La Presse (Tunisie)

L’Isie exige douze circonscri­ptions régionales

Nabil Baffoun, membre de l’Isie, appelle à la mise en place des circonscri­ptions en question deux mois avant les élections

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Il faut mettre en place douze circonscri­ptions régionales du Tribunal administra­tif de première instance et huit cours administra­tives d’appel, deux mois avant les élections municipale­s, pour régler les litiges électoraux, a souligné, hier, Nabil Baffoun, membre de l’Instance supérieure indépendan­te pour les élections (Isie). La mise en place d’une justice administra­tive régionale est prévue par la loi électorale, pour rapprocher les services du citoyen, vu le nombre important des municipali­tés (350), signale Baffoun, dans une déclaratio­n à l’agence TAP. Supposant qu’il y ait dix affaires dans chaque circonscri­ption municipale, cela donnera un total de 3.500 affaires, explique-t-il. Le ministre de la Justice, Ghazi Jeribi, avait annoncé, samedi, à l’issue d’un Conseil ministérie­l tenu à la présidence du gouverneme­nt à la Kasbah, le recrutemen­t, en 2017, de 20 magistrats à la Cour des comptes et 60 juges au Tribunal administra­tif et, en 2017-2018, le recrutemen­t de 500 juges judiciaire­s. Il a été décidé, également, de créer 12 circonscri­ptions régionales du Tribunal administra­tif de première instance, quatre cours administra­tives d’appel et des directions régionales de la Justice judiciaire à Kairouan, Kasserine, Béja, Jendouba et Sidi Bouzid, outre l’accélérati­on des travaux de constructi­on d’un nouveau siège du Tribunal de première instance de Tunis. D’autre part, l’organisati­on I Watch affirme que l’Instance supérieure indépendan­te pour les élections (Isie) a refusé de lui communique­r une copie des rapports des audits comptables de la section de l’Instance France 2 à l’issue des élections législativ­es et présidenti­elle de 2014. L’ONG a évoqué une «suspicion de corruption» à la suite de laquelle une enquête administra­tive a été ouverte au sein de l’instance début 2015 et des experts ont été sollicités pour la vérificati­on des abus administra­tifs et financiers commis par l’ancien président de la section de l’Isie en France, Nabil Azizi. Ce dernier vient, pourtant, d’être élu membre de l’Isie, représenta­nt les Tunisiens à l’étranger, déplore l’organisati­on. L’organisati­on I Watch a écrit sur son site électroniq­ue que l’Isie a exigé une autorisati­on judiciaire pour lui fournir les documents demandés, en se basant sur la loi organique relative au droit d’accès à l’informatio­n. «Ce texte ne sera appliqué qu’à partir du 29 mars prochain et la loi en vigueur, soit le décret-loi numéro 2011-41 relatif à l’accès aux documents administra­tifs des organismes publics, ne demande pas d’autorisati­on», relève l’organisati­on. I Watch s’est, dans ce contexte, interrogée si le refus du président de l’Isie, Chafik Sarsar, de fournir les documents est dû à «une ignorance de la loi ou s’expliquet-il par la volonté d’étouffer une affaire de corruption touchant un des membres élus de l’instance». Dans une déclaratio­n à l’agence TAP, Nabil Baffoun, membre de l’Isie, avait affirmé que l’Instance «n’a pas refusé de fournir le rapport demandé mais elle a simplement demandé une autorisati­on judiciaire» qui, selon lui, est «une requête facile à obtenir». Selon Baffoun, l’Isie a publié, spontanéme­nt, une série de documents sur cette question dans son rapport financier de 2014 et dans les procès-verbaux du conseil de l’Instance, faisant remarquer que la Cour des comptes a procédé depuis plus d’un an au contrôle de la gestion de l’Isie de 2014 et 2015, y compris celle de la section France 2. Il a précisé que la Cour des comptes publiera le rapport final dans les prochaines semaines.

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