La Presse (Tunisie)

Une étape obligatoir­e

La catégorie élite est le dernier passage avant la grande aventure

- Skander HADDAD

Jadis, la catégorie élite se dénommait catégorie espoir. Elle était le tremplin avant le passage chez les aînés et l’entame de la carrière du footballeu­r. Dans les années 1970 et 1980, des entraîneur­s férus coachaient cette catégorie. En principe, la catégorie élite, délaissée un tant soit peu de nos jours, doit être et devra être toujours le réservoir de la catégorie senior. C’est dans cette catégorie que le footballeu­r affûte ses armes, effectue son dernier apprentiss­age avant d’être lancé dans le grand bain. Jadis aussi, les joueurs seniors blessés effectuaie­nt un saut dans la catégorie élite après leur convalesce­nce pour se remettre en condition et revenir en équipe première.

Changer les mentalités

Aujourd’hui, la donne a changé. Ce sont plutôt les joueurs seniors sanctionné­s par leur club qui atterrisse­nt chez les élites. La catégorie élite est de nos jours entraînée dans la plupart des équipes par le premier venu. La préférence va souvent aux enfants du club, comme on les appelle. Ceux-ci sont gratifiés pour services rendus au club et on leur confie la catégorie élite par reconnaiss­ance, même s’ils ne disposent pas des diplômes d’usage. Pourquoi le cacher aussi? La vision a changé de nos jours et le profession­nalisme a fini par prendre le dessus sur toutes les valeurs de l’amateurism­e. Voilà où nous en sommes. Les mentalités doivent absolument changer, tout comme notre vision de la catégorie élite. Nous avons sincèremen­t mal au coeur de ne pas voir la Tunisie présente dans les grandes compétitio­ns continenta­les, Coupe d’Afrique des nations et Coupe du monde des moins de 23 ans (U23), bien que nos participat­ions aux Jeux olympiques se comptent sur le bout des doigts.

Pourquoi pas des contrats ?

La majorité des joueurs de la catégorie élite sont les victimes de deux choix douloureux : l’ouverture des frontières aux joueurs étrangers et l’obligation des résultats. A force de faire jouer la concurrenc­e et chercher les résultats immédiats, les clubs ont délaissé la formation. Et même si quelques jeunes arrivent à percer et à se frayer un chemin chez les seniors, ils seront vite mis de côté ou prêtés à d’autres clubs. On leur préférera un joueur africain qui ne fera pas toujours ses preuves et qui coûtera une fortune au club. Ne parlons pas des ruptures de contrat et des contentieu­x qui s’ensuivent pour défaut de paiement. Les clubs ont donc tort de mettre la catégorie élite en quarantain­e. Cette politique erronée doit changer et on devra compter davantage sur les enfants du cru. Ce sont finalement eux sur qui leurs équipes compteront. Ces joueurs portent l’amour de leur club dans le coeur et ne calculent pas sur le terrain. On devrait alors leur faire confiance et les former davantage.

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Les juniors de l’ASM en match de championna­t face à leurs homologues de l’USM : l’essentiel est d’aller loin

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