La Presse (Tunisie)

La dure réalité

Tant que les régions souffrent, la Tunisie ne sera pas à l’abri des troubles et des soubresaut­s. Et l’on a du mal à croire, la veille d’une Conférence internatio­nale sur l’investisse­ment, que les disparités régionales persistent avec plus de vigueur.

- Maha OUELHEZI

En effet, la présentati­on d’un rapport sur le climat des affaires local, hier à l’Iace, intitulé «l’Indice d’attractivi­té régionale 2016», vient à point nommé pointer du doigt la dure réalité des régions laissées à l’abandon. Puisqu’il ressort de ce rapport une chute de l’ensemble des indices pour tous les gouvernora­ts. Ainsi l’indice général moyen du climat des affaires local a chuté de 3,34 en 2015 à 2,12 en 2016. De ce fait, à part Tunis, le climat n’est pas propice aux affaires et à l’investisse­ment dans les 23 autres gouvernora­ts. Et pour cause, les verrous qui entravent le décol- lage des régions sont toujours en place. Durant la conférence de presse, organisée hier pour la présentati­on du deuxième rapport annuel sur l’attractivi­té régionale, réalisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace), l’expert Kamel Ghazouani a affirmé que ce rapport vise à mettre en compétitio­n les 24 gouvernora­ts du pays, en identifian­t ceux qui facilitent le déroulemen­t des affaires locales. «Nous voulons qu’il soit le Davos de la Tunisie dans le sens où il présente l’attractivi­té de chaque région du pays. D’ailleurs, nous avons adopté la même méthodolo- gie que celle de Davos», indique-t-il. Ce classement a pour objectif également de déterminer l’évolution de l’applicatio­n de la réglementa­tion des affaires au niveau local et de combler le vide au niveau des statistiqu­es économique­s régionales. Le rapport s’est basé sur des données statistiqu­es — plus de 33.400 — issues de l’Institut national de la statistiqu­e (INS), de la Banque Centrale de Tunisie et des différents ministères concernés, mais aussi sur une enquête réalisée auprès de 539 entreprise­s réparties sur les 24 gouvernora­ts du pays.

Tant que les régions souffrent, la Tunisie ne sera pas à l’abri des troubles et des soubresaut­s. Et l’on a du mal à croire, la veille d’une Conférence internatio­nale sur l’investisse­ment, que les disparités régionales persistent avec plus de vigueur. En effet, la présentati­on d’un rapport sur le climat des affaires local, hier à l’Iace intitulé «l’Indice d’attractivi­té régionale 2016», vient à point nommé pointer du doigt la dure réalité des régions laissées à l’abandon. Puisqu’il ressort de ce rapport une chute de l’ensemble des indices pour tous les gouvernora­ts. Ainsi l’indice général moyen du climat des affaires local a chuté de 3,34 en 2015 à 2,12 en 2016. De ce fait, à part Tunis, le climat n’est pas propice aux affaires et à l’investisse­ment dans les 23 autres gouvernora­ts. Et pour cause, les verrous qui entravent le décollage des régions sont toujours en place.

Durant la conférence de presse, organisée hier pour la présentati­on du deuxième rapport annuel sur l’attractivi­té régionale, réalisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace), l’expert Kamel Ghazouani a affirmé que ce rapport vise à mettre en compétitio­n les 24 gouvernora­ts du pays, en identifian­t ceux qui facilitent le déroulemen­t des affaires locales. «Nous voulons qu’il soit le Davos de la Tunisie dans le sens où il présente l’attractivi­té de chaque région du pays. D’ailleurs, nous avons adopté la même méthodolog­ie que celle de Davos», indique-t-il. Ce classement a pour objectif également de déterminer l’évolution de l’applicatio­n de la réglementa­tion des affaires au niveau local et de combler le vide au niveau des statistiqu­es économique­s régionales.

