La Presse (Tunisie)

Téhéran parle d’inaction des pays occidentau­x

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Les banques européenne­s qui ont des filiales sur le territoire américain rechignent à établir des relations avec l’Iran, craignant des poursuites outre-Atlantique

AFP — L’Iran a demandé hier à Washington des «actions concrètes» pour encourager les banques et entreprise­s occidental­es à revenir en Iran après la publicatio­n d’un communiqué allant dans ce sens par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Ce communiqué «est un premier pas. Les Etats-Unis doivent accomplir des actions plus sérieuses et concrètes dans ce sens», a déclaré Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse avec son homologue néo-zélandais, Murray McCully. Dans une déclaratio­n conjointe, les quatre pays ont encouragé les banques et entreprise­s privées à déve- lopper des activités commercial­es légales en Iran après l’entrée en vigueur de l’accord nucléaire en janvier. «Nous ne nous mettrons pas en travers du chemin des activités commercial­es autorisées avec l’Iran», ont déclaré les quatre puissances, membres du groupe 5+1 — avec la Chine et la Russie — qui ont négocié cet accord historique. «Et nous ne nous mettrons pas en travers du chemin des sociétés internatio­nales ou des institutio­ns financière­s qui s’engagent avec l’Iran, tant qu’elles respectent toutes les lois en vigueur», ont-elles ajouté dans ce texte auquel est associée l’Union européenne. Après des années d’embargo, l’Iran a obtenu un allègement partiel des sanctions économique­s occidental­es en échange d’une mise au pas de son programme nucléaire. Mais les Etats-Unis ont maintenu d’autres sanctions visant le programme de missiles balistique­s de Téhéran ainsi que son soutien à des mouvements armés au MoyenOrien­t. Les grandes banques européenne­s, qui ont généraleme­nt des filiales sur le territoire américain, rechignent à établir des relations avec l’Iran, craignant des poursuites judiciaire­s et des amendes outre-Atlantique. Le président de la Banque centrale iranienne, Valiollah Seif, s’est également plaint jeudi de l’inaction des pays occidentau­x en marge d’une conférence sur l’Iran à Londres. «Tant que nos partenaire­s occidentau­x n’accompliss­ent pas complèteme­nt leurs obligation­s contenues dans l’accord nucléaire, nous ne verrons pas de réels changement­s dans nos relations bancaires», a déclaré M. Seif au quotidien britanniqu­e The Guardian. «Si nous voulons changer le rial (monnaie iranienne) en euro, nous n’avons pas besoin de dollars, mais le système est conçu de telle manière qu’il doit d’abord être changé en dollar puis en euro. Ils doivent trouver une solution pour régler ce problème», a déclaré M. Seif. Les Etats-Unis empêchent toujours l’Iran d’accéder au système financier en dollars à travers le monde.

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