Naissance sous les décombres
En cette étape transitoire, la pollution des villes et des quartiers n’en finit pas de faire tache d’huile, sans qu’on puisse, en représailles, déclencher un mécanisme de détection des failles. Et les sources de nuisance sont légion. Sous nos cieux, la culture de la propreté, il faut le dire, n’a rien à voir avec nos comportements au quotidien. Saut que certains acteurs de la société civile s’évertuent, parfois, à donner le ton dans leurs régions. Dans ce cadre, l’association « Amis de la nature et de l’environnement (Anemt) » vient de voir le jour, un nouveau-né à Menzel Temim, région du Cap Bon de 60 mille habitants. Au pays des agrumes, écologie et tourisme doivent aller de pair. Mais, la création de l’Anemt semble, peut-être bien, hors du commun. Son petit local est situé dans une impasse, sur les ruines d’un dépotoir anarchique, autrefois, un point noir dans son environnement immédiat. Et l’endroit semble retrouver, aujourd’hui, son identité, la vraie. C’est pourquoi ses membres et ses voisins y voient une association d’exception. Elle a réalisé ce que la commune de la région n’a pas pu faire. Elle mise sur la petite enfance, oeuvrant, dès lors, à étendre un réseau de partenariat mutuellement profitable. Avec certains établissements éducatifs et la maison des jeunes de la place, sa jeune présidente Asma Zemzem a gagné en accords de coopération et promesses de financement. Elle a tenu à obtenir gain de cause. Un bon départ qui pourrait l’aider à se frayer un chemin. Mais les difficultés du parcours ne manqueraient pas. L’engagement naturel à aller de l’avant tient à la responsabilité sociétale qui fait du citoyen l’ami de l’environnement. Et cette conscience écologique collective commande à en finir avec l’égocentrisme manifeste et cesser de nourrir un faux-semblant de civisme et de respect de l’environnement. La réalité est tout autre. Car, l’éco-citoyenneté s’apprend depuis la famille, puis à l’école avant d’être le souci de la rue. Et la convention à vocation éducative qui vient d’être, à peine, adoptée ne fait, alors, qu’impliquer, en premier lieu, ses signataires dans toute cette démarche de sensibilisation et de conscientisation. Ainsi, l’Anemt aura à jouer son rôle de force de pression et de proposition, d’une part, alors que ses partenaires ne devraient guère manquer à l’appel, d’autre part. Etait, également, présent à la cérémonie inaugurale de ladite association, le secrétaire général de la municipalité de Menzel Temim qui a promis monts et merveilles. Il a gratifié la nouvelle association d’une somme de 5 mille dinars, en guise d’appui au démarrage. De même, le président de la maison des jeunes s’est dit, lui aussi, prêt à coopérer dans des activités à caractère environnemental qui relèvent de son champ d’action. Des manifestations qui rentrent dans le cadre des clubs de musique, de danse et de peinture. Déjà, l’association a commencé à former des enfants ambassadeurs de l’environnement et à peaufiner tout un plan de revalorisation des déchets. Cette tendance à faire aimer l’environnement s’est, bel et bien, illustrée à travers son décor intérieur conçu en bouteilles plastiques réutilisées. Dans ce combat contre la pollution, la dimension médiatique semble aussi de mise. En attendant la « police environnementale », dont l’institution du corps a été annoncée pour janvier prochain.