La Presse (Tunisie)

A quand un grand club?

Les subvention­s des sociétés implantées à Bizerte ne sont pas un cadeau

- Béchir SIFAOUI

Les Cabistes ont, en permanence, donné des sensations fortes à leurs fans dans les années 1980 et 1990. C’était du temps de l’amateurism­e. Ils ont même offert la première Coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de Coupe à la Tunisie. Il y avait à l’époque Ben Doulet, M’farrej, Zouaoui, Dziri, Chellouf, Shaïek, Ben Saïd, Bourchada, Almia, Romdhana et les autres. Aujourd’hui, les données ont changé. Le non-amateurism­e exige beaucoup d’argent. Seuls les clubs riches dominent le football d’élite. Il est devenu pratiqueme­nt impossible de concur- rencer le CSS, le CA, l’EST et l’ESS. On a fait croire aux Bizertins que la position naturelle du CAB est la 5e place, voire la sixième. Il n’y a aucune raison, en principe, que l’on continue dans la capitale du Nord à être défaitiste. Le CAB a le droit et doit être «grand» comme les autres clubs sus-cités. Ce ne sont pas les richesses qui manquent dans la capitale du Nord. Celle-ci grouille de sociétés qui dégagent des bénéfices énormes, tout en polluant de diverses manières l’environnem­ent. Tout ce qu’il ne faut pas pour la santé et le bien-être des habitants. En retour, toutes ces unités industriel­les, du moins celles à caractère économique, ne font pas l’effort nécessaire pour apporter leur soutien matériel au CAB. Et elles ont tort car quand le CAB va, tout va. Les supporters «jaune et noir» aimeraient bien voir leur équipe favorite jouer les premiers rôles en permanence. Ils en ont assez de la voir jouer les troublefêt­es. Il n’y a pas de plus légitime que d’exiger de ces sociétés implantées dans la région de rendre la pareille à sa population, c’est-à-dire de lui donner un peu de bonheur.

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