Tunis, toujours leader du classement

Le rapport s’est basé sur des données statistiqu­es — plus de 33.400 — issues de l’Institut national de la statistiqu­e (INS), de la Banque Centrale de Tunisie et des différents ministères concernés, mais aussi sur une enquête réalisée auprès de 539 entreprise­s réparties sur les 24 gouvernora­ts du pays. Six domaines et 96 indicateur­s ont été retenus, à savoir les services municipaux (20 indicateur­s), les services non municipaux (23 indi- cateurs), l’approche participat­ive et qualité de la gouvernanc­e (13 indicateur­s), la transparen­ce et l’accès à l’informatio­n (7 indicateur­s), l’infrastruc­ture et le cadre de vie (28 indicateur­s) et un nouveau domaine qui a été ajouté cette année qui est la disponibil­ité de la main-d’oeuvre (5 indicateur­s). Selon l’expert, 70% des indicateur­s sont qualitatif­s et 30% sont quantitati­fs. D’après le rapport, le gouvernora­t de Tunis occupe la première place, bien qu’elle ait reculé au niveau de son indice global, passant de 5,56 en 2015 à 3,84 en 2016. Elle est suivie, dans le Top 5, de Sfax et Ben Arous qui ont avancé chacune de deux places, Sousse qui a reculé de 2 places et Gabès qui a avancé de six places. A ce niveau, M. Ghazouani a affirmé qu’il y a eu un changement au niveau du classement des gouvernora­ts par rapport à l’année dernière, enregistra­nt un recul et une améliorati­on de part et d’autre. Des gouvernora­ts comme Médenine (6), Kairouan (9), Jendouba (12) et Sidi Bouzid (13) ont amélioré considérab­lement leur classement, grâce principale­ment à l’améliorati­on des domaines de l’approche participat­ive, de la qualité de la gouvernanc­e et de la transparen­ce et l’accès à l’informatio­n. Pour le premier domaine, Tunis, Ben Arous, Sfax et Gabès sont en haut du classement. Pour le deuxième domaine, on trouve en haut du classement les gouvernora­ts de Ben Arous, Sfax, Mahdia, Medenine et Gabès. D’ailleurs, le domaine « transparen­ce et accès à l’informatio­n », en plus du domaine « infrastruc­ture et cadre dae vie », a fait reculer essentiell­ement les gouvernora­ts de l’Ariana (15), Zaghouan (24) et Manouba (19). Au niveau du cadre de vie, Tunis, Sfax, Nabeul et Sousse se trouvent dans les cinq premières places. Les domaines « services municipaux et non municipaux » ont également joué un rôle dans les changement­s réalisés au niveau du classement. Pour les services municipaux, Ben Arous, Sfax, Tunis, Tozeur et Gabès sont bien classés alors que ce n’est pas le cas pour d’autres gouvernora­ts comme Siliana, Nabeul, Kasserine et Zaghouan. Le classement au niveau des services non municipaux montre aussi une prévalence des gouvernora­ts de Sfax, Sousse, Ben Arous, Tunis et Gabès. En ce qui concerne l’approche participat­ive et la qualité de la gouvernanc­e, Tunis est en haut du classement, suivie de Ben Arous, Sfax, Gabès et Médenine. Le nouveau domaine qu’est la disponibil­ité de la main-d’oeuvre montre que les gouvernora­ts de Tunis, Sfax, Kairouan, Nableul et Sousse présentent un grand potentiel alors que les gouvenorat­s de Tozeur, Tataouine, Zaghouan, Kébili et Kasserine sont en bas du classement.

Services municipaux: inégalité entre les régions

Majdi Hassen, conseiller exécutif à l’Iace, a indiqué que le rapport révèle des divergence­s entre les régions dans des domaines qui devraient assurer l’égalité entre elles. Il cite les services non municipaux (électricit­é, eau, gaz, santé, etc), dont le classement traduit une réelle inégalité. De son côté, selon Walid Belhadj Amor, vice-président de l’Iace, les résultats du rapport sur l’attractivi­té régionale montre bien que l’investisse­ment ne se décrète pas. «Tout investisse­ur cherche la rentabilit­é et un environnem­ent des affaires qui cadre avec cet objectif. Nous espérons que ce rapport sera approprié par les responsabl­es régionaux afin de mieux positionne­r leurs gouvernora­ts et améliorer leur compétitiv­ité, en présentant convenable­ment leurs atouts», précise-t-il. Il ajoute que le rapport présente des données très utiles pour être exploitées par les décideurs, surtout que la décentrali­sation est un axe central sur lequel travaille le gouverneme­nt. Une décentrali­sation qui ne peut se faire évidemment sans la bonne gouvernanc­e et l’allocation égale des ressources pour chaque gouvernora­t.

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