La Presse (Tunisie)

Et la manière Messieurs?

Hormis la victoire, la copie rendue par la sélection nationale laisse à désirer

- Skander HADDAD

Soyons réalistes : l’équipe de Tunisie avait besoin de gagner pour conserver le leadership de son groupe, en attendant le second match de la même poule entre la RDCongo et la Guinée qui aura lieu cet après-midi. La victoire face à la Libye est venue au bon moment pour gonfler le moral du groupe et lui donner du souffle pour la suite du parcours. Mais là où le bât blesse, c’est au niveau de la copie présentée par Henry Kasperczac­k et ses joueurs. Autant l’équipe de Tunisie avait séduit lors du premier match face à la Guinée à Monastir, autant elle a déçu à Alger face aux Libyens. Nous n’en revenons pas. Pourquoi en l’espace d’un match, le onze national a-t-il perdu son football? Nous avons eu de la peine à reconnaîtr­e nos internatio­naux. Nous n’allons pas citer des noms, mais le meilleur à avoir tiré son épingle du jeu a été Taha Yassine Khénissi. Après lui, Naïm Sliti a fait de son mieux pour redonner de la vivacité à la ligne d’attaque. Et finalement, nous n’avons rien eu de mieux à nous mettre sous la dent.

Axe à trois : quelle utilité ?

Pour être franc, nous avons évité le pire face aux Libyens en première mi-temps surtout. Aymen Abdennour a failli provoquer le pire et l’arbitre a fermé les yeux. Ne parlons pas du but annulé. Cela met en question l’utilité d’un axe central à trois joueurs. Pourquoi faire finalement si la relance est difficile à réaliser et qu’on est absent dans la récupérati­on de la seconde balle. Ne parlons pas des duels où les Saltou puis Zaâbia ont réussi à prendre de vitesse la défense tunisienne à maintes reprises, même lorsque la sélection libyenne était en infériorit­é numérique. La première remarque à faire au sujet du onze national est que l’équipe a évolué sans idée directrice. La balle voyageait dans les airs et ni Khazri, ni Ben Htira n’avaient les moyens d’organiser le jeu. Les deux joueurs en question se faufilaien­t plutôt sur les couloirs. Il manquait donc un patron à l’équipe, ce joueur capable de guider les opérations, de relancer, de temporiser et d’adresser la dernière balle. Un peu dans le genre Saâd Bguir. Malheureus­ement, ce dernier a fait tardivemen­t son entrée en jeu et ne peut être jugé. Nous ne comprenons pas ce conservati­sme du sélectionn­eur

national qui prend tout son temps pour effectuer les changement­s nécessaire­s. Imaginez un peu si les Libyens étaient restés à onze après le repos. Même en supériorit­é numérique le onze national n’a pas été capable d’ajouter un second but pour se mettre à l’abri. Nous avons été étonnés de voir nos internatio­naux conserver le ballon pour gagner du temps et grignoter des minutes. On sentait qu’il y avait un grain de sable dans la machine. Hormis le résultat bon à prendre, la manière est à améliorer. Kasperczak doit revoir sa copie.

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L’entrée de Sliti a apporté une plus-value à l’animation offensive

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