Les raisons d’un retard de réalisation
Certaines entreprises — pourtant sélectionnées après appel d’offres — n’ont pas pu honorer leurs engagements à cause des pertes enregistrées suite aux arrêts de travail.
Chaque année, l’Etat programme des projets de développement et dans le domaine de l’infrastructure de base dans plusieurs régions du pays, et ce, afin de répondre aux exigences des habitants et des industriels qui ont besoin de routes bien aménagées, d’une logistique de transport moderne pour pouvoir acheminer rapidement leur marchandise vers les ports et les aéroports. Ces projets qui disposent des financements nécessaires — souvent des crédits octroyés par des bailleurs de fonds étrangers — ne sont pas exécutés dans les délais fixés pour plusieurs raisons. Le retard de réalisation des projets se répercute automatiquement sur le coût, compte tenu de l’évolution des prix des différents matériaux utilisés ainsi que de la main-d’oeuvre recrutée et des frais divers. De plus, le bailleur de fonds a le droit de ne pas débloquer une partie ou la totalité du crédit si le projet en question n’est pas réalisé dans les délais convenus. Certains bailleurs de fonds vont jusqu’à fournir avec le crédit un don pour encourager l’Etat à consolider son infrastructure tout en respectant l’environnement et en améliorant le bien-être des habitants. Or, ces derniers empêchent parfois les travaux de démarrer ou de se poursuivre en barrant la route et en empêchant les travailleurs de l’entreprise en charge de ces travaux de regagner leur poste.
Problèmes et litiges fonciers
On a constaté, en effet, dans certaines régions que de jeunes chômeurs, pour manifester leur ras-le-bol, occupent les chantiers et empêchent la poursuite des travaux jusqu’à résolution de leurs problèmes. Cette situation peut durer une longue période et cela fait perde à l’entreprise des travaux publics des sommes faramineuses. Certaines entreprises — pourtant sélectionnées après appel d’offres — n’ont pas pu honorer leurs engagements à cause des pertes enregistrées suite aux arrêts de travail. Les machines utilisées par ces entreprises sont même endommagées ou volées dans certains cas. D’où la nécessité de rappeler à l’ordre ces jeunes en ouvrant le dialogue avec eux pour trouver des solutions à leurs problèmes sans por- ter atteinte aux entreprises qui opèrent sur le terrain. Un autre problème non moins important soulevé par les responsables de ces travaux commandés par l’Etat concerne les litiges fonciers. C’est que certains citoyens n’acceptent pas les indemnisations proposées par l’Etat dans le cadre de l’expropriation du terrain, nécessaire pour réaliser, par exemple, une route d’utilité publique. L’affaire peut être portée devant les tribunaux et le dossier prend souvent une longue période avant le jugement. Cette procédure prend beaucoup de temps et retarde la réalisation du projet. Certains citoyens ont accepté, au début, la proposition financière de l’Etat avant de se désister et d’exiger la récupération de leurs biens Un autre motif de retard concerne le refus de la population du projet programmé. C’est le cas, par exemple, du projet du réseau ferroviaire rapide au niveau de la commune du Bardo. Les habitants avaient exigé un tunnel souterrain pour éviter de diviser la ville en deux et de réduire les risques d’accidents. Or, les responsables ont essayé de convaincre la population que ce tunnel est coûteux et nécessite une maintenance régulière. Il a fallu la tenue de plusieurs réunions pour discuter des solutions possibles à ce problème. Des problèmes fonciers sont également à l’origine du retard de la construction du tronçon de l’autoroute de Médenine-Ras Jédir. Certains projets considérés comme polluants sont également refusés dès le début par les habitants qui empêchent par tous les moyens leur réalisation. Il est nécessaire de bien étudier tout projet et de prévoir plusieurs scénarios avant le démarrage des travaux, et ce, pour éviter les problèmes qui pourraient survenir et qui sont susceptibles de retarder les travaux.