La Presse (Tunisie)

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Le régime efface tous les progrès des rebelles pour briser le siège

- Synthèse d’après l’AFP

Les forces gouverneme­ntales syriennes ont repris tous les secteurs pris récemment par les rebelles à Alep-ouest, annulant tous les progrès des insurgés pour briser le siège du régime, a indiqué avanthier l’Observatoi­re syrien des droits de l’Homme (Osdh). Les groupes rebelles, qui contrôlent les quartiers Est d’Alep assiégés par le régime, avaient lancé le 28 octobre une offensive afin de desserrer l’étau, et avaient réussi à prendre le contrôle de plusieurs secteurs. Selon l’Osdh, l’armée a reconquis des secteurs stratégiqu­es dont le quartier ouest de Dahiyet Al-Assad et le village de Minyane, à la périphérie de la ville. Ces reconquête­s annulent tous les progrès réalisés par les combattant­s de l’opposition, dont le Front Fateh Al-Cham, ex-front Al-Nosra qui avait renoncé à son rattacheme­nt à Al-Qaïda, pour briser le siège du régime. En outre, les forces du régime ont avancé aussi dans le sud en s’emparant de deux localités tenues par les rebelles. Les forces gouverneme­ntales ont encerclé Alep-Est en août, coupant la dernière ligne d’approvisio­nnement vers les quartiers de l’opposition et imposant un blocus qui a entraîné des pénuries de nourriture et de carburant. Les rebelles ont tenté plusieurs fois de briser le siège mais aucune aide n’est parvenue dans les quartiers Est depuis juillet. Selon l’Osdh, plus de 450 combattant­s et civils ont été tués dans la dernière tentative des rebelles pour rompre le siège. Parmi les morts figurent 215 combattant­s — syriens et étrangers— - de l’opposition, dont certains ont commis des attentatss­uicide, ainsi que 143 membres des forces du régime. Une centaine de civils ont également péri dans les bombardeme­nts, la plupart d’entre eux dans les quartiers sous contrôle du régime, dont 30 enfants. Avanthier, toujours selon l’Osdh, cinq civils, dont un enfant, ont été tués par des obus tirés par les rebelles sur la partie gouverneme­ntale de la ville. En outre, un journalist­e de la télévision officielle iranienne, Mohsen Khazaie, a été tué avant-hier par une attaque au mortier dans la localité de Minyane, récemment reprise par le régime, a indiqué la chaîne pour laquelle il travaillai­t. Ancienne capitale économique de la Syrie, Alep est un enjeu majeur tant pour le régime du président Bachar Al-Assad que pour les insurgés, qui s’affrontent depuis 2011 dans une guerre qui a fait plus de 300.000 morts. Le gouverneme­nt a lancé en septembre une opération pour reprendre la totalité de la ville. L’offensive, appuyée par l’aviation russe, a tué des centaines de personnes dans les quartiers Est et détruit de nombreuses infrastruc- tures, dont des hôpitaux. Moscou a par ailleurs annoncé avant-hier que son porte-avions Amiral Kouznetsov, ayant pour objectif de renforcer le dispositif militaire russe en Syrie, se trouvait actuelleme­nt au large des côtes syriennes.

Les rebelles pro-turcs près d’Al-Bab, bastion de Daech

Dans le nord de la province d’Alep, l’EI se bat, de son côté, pour ne pas perdre Al-Bab, l’une des dernières villes qu’il contrôle encore dans le nord de la province d’Alep, près de la frontière turque. Les rebelles syriens soutenus par les forces turques ne s’y trouvaient plus hier qu’à deux kilomètres, selon l’Observatoi­re syrien des droits de l’homme (Osdh). L’armée turque bombardait la ville à l’artillerie et depuis les airs, a-t-il précisé, sans être en mesure de fournir un bilan de victimes. Al-Bab, ville de 100.000 habitants en majorité arabes, est le principal objectif de l’opération «Bouclier de l’Euphrate» lancée le 24 août par la Turquie. La Turquie bombarde à l’artillerie et l’aviation la ville, selon l’Osdh qui n’a pas fourni dans l’immédiat un bilan de victimes. Al-Bab est le principal objectif de l’opération «Bouclier de l’Euphrate» lancée le 24 août par la Turquie. «Les factions de l’opposition soutenues par l’armée turque se trouvent à 2 km au nord et nord-ouest de la ville», a assuré Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Osdh. «Ce progrès s’inscrit dans la campagne commencée avec la prise de Jarablos et qui a vu les jihadistes chassés d’environ 2.500 km2 le long de la frontière turque», a-t-il expliqué. La Turquie a lancé une opération sans précédent en Syrie avec la volonté de frapper à la fois ses deux adversaire­s: l’EI mais aussi les YPG (Unités de défense du peuple kurde). Ankara considère les YPG comme une organisati­on «terroriste» et veut empêcher à tout prix la création d’une zone semi-autonome kurde le long de sa frontière. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé le 27 octobre vouloir capturer Al-Bab puis Manbij, tenu par les milices kurdes, et se diriger enfin vers Raqqa. Selon Rami Abdel Rahmane, la ville d’Al-Bab est virtuellem­ent encerclée. «La seule route encore ouverte relie le sud-est de la ville à Deir Hafer, tenue par les jihadistes», a-t-il dit. «Les forces rebelles avancent en raison de l’appui turc et l’EI recule dans plusieurs endroits souvent sans combat», a-t-il ajouté. Les forces arabo-kurdes alliées au sein des Forces démocratiq­ues syrienne (FDS) sont à 15 km à l’est d’Al-Bab et le régime à 10 km au sud. Les FDS ont mené une offensive plus à l’est pour s’emparer de Raqqa, «capitale» de facto de l’EI.

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Les forces pro-gouverneme­ntales syriennes dans le village de Minyan, à l’ouest d’Alep, après avoir repris la zone aux rebelles avant-hier.

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