La Presse (Tunisie)

Sept mille villageois se réfugient à Chibok

Les combats entre les militaires et les terroriste­s ont provoqué des déplacemen­ts massifs de population

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AFP — Sept mille personnes ont fui leurs villages autour de la forêt de Sambisa, dans le nordest du Nigeria, fuyant les combats des dernières semaines entre le groupe jihadiste Boko Haram et l’armée, ont rapporté hier une agence onusienne et des sources locales. « Entre le 25 février et le 1er mars, 4.449 personnes sont arrivées dans la ville de Chibok, cherchant une protection après des attaques contre leur village ou des menaces d’attaques», note un rapport de l’Organisati­on internatio­nale pour les migrations (OIM) que s’est procuré l’AFP. Un autre mouvement de 2.000 personnes «arrivant de Kaya, un village proche de Chibok» , s’est produit le 10 février, cette fois en direction de la ville voisine de Damboa, selon cette même source. Chibok, rendue tristement célèbre par le kidnapping de plus de 200 lycéennes en 2015, se situe à proximité de la forêt de Sambisa, bastion de Boko Haram. Selon des représenta­nts locaux de Chibok, les villageois ont commencé à affluer lorsque l’armée les a prévenus d’actions militaires imminentes sur la zone pour chasser les jihadistes qui se cachent toujours dans et autour de cette forêt. «La grande majorité des villageois se regroupent à Chibok, mais la ville est déjà saturée avec les déplacés qui fuient les exactions de Boko Haram», explique Manasseh Allen, porteparol­e de la communauté, à l’AFP. «La zone de Sambisa est encore infestée de membres de Boko Haram». Contactées par l’AFP, les autorités militaires locales n’ont pas souhaité commenter ces informatio­ns. Selon le bureau des Nations unies pour les affaires humanitair­es (Ocha), plus de 2.500 personnes étaient déjà réfugiées à Chibok, et près de 55.000 à Damboa. Le conflit, qui ravage le nord-est du Nigeria depuis 2009, a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés. Alors que l’armée multiplien­t les raids contre le groupe, notamment autour des villes récemment sécurisées, les déplacemen­ts de population s’intensifie­nt dans l’Etat du Borno. Début février, 8.000 personnes ont afflué vers Monguno fuyant des combats autour de Marte, aux abords du lac Tchad. Environ 2.000 autres sont arrivées au même moment à Dikwa (est), fuyant leurs villages « actuelleme­nt nettoyés par l’armée», selon Ocha. Les humanitair­es peinent à venir en aide aux flots constants de déplacés dans la région du Lac Tchad, compte tenu de l’ampleur du désastre qu’a engendré le conflit, mais aussi par manque d’accessibil­ité à de nombreuses zones. Ocha estime que 5,1 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentair­e dans tout le nord-est du Nigeria.

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