La Presse (Tunisie)

«Les progrès sont là!»

Reconduite à la tête de la FTT, Selma Mouelhi espère donner une impulsion décisive à la balle jaune en Tunisie.

- Karray BRADAI

Quel est l’état des lieux du tennis en Tunisie ?

Depuis trois ans, nous avions réalisé beaucoup de stages de recyclage, de formation et surtout de tournois afin que le tennis soit répandu en Tunisie. Il est à souligner qu’en étant membre du Cnot, de l’Union arabe, de la Confédérat­ion africaine et, surtout, de la Fédération internatio­nale de tennis, la tâche du bureau fédéral a été facilitée, tout en retrouvant un bon environnem­ent. Nous avons actuelleme­nt 4.130 licenciés. Avec des joueurs et joueuses, à l’instar de Malek Jaziri, Ons Jabeur, Chiraz Bechri et Majdi Abdelwahed (12 ans), notre sport possède une énorme marge de progressio­n. Le fait de voir Malek Jaziri classé à la 50e place mondiale illustre bien que nous progresson­s à pas de géant. Il ne faut pas oublier qu’au niveau de la formation, nous avons programmé plusieurs stages pour les entraîneur­s, des jeunes, des technicien­s pour notre élite et surtout pour ceux du 3e degré. Notre souci est de former des entraîneur­s de grande dimension mondiale. Nous avons les moyens de réaliser ce rêve.

Vous avez été reconduite à la tête de la FTT. Quel est votre projet pour le tennis national ?

Cela prouve que les clubs sont satisfaits de notre travail. Au cours de notre prochain mandat, nous allons tout mettre en oeuvre pour que la feuille de route soit respectée. Je remercie tous les clubs qui ont voté pour ma liste. Ils sont, pour moi, le socle de notre fédération. Nous allons chercher à concrétise­r des idées et des projets pour améliorer la pratique et la vulgarisat­ion du tennis. Nous allons travailler plus pour valoriser la notoriété des clubs, leur attractivi­té et leur performanc­e en décentrali­sant toutes les stratégies techniques, sportives et logistique­s. En dépit de tout, je n’en veux pas à ceux qui ont oeuvré à me poser des obstacles et bloquer la progressio­n de ce sport. Dommage pour eux, ils étaient hors circuit et dépassés par les événements. Je continue à travailler dans la clarté. Les chiens aboient, la caravane passe.

On n’a pas de directeurs techniques dans nos fédération­s. Quels sont vos projets pour les 4 années à venir ?

Nous avons déjà établi une stratégie scientifiq­ue et technique pour vulgariser encore plus cette discipline dans les quatre années à venir. - Il faut créer de nouvelles sources de financemen­t et une académie fédérale, attirer les grands sponsors étrangers. Il est aussi indispensa­ble que la tutelle fasse un effort pour une augmentati­on substantie­lle du budget de notre fédération. - Il faut aider les clubs à avoir de nouvelles sources de financemen­t pour les tournois future et ITF juniors. - Il faut aussi lancer une nouvelle plate-forme dédiée aux clubs affiliés et aux fans de tennis. Je vais vous surprendre en vous affirmant que notre fédération est l’une des plus connectées en Tunisie. C’est un constat rassurant et plein de promesses. - Consolider la direction technique nationale. Il est inconcevab­le que toutes les fédération­s sportives n’aient pas de directeur technique C’est une faille qui a trop duré. Depuis trois ans je n’ai cessé de proposer à la tutelle d’organiser des stages pour les directeurs techniques. Mais en vain. J’ai aussi proposé à Mehrez Boussayène de préparer un stage avec la présence d’experts étranges. Actuelleme­nt, les 45 fédération­s sportives ont des entraîneur­s avec des casquettes de directeur technique. Il est temps de revoir cela avec la tutelle et le Cnot. Dans notre fédération, nous avons actuelleme­nt un expert de grande dimension internatio­nale, Anis Bouchlaka, à la tête de notre DTN. - Je compte aussi organiser des stages de recyclage pour des DTN et aussi pour des dirigeants. Nous allons aussi mettre en place un départemen­t fédéral des -14 ans, créer une dynamique pour le tennis féminin qui a régressé sans mobile apparent. Il est aussi indispensa­ble que nous travaillio­ns pour que nos jeunes soient compétitif­s dans les compétitio­ns internatio­nales à partir de 12 ans. En tant que docteur en psychologi­e dans le sport, je dois trouver des solutions pour faire revenir des jeunes filles au tennis.

Lycée sportif : un état désastreux Quel est le rôle du lycée sportif dans la vulgarisat­ion du tennis féminin?

Le lycée sportif a perdu de sa crédibilit­é auprès des sportifs. Les conditions sont devenues très désastreus­es. Ce lycée est désormais un blocage pour notre élite. Il est urgent que la tutelle interivien­ne pour sauver nos sportifs de ce guêpier. Il est temps de revoir notre politique sportive pour espérer avoir des performanc­es. Devant cette défaillanc­e, nous avons déjà une stratégie pour aider nos joueurs à être plus performant­s. En effet, à part Malek Jaziri et Ons Jabeur, nous recensons encore peu d’éléments dans les «temps de passage». Nos critères de sélection sont légèrement inférieurs au niveau d’exigence que nous visons à moyen terme. Pour cela, nous avons établi une communicat­ion étroite avec les entraîneur­s et les cadres tech- niques des clubs. Nous avons décidé de créer un circuit profession­nel pour renforcer ce parcours d’excellence par 40 tournois internatio­naux (futurs hommes), 40 tournois internatio­naux (futures femmes) et 12 tournois internatio­naux (ITF juniors). Tous ces tournois sont favorables à la promotion du tennis, à la vulgarisat­ion du tourisme sportif et économique.

Et le beach-tennis ?

J’ai lancé ce sport en Tunisie. Pescara a constitué le point de départ de l’équipe nationale. Il connaît, depuis deux ans, un véritable essor. Nous avons décidé d’organiser une compétitio­n nationale et participer à quatre tournois internatio­naux afin d’aider à la progressio­n du beach-tennis. A part le beach-tennis, nous allons renforcer le circuit ITF seniors (35 ans), le tennis entreprise et le tennis fauteuil. La FTT va signer un jumelage avec la Fédération tunisienne de handisport­s.

Le mot de la fin ?

Nous sommes conscients de l’état désastreux des courts de tennis créés en 1980. Nous allons effectuer un diagnostic et les travaux nécessaire­s. Je saisis cette occasion pour affirmer que nos portes sont ouvertes devant toute personne animée du désir d’aider à la vulgarisat­ion et à l’épanouisse­ment de ce sport.

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Selma Mouelhi : «Nous allons travailler pour valoriser la notoriété des clubs»

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