La Presse (Tunisie)

Satisfaire les exigences sociales à travers l’améliorati­on des paramètres économique­s

- Par Abdelkader KACEM

Comment transforme­r nos difficulté­s en solutions ? La vie pourrait être très intéressan­te disent certains. Comment alors faire pour que nos douleurs deviennent de grandes forces ? Trop de gens traversent la vie en attendant que les choses arrivent au lieu de faire en sorte qu’elles se produisent. Comment alors faire pour que la marche de notre pays tourne favorablem­ent à l’avantage de tous nos enfants ? Nous nous posons toutes ces questions eu égard à toutes les difficulté­s qui freinent la paix sociale dans notre pays et les moyens de favoriser la productivi­té, les rendements, le pouvoir d’achat, la croissance et les comptes de la nation. Comment faire pour que les choses tournent favorablem­ent à l’avantage de l’ensemble des intervenan­ts ? La réponse à ces questions n’est pas compliquée pour certains. Elle existe déjà dans beaucoup de pays florissant­s. C’est le cas des Américains qui trouvent les solutions dans leur formule simple «gagnant, gagnant». C’est aussi le cas des Allemands qui rémunèrent les forces de travail selon le rendement. C’est encore le cas des Japonais qui se sacrifient pour leur travail avant de recueillir les fruits en abondance. C’est la même chose pour beaucoup d’autres pays. Pourrons-nous nous inspirer de ces exemples réalistes pour marquer l’histoire de la Tunisie et garantir notre stabilité ? Ou allons-nous encore rester au stade de l’histoire de la poule et de l’oeuf. Qui est arrivé le premier ? Pour aider notre pays à aller de l’avant et favoriser le bien-être de tous ses enfants, nous proposons le développem­ent de cette problémati­que succinctem­ent en trois axes. Il serait question d’abord, de paix sociale, d’une améliorati­on de la productivi­té, d’une augmentati­on de la rentabilit­é et du partage des fruits de la croissance. Ensuite, il convient d’assainir le marché parallèle en facilitant son intégratio­n dans le circuit officiel pour renflouer les recettes de l’Etat et favoriser en même temps le recouvreme­nt des impayés fiscaux et des impôts locaux. Au parcours, il serait possible de maintenir la motivation des facteurs sociaux en augmentant le revenu des travailleu­rs à fur et à mesure de l’améliorati­on des indicateur­s économique­s et financiers des entreprise­s et de l’Etat.

Garantir la paix sociale

L’améliorati­on des paramètres des facteurs de production, y compris de l’Etat, ne peut se réaliser que dans le cadre d’une paix sociale durable favorisant les investisse­ments, les échanges, la productivi­té et les rendements. La dégradatio­n de la situation des entreprise­s et des comptes internes et externes de l’Etat, progressiv­ement depuis 2011, enregistre aujourd’hui des déficits délicats handicapan­t les possibilit­és d’augmentati­on des revenus. Ils ne peuvent être améliorés que sous la condition d’une reprise constante et soutenue des activités au moyen d’une productivi­té croissante pour favoriser les rendements et les exportatio­ns. Le soutien des travailleu­rs, de nature à favoriser le profit des entreprise­s et le retour des investisse­ments extérieurs et du tourisme doit se répercuter positiveme­nt sur les revenus sociaux des travailleu­rs et permettre en même temps la baisse des prix, l’améliorati­on du pouvoir d’achat des consommate­urs et de la croissance des exportatio­ns.

Améliorer la productivi­té et le rendement des affaires

La productivi­té des travailleu­rs et l’améliorati­on de la qualité des produits-services déterminen­t le rendement des entreprise­s et le développem­ent des investisse­ments et des revenus de l’Etat. Elles induisent de ce fait, naturellem­ent, une améliorati­on des revenus des travailleu­rs, une augmentati­on des emplois et une modernisat­ion des conditions de travail profitant à l’ensemble des intervenan­ts. Il est fondamenta­l, dans ce cadre, que les efforts des travailleu­rs soient reconnus et rémunérés à leur juste valeur. Globalemen­t, cela appelle reconnaiss­ance réciproque de la part des travailleu­rs et des investisse­urs, propriétai­res des entreprise­s.

Assainir les marchés parallèles

Le soutien émanant des travailleu­rs au moyen d’une activité renforcée dans l’attente d’une améliorati­on des revenus ne doit pas passer sous silence les dérapages des marchés parallèles qui handicapen­t les entreprise­s formelles et diminuent leur rendement. Il serait logique qu’aux sacrifices des travailleu­rs se combine une volonté d’assainir le marché parallèle moyennant une intégratio­n souple et progressiv­e dans le circuit officiel. Cela est de nature à renforcer le rendement du marché formel, augmenter les emplois durables, améliorer les recettes de l’Etat, diminuer la fraude et augmenter en fin de parcours le revenu des travailleu­rs. La formule peut être aussi judicieuse­ment exploitée pour recouvrer les impayés fiscaux et les impôts locaux pour favoriser notamment l’assainisse­ment des villes et les investisse­ments collectifs.

Favoriser l’équilibre des comptes de l’Etat

L’améliorati­on de la paix sociale, qui doit favoriser le rendement des entreprise­s à travers le développem­ent de la productivi­té et des exportatio­ns, est de nature à renforcer en parallèle l’équilibre des comptes de l’Etat à travers une fiscalité plus juste touchant tous les secteurs de l’économie. Une action rigoureuse et adaptée, à cet effet, serait pressentie comme un signe d’équité et d’équilibre qui permette de recouvrer les contributi­ons nationales, chacun selon ses capacités, pour financer les investisse­ments publics. Cela doit se traduire dans notre vie de tous les jours par un environnem­ent plus propre, des routes bien faites, un service administra­tif efficace, une sécurité renforcée, des droits garantis et une vie paisible pour tous.

Augmenter le revenu des travailleu­rs en conséquenc­e

Dans le cadre de cette démarche constructi­ve, il faut garder à l’esprit que la croissance nationale doit profiter équitablem­ent à tous pour garantir la poursuite des investisse­ments humains et favoriser une stabilité durable. Il serait logique, à cet effet, d’augmenter le revenu des travailleu­rs en fonction des efforts et des rendements comme le font les économies réussies. Une pratique généralisé­e et durable de cette formule serait le garant d’une adhésion progressiv­e des travailleu­rs à leur entreprise induisant au parcours une améliorati­on des services, davantage de productivi­té, de rendement, de pouvoir d’achat, de concorde et de stabilité nationale.

Favoriser la concorde et la stabilité nationale

Tous les éléments ainsi développés se traduisent normalemen­t par davantage d’équité, d’équilibre, de justice, de paix intérieure et de stabilité. Ils seraient de loin avantageux pour les concitoyen­s et dépassant le coût de nos droits fiscaux ou de contributi­ons locales. Quel serait le prix de ces contributi­ons si nous jouissons d’un pays propre, beau, prospère et bien aménagé, favorisant l’emploi, l’harmonie et le vivre-ensemble ? Serait-il possible de nous mettre d’accord sur ces exigences sociales pour favoriser l’équilibre de la vie ? Avons-nous enfin de compte le droit de rêver d’une Tunisie réellement verte et prospère ? Oui, c’est possible avec l’aide de Dieu, le miséricord­ieux, la persévéran­ce et le dévouement de toutes les forces de la nation. Restons alors solidaires, patriotiqu­es, constructi­fs et sincères pour inscrire notre cher pays dans l’histoire des nations fortes, durablemen­t.

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