La Presse (Tunisie)

Pour une meilleure prise en charge

Selon l’OMS, on estime que 35% des femmes dans le monde ont été victimes de violence. En Tunisie, d’après l’enquête nationale sur la violence, 47,6% des femmes questionné­es ont affirmé avoir subi au moins une fois dans leur vie une forme de violence.

- H. SAYADI

Ces chiffres ont été avancés, hier, par le Dr Sonia Souissi Ben Cheikh, présidente-directrice générale de l’Office national de la famille et de la population (Onfp), lors de la séance d’ouverture de la session de formation qui a été organisée sur le thème de la violence conjugale. Axée sur le problème de la violence au sein du couple et de la famille, cette session, qui est organisée par l’Office national de la famille et de la population, en collaborat­ion avec le ministère de la Santé, la Fédération de la Walloonie-Bruxelles, le Fonds des Nations unies pour la population et l’associatio­n Solidarité Femmes (ASBL) et qui se poursuivra jusqu’au 17 mars, s’adresse principale­ment aux formateurs spécialisé­s en psychologi­e et en sociologie… Elle a notamment pour objectif de mieux contribuer à la prévention de la violence au sein de la famille et la lutte contre la violence sur les femmes. «La lutte contre la violence est notre bataille, notre priorité et surtout un défi que nous devons relever ! Par le biais de la persévéran­ce, des plaidoyers, l’améliorati­on de la coordinati­on mul- tisectorie­lle et la prise en charge globale pour les femmes victimes de violence, nous espérons avoir un meilleur niveau de bien-être et de santé au sein de la famille» , a affirmé la présidente-directrice générale de l’Office lors de l’ouverture de la première séance. Et de poursuivre que la lutte contre la violence sur les femmes et les enfants est une priorité en Tunisie. L’Onfp s’est engagé depuis 2006 par le lancement d‘un projet de coopératio­n avec l’Agence espagnole de coopératio­n internatio­nale et de développem­ent portant sur la promotion de l’équité de genre et la prévention de la violence à l’égard des femmes et a ensuite introduit dans ses 24 centres de santé de la reproducti­on, des services d’orientatio­n, de dépistage et de prise en charge médicales et psychologi­ques des femmes victimes de violence. En 2012, l’Office a mis en place un centre d’assistance psychologi­que aux femmes victimes de violence et aux enfants exposés à la violence, qui offre des services gratuits axés sur la santé mentale et des conseils juridiques, sociaux… «Aujourd’hui, la nécessité de mettre en place un cursus de for- mation spécifique en violence conjugale dont le but serait d’améliorer la prise en charge des cas de violences conjugales, s’impose» , a-t-elle ajouté. Représenta­nte de l’Unfpa en Tunisie, Mme Rym Fayala a souligné que cet atelier qui s’étale sur cinq jours, et qui réunit plusieurs acteurs institutio­nnels, se poursuivra sur une période de deux ans (2017-2018). «En effet, une première session de formation a été organisée en octobre dernier et s’est articulée autour des violences conjugales interfamil­iales. L’actuelle session vise à mieux comprendre le concept de victimisat­ion» , a-t-elle souligné. La formation abordera les thématique­s suivantes : la définition des concepts de victimes et de victimisat­ion, la victime dans le processus de domination conjugale, l’impact de la victimisat­ion, l’interventi­on auprès des victimes… Josiane Coruzzi, directrice de l’Asbl, et Emmanuelle Melan, chargée de recherches et projets pour l’Asbl, assureront les sessions de formation.

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