Héros ou antihéros ?
«Gentil petit chien» s’appelle la dernière pièce de l’auteur guinéen Hakim Bah, Prix RFI Théâtre 2016. Mise en scène par le Burkinabé Aristide Tarnagda, elle est actuellement jouée au festival de théâtre Les Récréâtrales de Ouagadougou.
L’histoire évoque les attentats qui ont frappé la France en novembre 2015, mais le texte parle surtout de l’humain et de la possibilité d’être à la fois un héros et un antihéros. «Ce soir, sur le plateau de Ouaga Direct, nous avons la chance, Madame et Monsieur, d’avoir pour vous des témoins tout chauds qui vont nous raconter cette soirée qu’ils ont vécue. Madame habite non loin des lieux qui ont été attaqués. Elle a donc tout vu depuis sa fenêtre et elle va nous raconter cette soirée…» .
Quand le héros est un homme méprisé
Ortie a de la chance. Alors qu’un ter- roriste mitraille la terrasse parisienne où elle boit son verre, un clochard s’interpose entre elle et la balle du fusil. Il meurt à sa place. Aux yeux d’Ortie, ce SDF, cet inconnu, venu d’un pays lointain, est un héros. Ortie veut donc ramener sa dépouille à sa famille, mais là, elle découvre que son héros est un homme méprisé, un homme qui a oublié les siens et les sacrifices qu’ils ont consentis pour lui.
Cette ambivalence qui règne en chacun de nous
Héros ou antihéros ? Hakim Bah s’amuse de cette ambivalence qui règne en chacun de nous : «Je pense que tout cela fait partie de l’humain. On est bon et mauvais en même temps, cela dépend de l’endroit et des circonstances… En tout cas, cette notion du bon et du mauvais que nous portons tous en nous, c’est quelque chose qui m’intéressait de traiter à travers la grande Histoire». Hakim Bah, Prix RFI Théâtre 2016, ne cherche pas à expliquer le terrorisme. Il veut juste nous montrer que, au-delà de cette grande Histoire, il en existe de plus petites, des histoires humaines, des histoires qu’il faut écouter pour braver ses peurs et continuer à avancer de par le monde.