«L’Ugtt restera une force de stabilité essentielle»

On doit continuer à construire une démocratie pluraliste, on doit faire un grand effort contre la corruption, pour le développement des régions intérieures, pour lutter contre la pauvreté et le chômage des jeunes

«L’Ugtt a toujours joué un grand rôle dans l’histoire de la Tunisie, je peux même me permettre de dire que l‘Ugtt est une exception dans le mouvement syndical mondial . Depuis sa création, l’Ugtt a joué son rôle dans la lutte contre la colonisation française et en même temps dans la lutte sociale. L’exception du mouvement syndical tunisien a été prouvée dans tous les moments historiques qu’a vécus la Tunisie, en donnant notre leader Farhat Hached comme martyr, son assassinat était pour des raisons très claires, puisque Hached était très attaché au principe de l’indissociabilité entre mouvement syndical et lutte nationale. Depuis l’indépendance, l’Ugtt a joué un grand rôle pour défendre les intérêts des Tunisiens et des travailleurs et pour cela les syndicalistes ont payé cher leur lutte pour la démocratie et la revendication sociale. Plusieurs leaders comme Habib Achour et Ahmed Tlili ont payé cher leur liberté. Les syndicalistes tunisiens sont restés fidèles à leur leader en préservant les acquis du mouvement syndical tunisien et du patrimoine historique, malgré les tentatives multiples depuis l’indépendance de mettre fin à son autonomie par les gouvernements successifs, mais la résistance des syndicalistes s’est soldée par l’échec de toutes les tentatives malgré l’emprisonnement de Achour et ses compagnons. Ugtt insiste toujours sur l’intérêt national de préserver les acquis de l’ indépendance, c’est pourquoi elle a fermement tenu, après la révolution, à jouer le même rôle que lors de l’indépendance pour sauver le pays sur le plan poli- tique en empêchant la chute de l’Etat et afin de bâtir une Tunisie démocratique, sociale et pluraliste en réalisant les objectifs de la révolution. Comme toujours, l’Ugtt a été à la hauteur des attentes des Tunisiens en initiant le Dialogue national avec le quartette qui a été un grand message au monde entier et surtout aux jeunes tunisiens pour qu’ils reconstruisent la nouvelle Tunisie avec une nouvelle mentalité de travail et de volonté. Le prix Nobel doit être un message de paix et la force des Tunisiens pour une Tunisie démocratique, sociale et solidaire. Aujourd’hui, on doit continuer à construire une démocratie pluraliste, on doit faire un grand effort contre la corruption, pour le développement des régions intérieures, pour lutter contre la pauvreté et le chômage des jeunes. Cependant, l’Ugtt restera une force de stabilité essentielle dans le paysage tunisien et comme acteur primordial de la scène politique et sociale et surtout une force de proposition. »