«Il faut laisser la justice faire son travail»
C’est ce que pensent les Français à propos des enquêtes qui visent les candidats Fillon et Le Pen
AFP — Plus de 7 Français sur 10 (73%) estiment qu’»il faut laisser la justice faire son travail» dans le cadre des enquêtes visant François Fillon et Marine Le Pen, qui sont «des citoyens comme les autres», selon un sondage publié hier. Ce sondage a été réalisé par l’institut Elabe pour BFMTV avant l’intervention de François Fillon, qui a révélé à la mi-journée sa prochaine convocation «afin d’être mis en examen» dans l’enquête sur l’affaire d’emplois présumés fictifs de son épouse Pénélope et de deux de ses enfants. Il a dénoncé «une enquête menée depuis le début exclusivement à charge», affirmant n’avoir «pas été traité comme un justiciable comme les autres». Selon l’étude, 93% de sympathisants de gauche sont favorables à un travail indépendant de la justice. Ils ne sont que 54% parmi les sympathisants de la droite et du centre et 43% chez ceux du Front National. Respectivement 45% et 56% estiment au contraire que «la justice s’acharne sur eux en raison de leur candidature à l’élection présidentielle». La population estime majoritairement qu’il faut laisser la justice faire son travail, quelles que soient leur tranche d’âge (79% des 25-34 ans, 77% des 35-49 ans, 64% des 65 ans et plus) ou leurs professions (80% des cadres, 71% des ouvriers, 60% des artisans et commerçants). François Fillon, candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle, a annoncé qu’il était convoqué «afin d’être mis en examen» par les juges d’instruction dans l’enquête sur l’affaire d’emplois présumés fictifs de son épouse et de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires, révélée par Le Canard enchaîné fin janvier. La présidente du Front National Marine Le Pen, également candidate à la présidentielle, a, elle, refusé fin février de répondre à une convocation des enquêteurs sur des soupçons d’emplois fictifs d’assistants de députés FN au Parlement européen. En tête des intentions de vote du premier tour, elle estime que les magistrats veulent «contrecarrer la volonté du peuple». Sondage réalisé par internet les 28 février et 1er mars auprès d’un échantillon de 1.051 personnes représentatif de la population fran- çaise de 18 ans et plus selon la méthode des quotas.
Fillon, seul candidat à ce stade à avoir franchi le seuil des 500 parrainages
François Fillon (LR) était hier le seul candidat à l’élection présidentielle à avoir, à ce stade, recueilli plus de 500 parrainages d’élus, seuil nécessaire à la validation de sa candidature, a annoncé le Conseil constitutionnel. A la date du 1er mars, le Conseil constitutionnel, qui a dévoilé pour la première fois la liste des élus qui parrainent les candidats, a validé 1.717 parrainages, a-t-il ajouté dans un communiqué.
M. Fillon, englué dans l’affaire d’emplois présumés fictifs de membres de sa famille et lâché par plusieurs membres de son camp, totalise 738 parrainages. Il est suivi actuellement d’Emmanuel Macron (En Marche!), avec 229, Nathalie Arthaud (LO) 201, Benoît Hamon (PS) 184 et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) 87. La candidate du Front national, Marine Le Pen, en a pour l’heure 25. Philippe Poutou (NPA) disposait lui, hier, de 35 paraphes et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) de 31. Les élus (maires, parlementaires, conseillers régionaux, conseillers départementaux...) ont toutefois jusqu’au 17 mars pour envoyer leur soutien à un candidat au Conseil constitutionnel, qui en publiera la liste deux fois par semaine.
Synthèse d’après l’AFP