«L’Elite doit être l’apanage des grands clubs»
Mrad Mahjoub appelle à une complémentarité entre les clubs qui permettrait aux plus grands de former une équipe Elites capable de s’exprimer dans un championnat amateur.
«Normalement, l’Elite devrait exister au sein des équipes à titres. Il ne s’agit pas au vrai d’une catégorie d’âge puisqu’on est à la frontière des juniors et des seniors, mais une équipe qui prépare pour les seniors, qui rassemble le surplus d’effectif chez le premier team. Une équipe-bis des moins de vingt ans. Afin de laisser le joueur “hors liste”, en dehors de l’effectif toujours compétitif, on l’envoie dans un autre club qui en a besoin, tout en lui assurant un salaire. Il n’est pas au fond inintéressant de s’inspirer de l’expérience à l’étranger où une équipe B participe au championnat de D3. Bref, l’Elite doit être l’apanage des grands clubs aux gros moyens et à l’effectif pléthorique. Les autres clubs ont le choix d’en disposer ou pas. Le plus impor- tant, en fait, c’est le contenu du travail effectué. L’intensité du travail auquel sont soumis les joueurs, les soins qui leur sont prodigués. Il faut aller au charbon avec certains joueurs qui ont vivement besoin d’un travail intensif.
«Les clubs “adultes” ne peuvent pas être formateurs»
Arrivés à cet âge, les pensionnaires de l’Elite sont au fond des joueurs seniors. Il leur manque juste la maturité, l’expérience. Même s’il y a besoin de recruter chez les plus riches, il y a une sorte de sélection qui s’opère. L’entraîneur procède au choix du profil qu’il recherche, et il peut le trouver chez certains Elites. Les quatre grands «adultes» (EST, ESS, CA, CSS) n’ont a priori besoin de rien. Ils sont prêts à investir. Ils ne peuvent pas au final être des clubs formateurs et envoient leurs jeunes talents en prêt ailleurs. Ces derniers doivent y trouver des entraîneurs de grande qualité. C’est le minimum qu’on puisse leur assurer. Pourtant, on fonctionne encore avec les anciens schémas. Il est temps de repenser l’ancien système de telle façon de délimiter le champ d’intervention de chacun. Bref, je plaide pour une complémentarité entre les clubs afin d’éviter l’abandon qui guette ceux aux moyens faibles. La frontière doit diminuer entre les deux catégories entre lesquelles un fossé saisissant a fini par se creuser».