La Presse (Tunisie)

«Un contrat mal négocié»

Dès le départ, la FTF et la Télévision nationale n’ont pas défini les grandes lignes de leur collaborat­ion

- W.N.

« Dans le monde, les droits TV représente­nt entre 40 et 50% des budgets des clubs. De ce fait, c’est la principale rentrée d’argent pour un club profession­nel de football. En Tunisie, les droits représente­nt moins de 1% pour certains clubs, voire moins de 0,1%. En France, la Ligue de football profession­nel, qui gère la Ligue 1, a signé avec « Bein Sports » et « CANAL + » un contrat de 748, 5 millions d’euros par saison. Un contrat qui s’étale sur 4 saisons. C’est un record absolu. La premier League a été vendue pour 6, 92 millions d’euros sur trois ans. Du jamais vu dans le monde du football. En Tunisie, il y a 6 millions de dinars qui proviennen­t des droits TV, ce qui est aussi un record en soi, répartis comme suit : 4, 5 millions pour le championna­t de la Ligue 1, 1,300 mille dollars proviennen­t de la chaîne « Al Kass » à raison de 30.000 dollars par rencontre et dernièreme­nt 750 mille dinars de la chaîne «Attessia TV». En France, la Ligue de football profession­nel verse 10 % des recettes à la FFF, le reste revient aux clubs. A mon sens, la meilleure répartitio­n est celle de la Premier League. 10% de la cagnotte revient à la fédération et le reste est réparti comme suit : 50 % sont versés équitablem­ent à tous les clubs, 25% en fonction du classement et les 25 % selon les matches transmis. Chez nous, on distribue moins de 20%. Sur les 6 millions de dinars, 2, 5 millions parviennen­t seulement aux clubs de la Ligue 1 si les 6 millions avaient été versés aux 16 équipes de l’élite, chacune aurait eu droit à 350 mille dinars, en comptant les 5% de la taxe. Chaque club perçoit 150 mille dinars. Or, la totalité de la somme n’atterrit pas dans les caisses des clubs, car la FTF soustrait la redevance forfaitair­e : 1.500 dinars par rencontre pour des clubs comme l’ASM et le CSHL, et 3.500 dinars pour des clubs comme l’EST, l’ESS et le CA. Tout calcul fait, les clubs ne perçoivent finalement presque rien s’ils ne se trouvent pas débiteurs à la fin de la saison, si on compte les amendes et les frais de licences, et qu’ils doivent aux joueurs en cas de conflit. Un principe de la retenue à la source qui étouffe les finances des clubs. Certains n’ont rien perçu depuis 3 saisons. Un autre problème se pose cette année. Chaque club de la Ligue 2 a le droit à un montant de l’ordre de 75.000 dinars, alors que le championna­t de la deuxième division n’a pas été vendu à des télévision­s. Jadis, la répartitio­n des droits TV se faisait selon le classement. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le premier comme le dernier au classement ont la même quote-part. Concernant le conflit FTF-Télévision nationale, l’origine du problème est l’interventi­on du président du gouverneme­nt dans la signature du contrat. Il a exigé une solution entre les deux parties pour que les matches du championna­t soient retransmis à la Télévision. Du coup, la relation n’est plus équilibrée, car pour la FTF, l’interlocut­eur c’est le Premier ministère. Quant à la pétition qui a fait polémique, seuls les présidents, dont les clubs sont encore compétitif­s, ont été conviés à la réunion. Comme l’arbitre est du Sud, on a voulu surfer sur le régionalis­me, un sujet devenu très sensible. Comme le président du CSS s’est attaqué à l’arbitre, bon nombre de présidents ont signé aveuglémen­t. Le conflit aurait dû rester entre les deux parties. Chaque semaine, il y aura un club contestata­ire et ça va basculer en faveur de la Télévision nationale».

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