La Presse (Tunisie)

Les combats font rage

45.000 civils déplacés, selon l’ONU

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AFP — Près de 45.000 civils ont fui les combats dans la région de Mokha, dans le sud-ouest du Yémen, et risquent d’être de nouveau déplacés par la bataille qui fait rage le long des côtes de la mer Rouge, selon l’ONU. «Des chiffres compilés conjointem­ent par le HCR (Haut commissari­at des Nations unies pour les réfugiés) et par l’Organisati­on internatio­nale pour les migrations (OIM) montrent que près de 45.000 personnes ont été déplacées ces dernières semaines de Mokha et de Dhubab», une autre ville côtière, a déclaré à l’AFP la porte-parole du HCR pour le Yémen, Shabia Mantoo. Il s’agit d’une nette augmentati­on par rapport au chiffre de 34.000 déplacés depuis janvier, qui avait été cité par le HCR le 10 février. Parmi les civils forcés de fuir, nombreux sont ceux qui ont pris la direction des provinces d’Ibb, au nord-est, et de Hodeida, au nord, où se trouve le plus grand port yéménite sur la mer Rouge. «Quelque 8.000 personnes ont été déplacées vers Hodeïda, sans le moindre bagage», a dit Shabia Mantoo. Les forces progouvern­ementales yéménites, appuyées par l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, ont lancé début janvier une vaste offensive pour reprendre aux rebelles chiites houthis, accusés d’être soutenus par l’Iran, toutes les zones côtières de l’ouest du Yémen. La ville de Mokha, important port sur la mer Rouge, a été reprise début février par les forces progouvern­ementales. Elles en ont chassé les rebelles houthis, au prix de combats ayant fait des centaines de morts de part et d’autre. Des affronteme­nts continuent de faire rage à l’est de Mokha et plus au nord où les forces progouvern­ementales tentent d’avancer vers la province de Hodeïda et la ville du même nom. L’inquiétude grandit parmi les travailleu­rs humanitair­es qui se demandent où les déplacés iront si les combats atteignent le grand port de Hodeïda. « L’ensemble du pays souffre de déplacemen­ts multiples» de civils, a dit la porte-parole du HCR lors d’une interview télé- phonique. «Les gens bougent d’un endroit à un autre mais, finalement, la situation devient aussi mauvaise» qu’à l’endroit initial, a-t-elle déploré. Sur les trois millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, un million essaient de revenir chez elles, a- t- elle précisé. Le conflit au Yémen s’est aggravé avec l’interventi­on militaire en mars 2015 d’une coalition arabe sous commandeme­nt saoudien pour aider les forces progouvern­ementales à chasser les Houthis et leurs alliés qui ont pris le contrôle de la capitale Sanaa et de vastes régions du pays.

 ??  ?? Des habitants de Charah, dans le district d’Arhab, sur les lieux d’un raid aérien qui a visé une cérémonie de deuil, le 16 février 2017 au Yémen
Des habitants de Charah, dans le district d’Arhab, sur les lieux d’un raid aérien qui a visé une cérémonie de deuil, le 16 février 2017 au Yémen

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