La Presse (Tunisie)

L’ex-président tanzanien dans le rôle de médiateur

Une première série de rencontres devait permettre à M. Mkapa de «comprendre le noeud de la crise» et de mettre sur pied le calendrier des prochains rendez-vous

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AFP — Le dialogue de sortie de crise au Burundi, pays en proie à une grave crise politique depuis plus d’un an, a repris hier à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, mais sans la participat­ion de la principale coalition d’opposition, a constaté un journalist­e de l’AFP. Organisé par l’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, nommé médiateur par la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est, ce dialogue réunit en l’état des diplomates, des représenta­nts du gouverneme­nt, du parti au pouvoir ainsi que des représenta­nts de la société civile venant du Burundi. La coalition d’opposition, baptisée Cnared et représenta­nt la majeure partie de l’opposition, n’a pas été invitée en tant que telle, selon ses dirigeants en exil qui n’ont donc pas fait le déplacemen­t à Arusha. Le Cnared est une plate-forme qui regroupe tous les leaders de l’opposition à l’exception d’Agathon Rwasa des Forces nationales de libération (FNL), qui est présent à Arusha. Selon plusieurs participan­ts, M. Mkapa a expliqué que cette première série de rencontres, qui va durer cinq jours, devait lui permettre de «comprendre le noeud de la crise» et de mettre sur pied le calendrier des prochains rendez-vous et les points à discuter. Un diplomate occidental présent à Arusha a expliqué à l’AFP que M. Mkapa avançait «avec prudence et neutralité» et s’est montré optimiste quant à la participat­ion future du Cnared aux pourparler­s. «Nous sommes conscients que c’est un problème qui doit être résolu par les Burundais eux-mêmes», a déclaré M. Mkapa à l’ouverture de la rencontre. «Mon plan est donc de donner de l’espace à toutes les parties pour qu’elles présentent leur avis sur l’avenir du Burundi», a-t-il ajouté. Le médiateur a prévu de rencontrer à huis clos chaque partie, en commençant hier par le gouverneme­nt, représenté notamment par le ministre des Relations extérieure­s, Alain-Aimé Nyamitwe. «Je suis vraiment préoccupé par la situation précaire qui a cours au Burundi, surtout en ce qui concerne les assassinat­s et les autres violences. C’est pourquoi j’ai pensé qu’il était impératif d’organiser cette relance», a encore déclaré l’ancien président tanzanien. Malgré les pressions et sanctions de la communauté internatio­nale, le pouvoir burundais refuse de s’asseoir à la même table que la coalition d’opposition, qu’il accuse d’être liée à une tentative de coup d’Etat en mai 2015 et aux violences actuelles. Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidatur­e en avril 2015 pour un troisième mandat, avant d’être réélu en juillet. Ces violences ont déjà fait plus de 500 morts depuis le début de la crise, et le Haut commissari­at de l’ONU aux réfugiés estime désormais à plus de 270.000 le nombre de Burundais qui ont fui leur pays.

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