Pour un positionnement qualitatif
La certification constitue l’un des éléments essentiels de la valorisation de tout produit. Dans le secteur agricole et agroalimentaire, elle requiert une importance particulière, vu sa contribution cruciale à la croissance économique du pays. Toutefois,
Selon Abdelmoumen Toukabri, directeur partenariat et évaluation de la qualité à l’Agence de promotion de l’investissement agricole (Apia), l’adhésion des entreprises agricoles et agroalimentaires aux certifications de qualité reste encore faible. Seules 120 entreprises sont certifiées en Global GAP, qui est un référentiel international de Bonnes Pratiques Agricoles (GAP). L’objectif de ce référentiel est de garantir la sécurité maximale des produits alimentaires tout en adoptant une démarche qui garantit une plus-value technique (meilleures pratiques de production), une plus-value environnementale (préservation de la faune et de la flore et meilleure utilisation des ressources naturelles). Il s’agit également de réaliser une plusvalue humaine (santé et sécurité des ouvriers agricoles) et une plus-value économique (développer une image de confiance auprès des partenaires et des consommateurs).
Gagner des marchés
M. Toukabri affirme que la Tunisie dispose d’un arsenal juridique très avancé en ce qui concerne les certifications agricoles. “Pour l’agriculture biologique, nous sommes considérés parmi les meilleurs pays. Mais pour les autres niveaux de qualité comme l’ISO et l’IFS, il y a une faible adhésion. Nous sentons qu’il n’y a pas de conviction de la part des entreprises. Mais je dis toujours que s’il coûte cher d’atteindre un haut niveau de qualité, la non-qualité coûte encore
plus cher. La certification permet de gagner des marchés et facilite l’exportation des produits agricoles
et agroalimentaires”, explique-t-il. A ce niveau, il indique que la nouvelle loi d’investissement prévoit des subventions pour les investissements immatériels dans le secteur agricole et agroalimentaire. Il ajoute qu’il est important de garantir la traçabilité du produit tout au long du processus de production afin de remédier aux défaillances et renforcer la compétitivité du produit agricole tunisien.
Sociétés mutuelles
“Nous devons partir du principe que nos produits agricoles ne vont pas concurrencer les produits européens mais ils vont les compléter. Pour d’autres marchés, nos produits sont bien positionnés, à l’instar des dattes et de l’huile d’olive. Mais la concurrence est rude de la part d’autres pays comme l’Italie et l’Espagne. Pour cette raison, nous devons être compétitifs et présenter un produit attractif”, souligne le responsable à l’Apia. Il indique que cet objectif de qualité requiert un effort commun entre les différents intervenants de la chaîne :producteurs, transformateurs et exportateurs. Cette orientation permettrait d’orienter l’agriculture tunisienne vers la notion de filières, renforçant ainsi son positionnement par rapport aux autres pays concurrents. Selon M. Toukabri, l’un des meilleurs scénarios est que les petits et moyens producteurs se réunissent dans des sociétés mutuelles pour compresser les charges et améliorer leurs moyens de production par l’introduction de plus de technicité et d’organisation de leur travail.