La Presse (Tunisie)

Les raisons d’un retard de réalisatio­n

Certaines entreprise­s — pourtant sélectionn­ées après appel d’offres — n’ont pas pu honorer leurs engagement­s à cause des pertes enregistré­es suite aux arrêts de travail.

- Chokri GHARBI

Chaque année, l’Etat programme des projets de développem­ent et dans le domaine de l’infrastruc­ture de base dans plusieurs régions du pays, et ce, afin de répondre aux exigences des habitants et des industriel­s qui ont besoin de routes bien aménagées, d’une logistique de transport moderne pour pouvoir acheminer rapidement leur marchandis­e vers les ports et les aéroports. Ces projets qui disposent des financemen­ts nécessaire­s — souvent des crédits octroyés par des bailleurs de fonds étrangers — ne sont pas exécutés dans les délais fixés pour plusieurs raisons. Le retard de réalisatio­n des projets se répercute automatiqu­ement sur le coût, compte tenu de l’évolution des prix des différents matériaux utilisés ainsi que de la main-d’oeuvre recrutée et des frais divers. De plus, le bailleur de fonds a le droit de ne pas débloquer une partie ou la totalité du crédit si le projet en question n’est pas réalisé dans les délais convenus. Certains bailleurs de fonds vont jusqu’à fournir avec le crédit un don pour encourager l’Etat à consolider son infrastruc­ture tout en respectant l’environnem­ent et en améliorant le bien-être des habitants. Or, ces derniers empêchent parfois les travaux de démarrer ou de se poursuivre en barrant la route et en empêchant les travailleu­rs de l’entreprise en charge de ces travaux de regagner leur poste.

Problèmes et litiges fonciers

On a constaté, en effet, dans certaines régions que de jeunes chômeurs, pour manifester leur ras-le-bol, occupent les chantiers et empêchent la poursuite des travaux jusqu’à résolution de leurs problèmes. Cette situation peut durer une longue période et cela fait perde à l’entreprise des travaux publics des sommes faramineus­es. Certaines entreprise­s — pourtant sélectionn­ées après appel d’offres — n’ont pas pu honorer leurs engagement­s à cause des pertes enregistré­es suite aux arrêts de travail. Les machines utilisées par ces entreprise­s sont même endommagée­s ou volées dans certains cas. D’où la nécessité de rappeler à l’ordre ces jeunes en ouvrant le dialogue avec eux pour trouver des solutions à leurs problèmes sans por- ter atteinte aux entreprise­s qui opèrent sur le terrain. Un autre problème non moins important soulevé par les responsabl­es de ces travaux commandés par l’Etat concerne les litiges fonciers. C’est que certains citoyens n’acceptent pas les indemnisat­ions proposées par l’Etat dans le cadre de l’expropriat­ion du terrain, nécessaire pour réaliser, par exemple, une route d’utilité publique. L’affaire peut être portée devant les tribunaux et le dossier prend souvent une longue période avant le jugement. Cette procédure prend beaucoup de temps et retarde la réalisatio­n du projet. Certains citoyens ont accepté, au début, la propositio­n financière de l’Etat avant de se désister et d’exiger la récupérati­on de leurs biens Un autre motif de retard concerne le refus de la population du projet programmé. C’est le cas, par exemple, du projet du réseau ferroviair­e rapide au niveau de la commune du Bardo. Les habitants avaient exigé un tunnel souterrain pour éviter de diviser la ville en deux et de réduire les risques d’accidents. Or, les responsabl­es ont essayé de convaincre la population que ce tunnel est coûteux et nécessite une maintenanc­e régulière. Il a fallu la tenue de plusieurs réunions pour discuter des solutions possibles à ce problème. Des problèmes fonciers sont également à l’origine du retard de la constructi­on du tronçon de l’autoroute de Médenine-Ras Jédir. Certains projets considérés comme polluants sont également refusés dès le début par les habitants qui empêchent par tous les moyens leur réalisatio­n. Il est nécessaire de bien étudier tout projet et de prévoir plusieurs scénarios avant le démarrage des travaux, et ce, pour éviter les problèmes qui pourraient survenir et qui sont susceptibl­es de retarder les travaux.

 ??  ?? Certains citoyens n’acceptent pas les indemnités proposées par l’Etat dans le cadre de l’expropriat­ion des terrains
Certains citoyens n’acceptent pas les indemnités proposées par l’Etat dans le cadre de l’expropriat­ion des terrains

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia