Impatience et discontinuité
Les «ratés» de joueurs prometteurs se poursuivent dans l’indifférence totale
Dans ce contexte, Rached Chraïet explique : «J’ai été lancé avec les seniors à l’âge de dix-huit ans. J’ai été soutenu par des joueurs chevronnés malgré la concurrence avec d’autres joueurs de qualité. Mon expérience avec les espoirs m’a permis de retrouver la régularité. J’ai cru en mes moyens et j’ai continué à travailler pour retrouver les seniors. Ce fut bénéfique pour plusieurs joueurs qui ont continué à évoluer dans leur équipe d’origine sans souci de chercher un autre club. Actuellement plusieurs jeunes talents ratent leur passage des jeunes aux seniors. Ils n’ont ni le temps ni les moyens pour trouver leurs marques. Malgré leur parcours brillant avec les sélections nationales des jeunes, ils ne retrouvent plus la même efficacité en seniors. A titre indicatif, les Dammak, Hleli, Ghribi, Zaidi, Chehaïbi et Harzi ont fait partie des différentes sélections de l’EN avec les jeunes. Une fois lancés avec les seniors, ils ont eu un relâchement. Certains parmi eux ne sont plus capables de s’améliorer ni de surmonter leurs maladresses. Seuls Zaidi et Harzi ont arraché leurs places avec les seniors. Cependant, les autres sont transférés vers des équipes divisionnaires».
«Echec au niveau de la transition»
Comme d’autres anciens joueurs, l’ex-attaquant aghlabide estime que la formation et l’affectation des ressources nécessaires à l’éclosion des jeunes sont déterminantes. Et Rached Chraïet d’ajouter : «La présence d’une catégorie intermédiaire est indispensable pour assurer l’équilibre mental avant d’entamer une carrière avec les seniors. Un jeune joueur qui manque de repères et de formation a besoin des conseils des autres joueurs plus expérimentés. Le staff technique doit être patient avec les jeunes promus en seniors. La recherche des causes des échecs successifs des jeunes est indispensable pour instaurer une stratégie durable pour l’intégration des jeunes. Il est indispensable de voir la cause de la régression du joueur en passant de l’élite aux seniors. Malheureusement, les équipes ne font pas de bilans quant aux causes de l’abandon des joueurs doués. Les dirigeants de club ne donnent pas assez d’importance à la catégorie de l’élite. Le manque de moyens et de sérieux est un handicap pour la réussite».