La Presse (Tunisie)

«Ce groupe peut aller loin»

Le défenseur de la sélection légendaire du Mondial argentin se veut optimiste quant à la suite du parcours éliminatoi­re. «Un 3e succès face à la RDC et nous aurons un pied et demi en Russie», assure-t-il

- Aucun complexe Tarak GHARBI

«Le sélectionn­eur national a été fidèle à son organisati­on adoptée dans ses dernières rencontres en 5-4-1. Notre début a été très moyen: les nôtres peinaient à faire mal à leur adversaire du jour, le placement n’était pas au top. La Libye a su bloquer les flancs où Nagguez et Maâloul tentaient de s’engouffrer, tout en privant la Tunisie d’espaces. En fait, la densité de leur milieu de terrain a bloqué la manoeuvre tunisienne d’autant que notre axe défensif à trois joueurs prenait au marquage un seul attaquant adverse. Il aurait fallu que l’un des axiaux avance d’un cran. Les deux pivots, Ben Amor et Sassi, n’ont pas non plus pris de risques devant, il aurait fallu que l’un d’eux aille en soutien à la manoeuvre offensive. D’autant plus que Hamza Lahmar était habitué à avancer régulièrem­ent pour se transforme­r en deuxième organisate­ur. Ajoutez-y le fait que Anis Ben Hatira parut hors du coup, et que Wahbi Khazri n’était pas non plus dans sa forme habituelle, et vous comprendre­z pourquoi les Aigles de Carthage ne s’étaient pas créé la moindre occasion réelle durant le premier half, ce qui ne leur était jamais arrivé. Les Libyens nous ont obligés à procéder par de longues balles imprécises qui arrangeaie­nt parfaiteme­nt les affaires de leur défense. Bref, un rythme pépère, une organisati­on boiteuse et des occasions aux abonnés absents durant la première mi-temps. La Libye a même inscrit un but dont l’annulation a soulevé des interrogat­ions.

«Changement de décor en seconde période: la percée de Khenissi a amené le penalty et l’avantage pris au score. Mais il y eut un autre élément décisif: l’expulsion d’un défenseur libyen (Ali Salama) qui aurait dû inciter Kasperczak à effectuer un changement à vocation offensive puisque nous jouions en supériorit­é numérique. Or, il n’ y eut rien de tout cela. On s’est contenté de gérer la rencontre, restant sous la menace libyenne qui aurait pu marquer à chaque instant. Pourtant, on était mieux en seconde période. Naim Sliti, qui a beaucoup de qualités, a apporté un plus. Nous avons terminé le match mieux que notre adversaire. Mais l’essentiel, ce sont les six points que compte le team national qui font grandir le rêve mondialist­e. En fait, depuis 2006, la Tunisie n’a pas participé à la coupe du monde. Il serait temps d’arrêter cette série. Il y a des signes qui ne trompent pas: la stabilité de l’effectif, on ne prend plus de buts, un 5-4-1 qui va comme un gant à l’effectif, un moral au beau fixe. Il faut dire que nous ne devons nourrir de complexes vis-à-vis d’aucune sélection. J’ai assisté aux autres rencontres des éliminatoi­res africaines du dernier week-end, et croyez-moi, je n’ai pas vu de grandes équipes. Toutes les sélections africaines sont d’un niveau presque semblable. Avec le retour de Khelifa, Oueslati, Lahmar, Msakni, Akaichi et même Chikhaoui qui pourrait retrouver ses sensations si jamais il revenait par exemple à l’Etoile du Sahel, la sélection peut aller très loin. Sur les flancs de la défense, Mbarki en remplaçant de Nagguez, et Haddadi ou Ghazi Abderrazak en solution de rechange pour Maâloul restent des options solides. Un troisième succès devant la Républiqe Démocratiq­ue du Congo, au mois d’août 2017 à domicile, et nous aurons un pied et demi en Russie. On a engagé Kasperczak pour assurer la qualificat­ion. On ne va pas nous seriner maintenant la musique de la manière, d’un football qui ne convainc pas...Nous possédons un bon groupe de joueurs. La prochaine coupe d’Afrique des nations peut s’avérer la meilleure préparatio­n possible en vue de la suite des éliminatoi­res pour le Mondial. En un mot, on est bien parti».

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Ali Kaâbi

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