Savoir relativiser…
La bonne participation tunisienne ne devra pas occulter les chantiers qui attendent l’élite
Le rideau est tombé sur la Coupe d’Afrique des nations, tenue au Kenya. La date et le timing de cette épreuve n’ont pas été bien choisis à notre avis. La preuve, on n’a pas vu les meilleurs joueurs classés ATP et WTA vu leurs engagements dans d’autres tournois actuellement. Pour ceux qui ont joué, l’important était de lutter pour une médaille qui a un «poids» symbolique pas négligeable. Pour cette compétition ressuscitée après une assez longue absence, et réservée aux Messieurs et Dames (l’équivalent des seniors dans d’autres sports), le niveau n’était pas extraordinaire, mais le plus important, c’est que cela a tourné en duel entre la Tunisie et le Maroc au tableau des médailles. Nos joueurs ont pu glaner deux médailles or, par Chiraz Bechri (qui confirme ses intentions et sa valeur intrinsèque), et par le paire Moez Chargui-Mohamed Ali Bellalouna en double, et deux médailles argent par Moez Chargui en simple messieurs et la paire Chiraz BechriFerdaoues Bahri en double. Un bilan satisfaisant compte tenu du niveau de la compétition et de l’envie de ces joueurs de confirmer leurs ambitions.
Du travail encore…
Le nouveau bureau fédéral emmené par Salma Mouelhi ne doit pas «récupérer» ces 4 médailles et rester où il en est. La médaille de Chiraz Bechri est très importante à prendre vu que c’est une motivation pour l’avenir. La médaille de Moez Chargui a aussi une valeur intéressante pour ce joueur doué mais qui n’a pas eu encadrement à sa juste valeur et les moyens de percer. Ce qu’on peut retenir de ces médailles décrochées, c’est qu’on peut compter sur ces joueurs pour la Coupe Davis ou la Fed Cup. Des joueurs qui ont la possibilité d’épauler les Jaziri, Dougaz, Ghorbel ou Ons Jabeur. Mais il nous reste encore beaucoup de travail à faire pour avancer. La CAN, ce n’est pas le compétition idéale pour parler du haut niveau. Ces joueurs qui percent ont besoin de programmes clairs et dosés pour poursuivre leurs carrières. Chose que S. Mouelhi et l’ex-bureau fédéral n’ont pas fait, laissant les joueurs se prendre en charge en grande partie et affronter les exigences du haut niveau sans soutien. Ce n’est pas à la FTT de tout prendre en charge pour la catégorie seniors, mais vu que le ministère des Sports cherche les performances internationales, la FTT doit en profiter pour commencer un vrai encadrement de l’élite senior. Espérons que ces résultats de la CAN ne seront pas récupérés et, comme d’habitude, manipulés pour cacher l’énorme défaillance dans la gestion du dossier élite. Ce n’est pas seulement une question d’argent, mais c’est aussi une question de qualité de dirigeants et de techniciens qui program- ment. Nous sommes encore loin du haut niveau international. Cela, il faut en être conscients. Ce que fait Jaziri n’a rien à voir avec la qualité du travail qui se fait au niveau fédéral, centré encore autour de deux ou trois personnes.