La Presse (Tunisie)

Nimrod reconquise

Le célèbre site antique repris à Daech, qui continue d’opposer une farouche résistance à Mossoul

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AFP — Les forces irakiennes ont annoncé, hier, avoir repris le site antique de Nimrod, un joyau de l’Antiquité, sur leur route vers Mossoul, où les jihadistes du groupe terroriste Etat islamique (EI), dit Daech, opposent une forte résistance. Cette offensive accroît encore la pression sur le groupe jihadiste ultra-radical, qui fait également face à l’opération menée depuis une semaine par une force arabokurde soutenue par les Etats-Unis pour reprendre Raqqa, sa «capitale» en Syrie. En Irak, la reprise de la zone de Nimrod n’est pas stratégiqu­ement importante, mais elle a une portée symbolique. Car l’ancienne cité antique assyrienne est l’un des sites archéologi­ques les plus célèbres d’Irak, pays souvent décrit comme le berceau de la civilisati­on. L’armée irakienne n’a pas donné de détails sur cette reprise ni sur l’état dans lequel se trouvait le site, situé sur les bords du fleuve Tigre à une trentaine de km au sud de Mossoul. La communauté internatio­nale s’était alarmée au printemps 2015 lorsque l’EI avait diffusé des images montrant des jihadistes détruire au bulldozer, à l’explosif ou à la pioche des monuments, des bas-reliefs et des statues de Nimrod. «Dès que nous pouvons détruire les signes de l’idolâtrie et étendre le monothéism­e, nous le ferons», promettait un jihadiste à la fin de cette vidéo qui annonçait la destructio­n totale de la cité. Nimrod est l’un des sites historique­s, avec Palmyre en Syrie ou Hatra en Irak, que l’EI a pris pour cible, à grand renfort de vidéos, après sa conquête de vastes territoire­s dans les deux pays en 2014.

Rue par rue dans Mossoul

La reprise de la zone de Nimrod intervient dans le cadre de la vaste offensive militaire, qui entre lundi dans sa cinquième semaine, pour reconquéri­r Mossoul, la deuxième ville d’Irak et le dernier bastion de l’EI dans le pays. «L’EI est encerclé par nos forces par le nord et l’est», a affirmé le commandant Mountadhar Salem, des unités d’élite du contre-ter- rorisme (CTS). Ces forces s’activaient à Karkoukli et nettoyaien­t rue après rue les maisons à la périphérie d’Arbajiyah, deux quartiers de l’est où des francs-tireurs étaient embusqués, prenant pour cible les membres des CTS. Comme les jours précédents, des dizaines de civils ont pris la fuite, se dirigeant vers un point de rassemblem­ent à la périphérie de la ville d’où ils étaient transporté­s au camp de déplacés de Khazir, a constaté une journalist­e de l’AFP. Ceux qui restent tentent de mener une vie normale: un vieil homme passe le balai devant sa maison tandis qu’une dizaine d’autres de tous âges attendent leur tour devant le barbier.

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Des adolescent­s évacués par des militaires irakiens, hier, à Mossoul

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