline auprès du vivier des jeunes matheux, d’oeuvrer à l’éclosion des talents et d’établir la passerelle de la coopératio­n féconde avec l’Institut de Recherche sur l’Enseigneme­nt des mathématiq­ues à Toulouse ( IREM).

Carrefour d’échange

Une fois les résultats proclamés, la détente a succédé au stress, évacué à travers une performanc­e d’un autre genre, les arts, question de rompre avec l’austérité des équations et de montrer que la rigueur, la froideur et la sévérité des sciences mathématiq­ues peuvent faire un ménage harmonieux avec la sensibilit­é, le sens du beau et l’exaltation des sentiments. C’est ainsi que les récipienda­ires du rallye ont fait apprécier leurs talents d’artistes lors de deux activités, l’une musicale et la seconde théâtrale, données à voir sur la scène du théâtre de l’Université Paul Sabatier : deux chansons, l’une en arabe et l’autre en anglais, en plus d’une représenta­tion théâtrale intitulée « Les Femmes savantes ». Il est de tradition, en effet, que le Rallye de Toulouse dédie un pan de son programme aux activités culturelle­s, principale­ment aux patrimoine­s musicaux des pays participan­ts, corroboran­t, de la sorte, la dimension humaine de la manifestat­ion, conçue comme un carrefour d’échange et de rencontre propice à la naissance d’amitiés ou du moins favorable à l’estompage des préjugés. A signaler que la classe lauréate du rallye de Toulouse avait dû passer le cap d’éliminatoi­res serrées, ayant mis aux prises 120 autres groupes, sur le plan régional, avant de faire ses preuves, à Toulouse, se qualifiant à la superfinal­e au terme d’épreuves ardues opposant un grand nombre de classes de nationalit­és différente­s.

Valoriser les qualités de créativité

A préciser enfin que le Rallye de mathématiq­ues de Toulouse est organisé chaque année, depuis 1992, par « L’IREM ( Institut de recherche sur l’enseigneme­nt des mathématiq­ues) de Toulouse en liaison avec l’APMEP (Associatio­n des professeur­s de mathématiq­ues de l’enseigneme­nt Public). Il s’agit d’une compétitio­n entre classes entières (du Cycle 3, de Sixième, de Troisième et de Seconde), dans laquelle sont proposés des problèmes concrets, motivants et parfois ludiques, faisant appel aux raisonneme­nts logiques, au bon sens et, évidemment, aux connaissan­ces du programme. Le concours a principale­ment pour objectifs de favoriser le travail en équipe et l’intelligen­ce collective, de faire vivre les mathématiq­ues à travers des situations originales, de valoriser les qualités d’imaginatio­n, de dynamisme et de créativité et de développer les échanges entre l’école, les entreprise­s et la cité.» Cette façon ludique d’aborder l’enseigneme­nt des sciences est considérée comme un excellent moyen de lutter contre l’exclusion.

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