La Presse (Tunisie)

La énième page tournée…

Départ surprenant, mais pas pour les proches de l’équipe, de Yaâkoubi et un Ellili qui aura à gérer une équipe minée.

- Optimiser l’effectif

Coup de théâtre au Parc A (ce n’est plus une nouveauté) avec le départ de Kaïs Yaâkoubi au club qatari d’Al Wakra et l’arrivée de Chiheb Ellili à sa place. Encore des rebondisse­ments au Parc A et une tension qui n’en finit pas. Il suffit que l’équipe retrouve plus ou moins une sérénité pour que quelque chose se déroule et agite l’ambiance. L’après-derby a été, pour ceux qui connaissen­t de près les rouages de l’équipe, tendu. Une défaite aurait coûté la place à Kaïs Yaâkoubi qui sentait déjà qu’il était sur la sellette et que le moindre faux pas allait lui coûter cher. L’offre d’Al Wakra était un cadeau céleste pour Yaâkoubi qui ne pouvait pas rater une offre aussi alléchante et qui allait surtout lui permettre de regagner Doha, la capitale qatarie. D’ailleurs, la tension est montée d’un cran entre l’ex-entraîneur clubiste et les dirigeants, en premier Samir Sellimi, directeur sportif. Finalement, le départ de Yaâkoubi, aussi polémique et surprenant pour l’opinion sportive et le public du CA, ne l’était pas dans l’entourage de la première équipe. Au contraire, c’était attendu et, finalement, ça arrange les deux parties. Les dirigeants du CA, pas très convaincus par le travail de Yaâkoubi (surtout après la finale de la coupe perdue contre l’EST et la 2e mi-temps du derby en championna­t), et Yaâkoubi lui-même mécontent des mauvaises conditions de travail et de la pression exercée sur lui. La main tendue par Al Wakra lui a été salvatrice. Maintenant, il ramène tout le staff avec lui, chose qui va mettre le CA dans une situation embarrassa­nte. Chiheb Ellili, qui va compter sur son propre staff sûrement, aura à le recomposer de nouveau. A priori, il n’y aura personne pour permettre une continuité technique et pour constituer un relais entre le passé et le présent.

Chiheb Ellili n’a pas besoin de temps pour s’adapter à la réalité du CA. Il connaît bien ce club comme tous les entraîneur­s tunisiens. Son passage au CSS lui a permis de monter dans le palier et de jouer pour le titre. Bien qu’il ait raté avec le CSS le dernier sprint alors qu’il était tout proche de la consécrati­on, Ellili a fait parler de lui comme étant un entraîneur respectabl­e qui a pu optimiser un effectif remanié au CSS pour jouer les premiers rôles. Maintenant, il aura un effectif de qualité au CA avec des noms qui retrouvent la forme et qui constituen­t des valeurs sûres comme Oueslati, Khelifa, Ben Mustapha, Ifa, et des joueurs cadres confirmés comme Chenihi, Khelil et Ghandri. Premier de son groupe, le CA attend encore une meilleure qualité de jeu et surtout une approche offensive digne d’une équipe leader. Ellili devra gérer aussi le cas Bassem Srarfi, un joueur de talent qui n’arrive pas à avoir une place au soleil. Sous l’ère Yaâkoubi, Srarfi n’avait pas un intérêt primordial. Au contraire, il a été rudement traité, au point d’être mis à l’écart et sévèrement puni à chaque baisse de régime. Ce n’est pas le seul cas à gérer pour le nouvel entraîneur clubiste. Le retour des blessés va le confronter à un embarras du choix dans les trois compartime­nts. Il lui manque seulement des solutions en attaque, notamment un avant-centre buteur à la place de Besson et de Jaziri (tous deux loin du compte). Ce sera une nouvelle page ouverte au CA, mais en même temps l’énième page tournée. Sanchez, Kouki, Ben Ali, Krol, Yaâkoubi et voilà Ellili en une année et deux mois !

Rafik EL HERGUEM

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Chiheb Ellili : des chantiers qui n’attendent pas…

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