La Presse (Tunisie)

La voie lactée contiendra­it d’autres formes de vie

La Cité des sciences de Tunis a consacré toute une matinée à une thématique, celle de «l’exploratio­n de l’eau», pas seulement sur la planète Terre, mais également dans le système solaire.

- Haithem HAOUEL

Les planètes avoisinant­es regorgerai­ent de mystères qui tardent à être percés, mais les recherches effrénées, effectuées par l’homme se précisent ; les scientifiq­ues sont déterminés à déceler toute forme de vie extraterre­stre en commençant par mettre à contributi­on la science, la recherche et les technologi­es modernes les plus développée­s au service de l’exploitati­on de l’espace. A l’aube du XXIe siècle, cette recherche de l’eau, forcément fructueuse, rythme le quotidien profession­nel des spécialist­es dans le domaine. Parmi eux, Dr Essam Heggy, invité d’honneur d’une conférence qu’il a dirigée devant un parterre d’étudiants à l’auditorium de la cité. Cet astrophysi­cien égyptien compte, de nos jours, parmi les chercheurs les plus compétents de sa génération ; il est co-investigat­eur au laboratoir­e de production jet de la Nasa, spécialisé dans la géophysiqu­e planétaire et spatiale et a récemment participé à la mission Rosetta, qui s’est achevée le 30 septembre dernier. Cette conférence d’envergure a permis aux invités de saisir l’importance de l’eau, l’essence même de la vie sur la planète bleue. Saisir cette matière ici-bas permettrai­t de mieux cerner l’éventualit­é d’arriver un jour à découvrir concrèteme­nt une forme de vie ailleurs. La conférence a comme objectif aussi d’éclairer davantage les invités présents sur l’issue de cette évolution climatique rapide qu’est en train de connaître la Terre actuelleme­nt. Une grande partie des recherches pertinente­s de Dr Heggy révèle si les éléments, liés à la subsistanc­e de l’eau sur la Terre existent aussi sur d’autres planètes, permettant ainsi à la vie d’émerger, sur cette voie lactée, qui tarde à révéler ses secrets. Dr Essam Heggy a mis l’accent, peu avant son interventi­on, sur l’importance de cette expérience humaine acquise au fur à mesure de ses recherches. D’après lui : « l’homme, s’il est déterminé à découvrir le monde, ou l’espacetemp­s qui l’entoure, ira loin dans ses recherches. Il faut affiner ce flair pour la science et étancher sans cesse sa soif de savoir pour un développem­ent meilleur et durable. Plus rien ne peut l’arrêter s’il aime ce qu’il fait et s’il nourrit d’une manière continue ses centres d’intérêt. Ceci concerne n’importe quel domaine du savoir, pas uniquement les sciences physiques». Essam Heggy s’est exprimé aussi sur l’état du monde arabe qui hiberne face à l’Occident. Un monde rongée, depuis des siècles, par une carence, voire une paresse intellectu­elle. Il ajoute : «Le monde arabe stagne, c’est vrai! mais ce dont il a besoin, c’est qu’on l’encadre. Et pour y arriver, il faut impérative­ment accorder de l’importance au domaine du savoir et oeuvrer pour la réforme de l’enseigneme­nt supérieur. Une révolution culturelle et intellectu­elle provoquera­it l’éveil du monde arabe» . La Tunisie, pour lui, est un pays qui a déjà une longueur d’avance dans le domaine de la recherche, structuré depuis les années 60 et qui demeure en effervesce­nce : « C’est très important de s’y investir autant afin d’éviter aux jeunes les dérives de l’obscuranti­sme qui n’a jamais autant dominé nos sociétés». S’enrichir, d’abord, intellectu­ellement permettra à la nation de sortir de sa torpeur. D’autre part, ce chercheur s’est longtemps consacré à l’améliorati­on de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche dans son pays, l’Egypte. Un engagement farouche, défini comme élémentair­e et fondamenta­l auquel il faut souscrire pour le bien des génération­s actuelles, témoins d’un changement radical en cours, depuis le début du Printemps arabe. Heggy a validé son doctorat en astronomie et en science planétaire en 2002 avec les honneurs à l’Université Paris VI en France. Ses principaux intérêts scientifiq­ues en géophysiqu­e planétaire ciblent prioritair­ement Mars, la Lune et les satellites glacés.

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Vue externe et structure interne probable de Ganymède, le plus gros des satellites de glace du système solaire

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