Mieux investir dans le capital humain
Le contrat «dignité» pour l’emploi sera, bientôt, fin prêt. 25 mille demandeurs vont en bénéficier, avec un salaire net d’au moins 600 dinars
«L’avance sur la taxe de formation professionnelle (TFP)» a fait, tout récemment, l’objet d’un colloque d’information, organisé à l’initiative de l’Unité régionale de la formation continue de Tunis, au siège de « la maison de l’entreprise» à Radès (Ben Arous). Cette question, à maintes fois évoquée, vise à sensibiliser quant à la valeur ajoutée que peut présenter ce mécanisme de financement de la formation destinée, particulièrement, à renforcer les compétences professionnelles des ressources humaines au sein de l’entreprise tant publique que privée. Selon la présidente de ladite unité, Mme Bouthayna Mediouni, cette rencontre tournante touchera les différentes régions du pays, dans l’objectif de faire connaître, auprès des chefs d’entreprise, là où ils se trouvent, l’apport de l’avance sur la TFP, son domaine d’application, son taux et les conditions de son bénéfice. Qu’en est-il au juste ? « L’avance sur la taxe de formation professionnelle est une procédure fiscale à laquelle est soumise facultativement l’entreprise concernée, en guise d’un crédit d’impôt égal à un pourcentage du montant de la TFP due au titre de l’année précédant la réalisation des opérations de formation au profit de ses agents, et qui sera alloué pour en couvrir les frais», a-t-elle précisé. Et d’ajouter que l’entreprise demeure, alors, béné- ficiaire, à condition qu’elle soit tenue de déposer, auprès des services compétents du ministère de tutelle, un bilan pédagogique et financier, dans un délai ne dépassant, dans tous les cas de figure, la fin du mois de janvier de l’année qui suit celle de déduction de l’avance sur la TFP. Ce mécanisme permet de favoriser aux bénéficiaires une formation continue susceptible de maintenir à l’entreprise son perfectionnement, sa mise à niveau et une image de marque aussi rayonnante que compétitive.
La part de l’Etat
Toutefois, relève-t-elle, il n’y a que si peu d’entreprises y adhérentes, jusqu’à ce jour, alors que ce mécanisme de financement peut aussi s’appliquer dans la formation initiale et par alternance. Pourtant, l’on constate une certaine réticence d’option à ce niveau. Et rarement une entreprise consacre une part de son budget à la formation du personnel. Une telle culture n’est pas assez en vogue, n’étant plus du goût des patrons. L’investissement dans le capital humain n’est pas leur premier souci. «Il importe, aujourd’hui, de sensibiliser sur les avantages de ce mécanisme de financement qu’est «l’avance sur la TFP », fait savoir Mme Monia Bousarsar, directrice régionale de la formation professionnelle et de l’emploi, à Ben Arous. La formation par alternance, faite avec l’entreprise, demeure le parent pauvre du dispositif de la formation professionnelle. Et c’est là l’une des difficultés auxquelles est confronté le stagiaire à micursus d’apprentissage. Ce dernier pourrait, en fin de parcours, se trouver sans aucune chance d’intégration. Depuis des années, l’Atfp, l’agence chargée du secteur, n’a pas cessé de mettre en avant un objectif primordial : la formation pour l’emploi. Aujourd’hui, cette devise n’a rien à voir avec la réalité. Sauf que le ministère de tutelle change, à chaque fois, sa politique active pour la promotion de l’emploi des diplômés. Mme Bousarsar avait, par là même, fait part que le contrat « dignité » sera mis en exécution d’ici la fin de ce mois. Ce programme bénéficiera à quelque 25 mille demandeurs d’emploi. Et de préciser: «L’Etat prend en charge 75% des salaires, soit 400 dinars nets au titre de nouveau recrutement, avec au moins 200 dinars versés par l’employeur. De plus, l’Etat aura à sa charge, via le fonds 21-21, les contributions des patrons au régime de sécurité sociale pour le compte de l’employer». Ce nouvel outil d’emploi est à ses dernières retouches. «Aux entreprises de préparer leurs offres…», ajoute-telle en conclusion.