La Presse (Tunisie)

Après l’hibernatio­n, l’effervesce­nce

L’avènement de l’été confère à la ville de Mahdia un autre visage, en imprimant un rythme de vie inhabituel. D’où l’importance et l’urgence d’entamer des préparatif­s tous azimuts

- Moncef AMMARI

C’est une évidence : la ville de Mahdia change carrément de visage durant l’été. Ainsi, sa population se multiplie par cinq, sinon plus. La vie devient trépidante ,les commerces de tous bords deviennent prospères. Les hôtels se secouent de leur léthargie et l’hibernatio­n est jetée aux oubliettes. C’est le grand rush : les estivants, les touristes et les Mahdois essaimés ailleurs, le reste de l’année, s’empressent de regagner le bercail, dès les premières bouffées de chaleur, l’appel de la mer ,étant le plus fort. C’est dire, la somme des efforts à entreprend­re pour rendre la ville plus accueillan­te, plus avenante, plus propre, et pour qu ‘elle soit à la hauteur de sa réputation croissante, même au-delà des frontières. Pour tout observateu­r attentif, il est facile de relever ce qui a été accompli et ce qui traîne au détriment de l’élan souhaité de la ville.

Coup de coeur

La rénovation entière du marché aux poissons, devenu spacieux, aéré et fortement éclairé est une réussite et un acquis de taille. L’on ne peut qu’applaudir cette réalisatio­n qui fait la fierté des habi- tants de Mahdia. Pour rappel, une enveloppe de 410.000 dinars a été consentie à cet effet, grâce à une solide coopératio­n avec la commission européenne. La Maison du pêcheur est un deuxième acquis, dans le sens où c’est une source d’attraction qui intéresser­a les visiteurs férus d’informatio­n d’ordre maritime : variétés de poissons, us et coutumes des marinspêch­eurs, variétés d’embarcatio­ns qui prennent le large...., ce qui mérite le détour. L’aménagemen­t de la voie piétonne qui longe la mer est de même à saluer. Un montant de l’ordre de 728.000d a été déboursé . Le suivi permanent et méticuleux des travaux, en cours rassure quant au résultat de cet acquis qui, n’en doutons pas, va faire énormément plaisir aux estivants .

Coup de gueule

La corniche mérite un meilleur sort, il urge de stopper sa dégradatio­n. La remise en état des bornes détériorée­s par les automobili­stes,la réfection de la partie piétonne, le remplaceme­nt des bancs publics vieillis ,le remplaceme­nt des blocs de marbre qui ceinturent les pieds des palmiers, l’éradicatio­n des herbes folles aux alentours, la restaurati­on du muret qui protège contre le débordemen­t du sable sur la chaussée doivent faire l’objet de travaux de rénovation. Par ailleurs, le marché hebdomadai­re qui se tient ,chaque vendredi , au centrevill­e est une aberration. Il doit être transféré dans un meilleur endroit. Sur un autre plan, il est regrettabl­e d’assister à la détériorat­ion dangereuse des monuments historique­s de la ville, sans la moindre réaction salvatrice. Le monument phare dénommé «Skifa el kahla» menace ruine, tout comme le fort ottoman juché sur un promontoir­e, face à la mer et dont les pierres se détachent une à une faute d’entretien. Les appels incessants pour une restaurati­on rapide, sont demeurés sans écho.

Dépoussiér­er les dossiers qui moisissent dans les tiroirs

La léthargie doit cesser, les atermoieme­nts aussi, tout comme les promesses sans lendemain. Ainsi, le projet de réhabilita­tion et d’aménagemen­t de la sebkha-lagune-de Ben Gueyadha doit être relancé. Son impact sur la vie socio-économique n’est plus à démontrer. Sur un autre plan les nids de poule dans les divers tronçons routiers doivent être comblés et réparés pour épargner aux automobili­stes divers dangers et désagrémen­ts. De même, un meilleur effort est sollicité pour planter davantage de plantes d’ornement,dans tous les carrés de verdure et bacs à fleurs, pour l’heure gagnés par les ronces et les détritus. Sur le plan culturel , il faut penser à réhabilite­r le festival de la soie. Le tissage de la soie a encore de beaux jours devant lui, tant cette activité est sollicitée à Mahdia, la soie faisant partie des matières nobles qui entrent dans la compositio­n du trousseau des grandes cérémonies familiales dont les mariages. Quant à la Médina, dont le charme est unique, il urge de lui accorder plus d’égard, en matière de nettoyage et de propreté. L’Associatio­n de sauvegarde de la médina — ASM — doit transcende­r la léthargie dans laquelle elle se complaît, pour des raisons occultes, en agissant dans ce sens. Toujours dans le même sillage culturel, le festival «Nuits de Mahdia» — doit briller davantage afin de s’inscrire dans la durée et d’avoir ses fidèles. Des efforts doivent être entrepris pour changer et faire oublier ces plaques d’indication usées, gagnées par la rouille et qui sont devenues illisibles et hideuses .Bref, de l’action ,du pragmatism­e et une volonté à toute épreuve : c’est ce dont a besoin la ville de Mahdia pour retrouver sa beauté de jadis.

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La ville de Mahdia a la cote auprès des estivants qui apprécient sa plage au sable immaculé et sa mer bleu turquoise
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Borj Erras
 ??  ?? La ville de Mahdia a la cote auprès des estivants qui apprécient sa plage au sable immaculé et sa mer bleu turquoise
La ville de Mahdia a la cote auprès des estivants qui apprécient sa plage au sable immaculé et sa mer bleu turquoise

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