La Presse (Tunisie)

Des amendes de 30 à 60 dinars pour les contrevena­nts

La mise en place de la police environnem­entale sera faite sur trois étapes, dont la première ciblera les zones à forte concentrat­ion démographi­que et concernera 34 municipali­tés dans le Grand-Tunis.

- Municipali­tés prioritair­es Chokri GHARBI

Malgré les efforts déployés par les agents municipaux pour préserver la propreté de la Ville de Tunis, on constate encore dans plusieurs zones une pollution importante. Cette situation concerne, en réalité, les zones du Grand-Tunis et même celles d’autres grandes villes. Dans certains quartiers, faute de bennes municipale­s, les riverains sont obligés de jeter leurs déchets ménagers près des arbres, ce qui constitue des points noirs dégageant des odeurs nauséabond­es. Les vendeurs ambulants oublient, de leur côté, d’enlever les cartons d’étalage quand ils terminent leur activité ou quand ils fuient la police qui veut saisir leurs produits. Même les conducteur­s de voitures n’hésitent pas à vider leur cendrier et à jeter leurs déchets en pleine chaussée, faisant fi de la réglementa­tion en vigueur en matière de propreté. Il est nécessaire de fournir les corbeilles en nombre suffisant dans les principale­s artères pour que les piétons et les automobili­stes puissent jeter leurs déchets. Après l’informatio­n et la sensibilis­ation, on doit passer à la dissuasion par l’applicatio­n stricte de la loi et du principe pollueur-payeur. En effet, les autorités publiques ont décidé de verbaliser toute personne qui pollue la cité conforméme­nt à la loi en vigueur. Une police environnem­entale est mobilisée pour détecter tous les pollueurs et les rappeler à l’ordre.

La police environnem­entale devait entrer en fonction à partir du 2 janvier 2017 dans 74 municipali­tés prioritair­es. Cette structure fait, donc, partie des collectivi­tés locales qui sont le plus proches des besoins des habitants. Les municipali­tés prioritair­es sont celles qui sont situées dans des villes polluées et comportant des administra­tions, une densité d’habitation­s et un grand trafic de voitures. A titre d’exemple, une ville touristiqu­e devrait être propre tout au long de l’année pour attirer les touristes et leur donner une belle image de la Tunisie. La préservati­on de la propreté contribue aussi à fournir un cadre de vie décent et avenant pour les citoyens qui ont toujours exigé des villes propres. La mise en place de la police environnem­entale se fera en trois étapes . La première ciblera les zones à forte concentrat­ion démographi­que et concernera 34 municipali­tés dans le GrandTunis, 20 municipali­tés dans les chefs-lieux des gouvernora­ts et 20 autres municipali­tés à forte densité de population et à vocation touristiqu­e, soit au total 74 municipali­tés. La deuxième étape concernera, durant l’année 2017, 190 municipali­tés. Cette opération sera enfin généralisé­e aux 86 autres municipali­tés, en 2018. A terme, toutes les communes auront leur police qui agira sur le terrain en vue de lutter contre la pollution des villes. La lutte contre la pollution est devenue une priorité pour les municipali­tés qui veulent impliquer les citoyens à cette action de propreté en évitant, au moins, de ne pas jeter les déchets n’importe où.

Des uniformes avant la fin de l’année

Dans une première étape, 578 agents de la police environnem­entale sont formés pour agir d’une façon efficace sur le terrain. Des sessions de formation au profit des agents en question seront également organisées entre le 24 octobre et le 12 novembre 2017. Avant la fin de cette année, il est prévu de doter les agents de la police environnem­entale des municipali­tés concernées d’uniformes officiels, de cartes profession­nelles et de véhicules équipés. L’agent qui interpelle les citoyens fautifs doit présenter sa carte, rappeler à ceux-ci les fautes commises avant d’être verbalisés. Mais, concrèteme­nt, comment la police environnem­entale va-telle procéder pour verbaliser les contrevena­nts ? Il s’agit tout simplement de détecter les dépasse- ments, comme le fait de jeter des déchets sur la chaussée ou dans les places publiques. Se débarrasse­r des matériaux de constructi­on en pleine nature peut faire l’objet également de sanctions à l’égard du contrevena­nt qui doit payer une amende. L’amende varie de 30 à 60 dinars selon l’ampleur de la pollution et le lieu choisi. Un plan de suivi et d’évaluation de l’interventi­on de la police environnem­entale permettra, une année après l’entrée en vigueur, d’identifier les points forts et faibles de cette expérience, et ce, pour améliorer les interventi­ons. La police environnem­entale ne vise pas uniquement à dissuader les citoyens, mais surtout à les habituer à préserver la propreté de la ville et pourquoi pas à contribuer à l’aspect esthétique. C’est une culture à enraciner dans l’esprit de la population pour la perpétuer d’une génération à une autre. La police environnem­entale, qui sera créée conforméme­nt à la loi n° 2016-30 du 5 avril 2016, modifiant et complétant la loi n° 2006-59 du 14 août 2006, relative à l’infraction aux règlements d’hygiène dans les zones relevant des collectivi­tés locales, n’est pas suffisante, à elle seule, pour lutter contre la pollution rampante. Toutes les parties prenantes, y compris les citoyens et les entreprise­s, ont une grande part de responsabi­lité dans la propreté de la ville qui reflète le degré de civisme et du respect de la nature.

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La première étape de la mise en place de la police environnem­entale ciblera les zones à forte concentrat­ion démographi­que

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